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Citations sur Trois ruches bleues (39)

Je me souviens comme d'hier de la salutation spontanée d'un étranger, un Libanais délicat et instruit; il attendait un car à Ceuta à la frontière du Maroc. Je rentrais d'Italie. La vie était alors convaincante, joyeuse, et solaire. La jeunesse était de la partie. (...)
Ce type me voyait lire "Acqua alta" de Joseph Brodsky devant la gare routière. Il était assis sur un plot et sembla m'embrasser en désignant mon livre. Nous nous sommes à peine parlé, l'instant relevait plutôt du signe. et cela suffisait. Cette fraternité soudaine m'aide plus que dix idées en coin.
(p. 135)
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Je vis en ce jour chaque abeille accolée à ma joie comme un diadème, une appropriation simple de l'éternité, l'une des miettes avisées d'un grand poème vivant.
Elle doit nous donner l'espoir intact d'un futur.
( p.187)
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On se servait peu du Sucre mais il manquait toujours.C'est un conservateur, un rehausseur de goût. Un péché mignon.Une consolation prompte à éloigner les maux.Le miel était une denrée à portée de tous.Un rucher bien tenu représentait de fait un véritable bien.Une certaine richesse avant les emprunts russes.Il ressemblait finalement au rendement d'une manufacture. D'où la dureté implicite des jugements.Pour certains il servait au paiement de l'impôt. A augmenter la richesse directe, comme plus tard le goût l'élevage des vers à soie.Les magnaneries et les ateliers de tissage du haut Gard ont bien vu la différence. Une architecture en naîtra. Ces deux insectes, l'abeille et le papillon, nous voulaient chacun à leur manière beaucoup de bien.( p.160)
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J'aime dans la spiritualité diffuse née de la contemplation de la nature cette langue commune à tous. L'inspiration poétique d'Émilie Dickinson provenait de son seul jardin et de la fréquentation de sa basse-cour. Elle en devint cependant universelle.
C'est dire combien nous fertilise ( ou nous tue) ce qui nous entoure.Le son des feuilles d'arbre en train de sécher est si proche en novembre de celles des pages d'un livre.
( p.144)
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René traverse le pays.C'est dix francs le litre de miel, à l'époque on le vendait au litre et pas au poids, huit francs la livre de cire.Rien n'était industriel.(...)
L'abeille est soupe -au-lait, un jour bien, un jour mal.Que René vienne à passer et elles le suivent comme le chien son maître. Ce bon roi René connaît les usages.Il évite le bourg.On comprend mieux les haines qu'il emporte et les sous-entendus qui fusent.(...)

Nul ne se dit que les abeilles quittent la ruche naturellement, soit qu'elles ne trouvent plus de fleurs dans le coin, soit qu'elles sont débauchées par d'anciennes compagnes ou qu'elles partent en vacances.
René ne se soucie ni des hommes ni de leur jugement. Il en a trop vu.Il se moque de l'ignorance car lui seul sait l'envers et l'endroit éternel de ces choses.
( p.106)
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C'est en cela que je me sais faire partie définitivement du vieux monde.Celui affectivement des lampes à huile, des mèches et des bobèches et des lourds traités de sagesse inventive.(...)
L'inexplicable est source de merveilleux.
( p.93)
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Je me mis, une année , à lire chaque matin un poème du " Cornet à dés" de Max Jacob.
Ma vie s'en portait mieux.

( p.181)
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Hier j'ai dépecé ma télé. Il y a des limites à ne pas franchir dans la vulgarité. Elle finira à la décharge. Cela m'a fait un bien fou.(...)
J'échappe à cette loi de la distraction et du divertissement actuel par excès de santé. Je suis devenu aussi et cette fois sans outrance un corps de phrase compact tombé des pages d'une nouvelle d' Italo Calvino, mi- baron perché, mi- condottière d'une ville invisible, qui curieusement les contient toutes.(...)

L'imaginaire est l'unique portée où s'inscrit ma patrie.La seule, je veux dire.
( p.149)
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J'aime m'asseoir près des ruches, particulièrement à l'automne roux.Il fait encore chaud l'après-midi, la lumière mordorée sur les feuilles est celle d'un miel déposé sur la totalité des arbres et des arbustes. (...)
Il y a quelque chose alors de l' émotion romane qui vous prend et vous étreint lorsque, à l'intérieur d'une ancienne chapelle, le plus modeste vitrail incendie soudainement une partie des travées, en laissant passer l'angle vif d'un dernier soleil.
( p.7)
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Deux abeilles bavardent. L’une d’elles se met à me parler, c’est une philosophe, assez contemplative. « Si tu veux être entendu, crie. SI tu veux être écouté, chuchote. » 
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