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Critique de Bougnadour


Nous savons depuis Balzac, Hugo, Zola et autres Dickens que la littérature décrit la société et que le roman est supérieur à l'essai sociologique par l'épaisseur humaine qu'il donne aux faits et aux idées. le coeur de l'Angleterre nous le prouve à nouveau.
Coe décrit ce pays de 2010 jusqu'au brexit au travers de personnages représentatifs et dont les existences s'entrecroisent en une mini Comédie Humaine.
Leurs tranches de vie exposent les fractures anglaises : Vieux/jeunes, anglais de souches/migrants, ville/campagne, Banlieue chic/banlieue pauvre, éduqués/peu éduqués. Au passage on peut remarquer que ce qui se passe dans les Midlands pourrait, à peu de frais et en l'état, être transposé en France.

Comme toujours chez Coe l'humour caustique est présent mais sûrement moins qu'à l'ordinaire car la mélancolie domine.
Contrairement à Houellebecq, autre écrivain sociologue, Il a de la tendresse pour ses personnages qu'il ne réduit pas à des archétypes (sauf le conseiller politique de Cameron qu'il assassine avec plaisir) et garde une vraie dimension romanesque pour accrocher le lecteur.

Temps clé du livre : la communion vécue par les anglais durant la cérémonie d'ouverture des JO 2012. Coe en fait le pivot du livre en montrant que cette union fut un trompe-l'oeil : chacun se sentant profondément anglais mais pour des raisons différentes.A partir de là les fractures vont s'élargir et l'incompréhension s'installer jusqu'au coeur des familles pour accoucher de l'inattendu Brexit. La conclusion du roman est plutôt défaitiste : il ne reste pour beaucoup que la fuite à l'étranger ou l'exil intérieur.
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