La famille est un parterre de ronces dans un magnifique jardin d'hiver.
certaines personnes permettent d'accoucher de soi-même et de faire éclore, au-delà des apparences, l'intime qui se tapit sous les couches de convenances et se refuse à naître.
Gisèle avait englouti une nouvelle bouchée et plongé ses yeux dans ceux de son hôtesse. Devinait-elle alors que cette sage-femme serait sa plus belle rencontre ? Sa sauveuse, sa tutrice jusqu'à sa majorité, une part d'elle-même dont elle ne pourrait jamais se défaire ? Sybille s'était sentie happée par ce regard profond.....
...Dans ces yeux-là, elle s'était reconnue.
Au fait, vous savez pourquoi on a créé les couteaux avec des bouts ronds ?
- Euh… non, mais j'aimerais bien le savoir, répond Cynthia.
- C'est pour éviter les meurtres à table.
Pourquoi les arbres généalogiques ne comportent-ils pas une case pour les amis de toujours, les amours défuntes et les amants, les personnes qu'on aurait adoré avoir dans sa lignée, les maîtres à penser, les sauveurs ? Les rencontres providentielles. Les complices choisis, peu importe qu'ils soient du premier ou du quinzième degré. Aucune place dans un tronc familial pour les choix du coeur. Les cadeaux de l'existence. Les oubliés de l'arbre.
Alors qu'il étiquette un nouvel échantillon, le généticien tente de donner un visage à ces milliers de femmes et d'hommes condensés en une pipette transparente. Tant de gens et de vies entremêlées. Des êtres prêts à léguer quelques millilitres de salive pour en avoir plus sur leurs aïeux. Des inconnus disposés à ouvrir leur portefeuille ou à poser sur Facebook pour faire parler leur profil génétique.
« Ces femmes sont comme ce paysage. Immuables et changeantes ; éphémères et pourtant éternelles », se dit-elle avant de serrer sa grand-mère fort contre elle.
Notre héritage n'est précédé d'aucun testament. René CHAR.
L'amitié est un peu comme une veste élimée dont on peine à se défaire tant on s'y sent bien. Peu importe le bouton manquant, elle reste une pièce essentielle de la garde-robe.
Pourquoi les arbres généalogiques ne comportent-ils pas une case pour les amis de toujours, les amours défuntes et les amants, les personnes qu'on aurait adoré avoir dans sa lignée, les maîtres à penser, les sauveurs ? Les rencontres providentielles. Les complices choisis, peu importe qu'ils soient du premier ou du quinzième degré. Aucune place dans un tronc familial pour les choix du coeur. Les cadeaux de l'existence. Les oubliés de l'arbre.