Il y a des romans qui sont faciles à conseiller. Ce n'est certes pas essentiel mais quand on est libraire, cela aide ! Et puis il y a ceux comme «
Rosine, une criminelle ordinaire » qui sont plus difficiles mais qu'on a envie de défendre parce qu'ils nous ont remués, énervés, secoués, émus.
Rosine est une femme banale. Une femme banale qui un jour commet le meurtre le plus incompréhensible pourtant. Rosine, jeune maman impeccable, noie ses deux fillettes à l'heure du 20 heures. Elle ne nie pas, ne se débat pas, accepte l'emprisonnement sans bouger. Face à elle, Clélia, enquêtrice de personnalité au caractère affirmé, s'interroge et doute. Et s'il y avait des circonstances « atténuantes » à ce crime horrible ? Et si l'inexplicable trouvait une explication dans le passé de Rosine ?
Ce roman propose deux portraits de femmes que tout oppose a priori. Il y a Rosine, la mauvaise, pour qui on ressent malgré nous une profonde empathie. Il y a Clélia, du bon côté, qu'on a pourtant envie de secouer pour la calmer.
Il est écrit dans une langue rapide, vive, crue, qui provoque une envie de ne jamais poser le livre tant que l'histoire ne sera pas finie.
Une de mes plus grosses claques en polar depuis très longtemps... j'espère que vous dépasserez le dégoût initial de l'infanticide pour écouter Rosine : je recommande plus que vivement !