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Critique de Amangerdufoin


"La croissance économique est la religion du monde moderne."
Ainsi commence cette brève histoire, malheureusement posthume...
Keynes avait prévu la prospérité mais pas ce que nous en ferions (consommer comme des sagouins, alors que lui, naïf, pensait que nous nous cultiverions).
Comme dit René Girard : "Une fois que l'homme a satisfait ses besoins primordiaux, il désire intensément, mais il ne sait pas quoi..."
La croissance est devenue une fin en soi, un divertissement dirait Pascal.
Au début, l'homme voulait juste se nourrir (jusqu'à l'agriculture, il y a dix mille ans).
La tyrannie de la productivité va avoir raison des chasseurs-cueilleurs.
Les paysans se mettent à nourrir tout un tas de parasites : les rois, les bureaucrates, les prêtres et les guerriers.
Le cheval (venu d'Ukraine), le martelage du bronze vont aider les guerriers à créer des empires...
C'est le temps des grandes civilisations (sumériennes, égyptiennes, chinoises...).
C'est aussi le temps de l'explosion démographique.
Deux cent cinquante millions à l'âge du Christ.
Le milliard en 1800.
Deux en 1930.
Sept aujourd'hui.
Sans doute dix en 2050.
Malthus explique que les progrès techniques font augmenter la taille de la population mais pas le niveau de vie moyen.
C'est donc une succession d'expansions et de crises.
C'est pour ça (la loi de Malthus) qu'on appelle l'économie, la sinistre science.
Et puis dans un dernier sursaut, on s'est mis à faire moins de gosses : ça s'appelle la transition démographique.
A partir du 18e, on industrialise.
Ceux qui furent en avance, c'est les roosbifs avec le textile qu'ils se mirent à exporter pour nourrir leur population croissante (cf. Malthus).
Ce fut le peu glorieux commerce triangulaire : textile en Afrique, esclaves en Amérique et coton en Angleterre... Tout ça grâce à une ressource aujourd'hui décriée : le charbon.
Le premier qui va théoriser l'économie de marché (et sa main invisible) c'est Adam Smith (au 18e).
Inspiré de Mandeville et sa fameuse fable des abeilles...
Ce qui fait tourner l'économie (et donc le monde) c'est qu'Hegel appellera le désir du désir de l'autre.
Un qui est moins enthousiaste avec tout ça, c'est Marx.
Il voit le capitalisme du côté des victimes.
Schumpeter lui voyait le progrès technique comme une arme à double tranchant, les travailleurs qui s'en sortent gagnent plus mais les autres (une sorte de sélection naturelle à la Darwin).
Et puis euphorie, spéculation, 1929...
Après la guerre, en 1946 donc, les trente années suivantes ont connu une croissance extrêmement spectaculaire (en moyenne 5%)...
On est passé de l'agriculture à l'industrie puis à l'industrie de service.
Il est aussi question de la courbe de Phillips : quand la demande baisse, le chômage augmente mais l'inflation baisse.
La stagflation c'est quand le chômage et l'inflation augmentent.
Ce fut le cas lors du choc pétrolier.
Ce n'est plus l'offre qui fait défaut mais elle n'est plus profitable (à cause du prix du pétrole et de l'essoufflement du progrès technique).
Ce ne sera plus le temps des cathédrales mais des ultra-libéraux comme Milton Friedman qui va dénoncer l'État-providence.
Les américains entre 82 et 84 vont utiliser un remède de cheval : réduction de l'offre de la monnaie provoquant une explosion des taux d'intérêt : cela va entraîner une chute de l'inflation et une récession mais ça entraîne une restauration de confiance : c'est la révolution libérale des années 80.
1929 est loin, les actionnaires reprennent la main...
On passe au capitalisme actionnarial, on externalise et on délocalise...
C'est cette réorganisation qui entraînera la mondialisation...
Qui elle même va entraîner un creusement des inégalités...
Avant les employés de ménage, de cantine, ingénieurs appartenaient à la même boîte et progressaient en même temps.
Aujourd'hui c'est l'entre-soi des classes sociales.
Et puis vint la crise des subprimes et pour sauver les banques, il a bien fallu se refaire keynésien...
Et renoncer à ce que le marché se régule tout seul.
L'auteur donne ensuite l'exemple de la Chine : riche grâce à ses nombreuses découvertes, puis pauvre à cause d'un repli puis riche (bientôt la plus riche) grâce aux exportations, à l'éducation et à son épargne...
Mais elle aussi semble avoir terminé ses trente glorieuses...
Il est ensuite question du capitalisme numérique qui a connu un essor avec le Covid.
Ce nouveau capitalisme permet quelque chose d'inespéré : l'augmentation de la productivité d'une société de service...
Les exemples sont toujours très concrets : par exemple l'économie d'échelle que gagne le comédien (prestataire) grâce à la télé, en multipliant ses clients...
Après avoir aborder notre dépendance numérique et le réchauffement climatique, le livre se conclut par dix conseils pour mieux vivre.
Et c'est bien aimable, je trouve...
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