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Citations sur L'oligarchie des incapables (10)

Un jour de 2003, le ministre des Finances, Francis Mer, est informé par son cabinet d’un danger : le surendettement de l’État. Ancien patron de la sidérurgie, il est saisi par l’ampleur des chiffres figurant dans la note qui lui est remise. Il demande aussitôt audience, en tête à tête, avec le président de la République. Il précise que c’est important, qu’il s’agit d’un sujet grave. Le jour venu, il expose à Jacques Chirac les grandes lignes de son constat terrifiant. Le message est clair : si l’on ne fait rien, dans dix ans, la France sera en faillite. Quelle est la réaction du Président ? Décide-t-il de convoquer une réunion de crise ? De demander des précisions supplémentaires à Bercy ? De s’informer sur la situation des autres pays européens ? Nomme-t-il une personnalité pour prendre en charge ce dossier ? Non. Il regarde Francis Mer dans les yeux et lui répond tranquillement : « Écoutez, Mer, ça fait trente ans qu’on se débrouille comme ça. Alors on peut bien continuer un peu, non ? »
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Quelques jours avant la manifestation, toutefois, un problème survient. Le comité scientifique apprend que Raphaël Enthoven doit donner une conférence dans le cadre des journées de Langres. Pour ces universitaires, ce chroniqueur multimédia est plus proche de Dechavanne que de Heidegger. “Pour nous, c’était grotesque, raconte un membre du comité, intarissable sur le sujet. C’était un peu comme si nous devions servir de caution à ce... baladin.” Comment faire pour éviter un incident ? Impossible d’annuler l’événement. Les équipes du ministère sont à la peine pour annoncer au Château que le favori ne sera pas le bienvenu... »
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Mieux encore : les commentaires de Nicolas Bazire et de Bernard Arnault (LVMH) à leurs amis proches à la suite d’une expédition dans un hypermarché. Souhaitant comprendre pourquoi leur investissement dans Carrefour était une si mauvaise affaire, les deux hommes s’étaient rendu « incognito » en grande banlieue parisienne un week-end pour pénétrer dans l’un de « leurs » magasins. Ils étaient revenus effarés : comment est-ce possible ? Tous ces pauvres qui épluchent l’addition à la caisse pour vérifier qu’ils ont bien bénéficié de la réduction sur l’agneau de Nouvelle-Zélande et de la promo sur les yaourts nature ! Ils allongent les files d’attente aux caisses et font baisser la productivité ! Quel voyage exotique !
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« De toute façon, dit un haut nomenklaturiste qui navigue dans le secteur privé depuis plus de vingt ans, dans un système où un très petit nombre de personnes se servent, il faut assurer ses arrières. Prendre aujourd’hui parce qu’on redoute que demain, la fête soit finie. Nos élites, contrairement aux apparences, ne sont plus sûres d’elles, de leur légitimité. Elles ont peur que tout s’arrête. D’où ces discours violents sur les pauvres, les assistés. Il leur faut trouver des boucs émissaires pour se faire pardonner et se pardonner à elles-mêmes leur immense égoïsme. »
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[Jean-François Copé : ] "Tu comprends, si on n'a ici que des gens qui se contentent de 5 000 euros par mois, on n'aura que des minables"
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Le juge Van Ruymbeke veut souligner par un trait d’humour une exception française dont on se passerait bien, et qui ne cesse de prospérer depuis une vingtaine d’années : l’impossibilité qu’il y a, en France, à juger de la même manière les humbles et les puissants. Pour l’avoir souligné, un de ses collègues a été démis de ses fonctions.
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L’obsession de l’argent, il est vrai, est une affection contagieuse. Contagieuse et sournoise. La plupart de ceux qui l’ont contractée sont des malades qui s’ignorent.
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Les incapables de l’Ancien Régime sont les oligarques d’aujourd’hui. Au bord du gouffre, ceux-ci doivent enfin, dans l’urgence, trouver le courage de changer en profondeur leur système de décision, de réviser leur rapport à l’agent et de renoncer à l’impunité. Est-ce trop leur demander ?
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Une classe dominante ? En France ? En 2012 ? Quelle drôle d’idée !
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Apparemment, la corruption a épargné la France comme le nuage de Tchernobyl
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