AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sokleine


Figure essentielle du féminisme, brillante avocate, femme de combats, Gisèle Halimi a toute sa vie été en lutte contre l'injustice, le racisme et les discriminations.

Née en 1927 en Tunisie, dans une famille juive pratiquante (séfarade) elle a dès sa naissance été confrontée aux inégalités. Ses parents auraient préféré un garçon et ont tout de suite manifesté leur déception. Fritna sa mère ne l'aimait pas. "Toute son attention était dirigée vers les deux frères, les essentiels !"
Dans son esprit "le monde était divisé en deux : les hommes seigneurs et maîtres, les femmes leurs servantes !" Une situation scandaleuse contre laquelle Gisèle Halimi se révoltera et qui lui donnera la force d'être une élève appliquée et de faire des études supérieures, et l'ambition de devenir avocate pour défendre toutes les causes qui lui tenaient à coeur. L'injustice lui était intolérable. Très tôt, elle avait choisi son camp "Les faibles et les humiliés, les offensés. Autant dire dans la société qui l'avait vu naître, les pauvres, les colonisés et les femmes".
Favorable à la décolonisation, elle va d'abord militer pour l'indépendance de la Tunisie également de l'Algérie, défendre les condamnés du FLN, dénoncer la torture et les exactions perpétrées par les militaires français. Pour gagner le procès, hyper médiatisé, de Djamila Boupacha elle s'assure, à force de persuasion et de ténacité, du soutien du journal le Monde, de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, de Pablo Picasso et d'autres célèbres personnalités.

Féministe dans l'âme, elle va s'engager pour la cause des femmes. Elle va se battre pour pour le droit à l'avortement, à la contraception, pour les lois sur la criminalisation du viol, la dépénalisation de l'homosexualité, sur la parité, etc. Elle utilise une stratégie de défense très médiatisée qui s'avère efficace.

Cet album graphique, que j'ai beaucoup aimé, est une adaptation réussie du livre d'entretiens entre Gisèle Halimi et la journaliste Annick Cojean. Il nous raconte un destin fabuleux, celui d'une petite fille mal aimée et rebelle qui n'a jamais accepté l'avenir conventionnel qui lui était assigné par son genre dans la société patriarcale où elle était née. Les textes sont pertinents, les graphismes simples et sobres, colorés et réalistes. On reconnait parfaitement les visages des personnalités intervenant dans le récit.

Gisèle Halimi : une grande force de caractère, beaucoup de volonté et de persévérance, une existence de lutte incessante pour la justice et la liberté, celle des femmes, qui ne peuvent que lui être reconnaissantes. Elle laisse le flambeau aux nouvelles générations, tâche à elles de poursuivre le combat, il ne faut jamais se relâcher.



Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}