Après quatre à cinq coupes
De saké d’offrande
Je suis ivre
Une fois ivre
J’en verse pour moi-même
Les fleurs du prunier
Consolent
Le cœur du vieil homme
L’ami d’autrefois
Aujourd’hui n’est plus là
(composé lors d’une visite à un ami, trouvant sa maison abandonnée)
Un sentier au milieu de dix mille arbres
Mille montagnes dans une brume opaque
L’automne est précoce, les feuilles tombent déjà
Pas la moindre pluie, pourtant les rochers restent sombres
J’ai pris un panier pour ramasser des champignons des bois
Et emporté une jarre pour puiser à la source au pied du rocher
Si ce n’est parce que son chemin s’est égaré,
Personne ne viendra jusqu’ici.
J'habite dans une forêt profonde
d'année en année poussent les lianes vertes
en outre nulle affaire des hommes ne vient me harceler
de temps à autre j'entends un bûcheron chanter
au soleil je rapièce ma bure de moine
sous la lune je récite des vers bouddhiques
j'aimerais dire à ceux qui pratique la Voie,
pour se contenter on n'a pas besoin de beaucoup
j'habite au pied du mont Kugami
la porte ouvre sur la montagne d'émeraude
si la solitude ne te rebute pas,
viens donc frapper à ma porte au milieu de la forêt
Le voleur, il a oublié de voler
la lune à la fenêtre.
à côté de mon ermitage
toutes les sortes de plantes
que j'ai semées et soignées
livrées
à l'humeur du vent
La vie en ce monde
à quoi la comparer ?
à un écho
qui se propage
et se perd dans le vide
assis en méditation, j entends les feuilles tomher
vivant en réclusion, j'ai rompu les liens mondains pour toujours j'ai cessé d'y penser
pourquoi alors, imperceptiblement, les larmes imprègnent-elles mon mouchoir?
je n'ai rien de spécial
à vous offrir
juste une fleur de lotus
dans un petit vase
à contempler longuement