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Critique de NicolaK


Cinquième roman de Sandrine Collette que je lis et l'auteure n'a pas encore vraiment démérité.
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J'ai évoqué le cadre dans lequel se déroule le récit lors de mon retour sur son prequel : Une brume si légère.
Au lieu de détruire les voitures destinées à la casse, ladite Casse a été transformée en lieux d'habitation pour les plus défavorisés.
Cela se passe dans un futur proche, au XXIe siècle, et en banlieue parisienne.
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La "ville" de voitures, située en bordure de rivière est bordée d'un côté par un barrage infranchissable et de l'autre par un haut grillage, tout aussi infranchissable, d'autant que les gardiens patrouillent H24 pour faire régner l'ordre et éviter tout débordement.
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Elle est divisée en rues et en quartiers, certains dans lesquels il est bien plus difficile de survivre que dans l'autres, selon le "voisinage" dans lequel vous vous retrouvez en atterrissant dans ce lieu immonde.
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Une jeune fille, Moe, vivait à Papeete avec sa grand-mère, quand elle est tombée amoureuse de Rodolphe, qu'elle a suivi en France.
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Elle imaginait déjà Paris et ses lumières, son animation permanente, la Tour Eiffel, Notre-Dame... mais son enchantement a été douché dès son arrivée dans le pays. Pas de Paris mais la banlieue, et l'amoureux transi se transforme instantanément en goujat indifférent.
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Et de fil en aiguille, c'est la chute vertigineuse pour Moe qui n'arrive pas à s'en sortir par ses propres moyens.
Sans entrer dans les détails, je vous dirai donc qu'elle se retrouve à la Casse, mais une chance pour elle, dans le quartier où règne l'entraide et l'amitié.
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Elle fait la connaissance de Poule, de Jaja, de Marie-Thé, de Nini-peau-de-chien, et bien entendu, la vieille Ada, la mama guérisseuse.
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Le strict nécessaire dont les "habitants" ont besoin coûte horriblement cher dans les épiceries locales, et tout le monde doit travailler aux champs pour quelques centimes par jour.
Sans compter que sur ce maigre pécule, ils se retrouvent avec des frais à payer, ce que vous découvrirez en lisant le roman.
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J'ai bien aimé le récit sur tout ce qui se déroulait dans ce "bidonville", mais je dois reconnaître que le style de l'auteur a changé par rapport à ses romans précédents.
Des phrases plus courtes, bien que percutantes, style moins poétique. Mais on va dire que le ton se prête à l'histoire, puiqu'on est dans la tête de Moe, bien que l'auteure ait choisi d'utiliser la 3e personne du singulier.
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Par contre, j'avoue m'être ennuyée à plusieurs reprises parce que j'ai trouvé beaucoup de redondances de situations. Les chapitres interminables et qui font bloc n'ont pas aidé non plus, et la narration de la vie des autres filles du "quartier", tombées dans le malheur depuis la naissance, m'a semblé longuette.
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On sait que l'auteure n'est jamais avare de détails et d'ordinaire je m'en délecte, mais là c'était un peu trop à mon goût et j'avais l'impression de tourner en boucle, surtout à partir de la moitié du livre.
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La psychologie des personnages est toujours magnifiquement dessinée, on s'immerge facilement, bien que trop souvent dans le même schéma. On finit par prévoir la plupart de leurs réactions. de ce fait, je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour les protagonistes. Il se passe trop de choses ou pas assez, je ne sais pas.
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Je les aimais bien, certes, mais aucun serrement au fond de la gorge, aucun élan, aucune larme ne fait mine de monter, non, rien de tout ça. Les émotions m'ont manqué.
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Sinon, bien entendu il se passe pas mal de choses et j'ai dévoré ce roman aussi vite que les autres, et sans ce petit bémol, j'aurais dit que ce roman est excellent et doté d'une magnifique chute à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
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