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Critique de Souri7


Durant la prise de Srirangapatna en 1799, le colonel Herncastle a dérobé et tué les protecteurs de la pierre de lune, considéré comme un objet sacré. de retour en Angleterre, celui-ci est traité comme un paria par les autres membres de sa famille. Bien décidé à se venger et se sachant condamné, le colonel Herncastle décide de transmettre la pierre de lune en héritage à sa nièce lors de son anniversaire. Cadeau bien évidemment empoisonné puisque depuis que cette pierre a été dérobée, des indiens semblent avoir tenté à plusieurs reprises de la récupérer…
Le jour de son anniversaire, Rachel Verinder se voit apporter par son cousin Franklin Blake la fameuse pierre qui semble avoir été précédée par trois mystérieux acrobates indiens. La soirée achevée, tout le monde pars se coucher et le lendemain matin, les habitants de la maison ne peuvent que constater une chose : la pierre a disparu.


J'avais entendu parler de ce livre considéré comme faisant partie des « 10 meilleurs romans policiers de tous les temps »… Personnellement je ne le classerai pas dans cette catégorie mais plutôt dans celle des romans les plus digressifs et partants dans tous les sens. 😓 Sérieusement, je m'y suis reprise à deux fois puisque j'avais déjà tenté une première fois de le lire il y a plus d'un an pour l'abandonner rapidement… j'ai retenté l'aventure en m'imposant un rythme de lecture sinon j'aurai encore renoncé.😟

Le récit se présente sous la forme de comptes rendus de différents protagonistes ayant été mêlés de près à l'affaire de la pierre de lune. Nous avons ainsi, le majordome, Betteredge qui radote sur Robinson Crusoé et part dans des digressions longues mais longues et sans intérêt avec l'histoire sur sa vie familiale 😒 , sa haine des étrangers, son respecter pour Milady ; Miss Clack la vieille fille pauvre mais bigote à souhait qui tente par tous les moyens de ramener les faits à elle et à Dieu ; l'avoué de la famille Verinder, Monsieur Bruff qui nous propose un compte rendu où il tente de se mettre en valeur tout en se dédouanant de tout ; le cousin Godfrey Abelwhite qui nous propose une version soporifique de ce qu'il sait ; le docteur Ezra Jennings, dont l'intervention est certes primordiale mais dont le passé est si obscur qu'il apparaît et disparaît du livre sans que le lecteur comprenne son passé ; l'autre cousin Franklin Blake qui passe une grosse partie du livre en mode « je ne comprends pas pourquoi Rachel ne m'aime plus » puis en mode « Je ne comprends pas pourquoi je m'enlise dans cette affaire ; et, ENFIN, l'inspecteur Cuff, qui arrive comme un héros ou un bourreau pour nous achever ou nous soulager avec sa résolution de l'affaire qu'il avait bien évidemment résolue depuis le début. Bref, différents récits à différents moments de l'histoire et un lecteur qui aurait adoré prendre par moment la poudre d'escampette pour fuir.


Le bilan est sans contestation : ENNUYEUX !!! 😰 Enfin, soyons juste, le récit commence réellement à devenir intéressant une fois que Franklin Blake décide de reprendre l'enquête… sinon le reste n'est qu'une succession de descriptions, de remplissage inutile qui alourdisse l'intrigue, de commentaires personnels… bref, d'éléments qui embrouillent le lecteur dans les détails. C'est simple, pour découvrir comment et par qui la pierre a été dérobée, il faut attendre les deux tiers du livre… et la manière risque de vous étonner par son côté mystérieux, voire alambiqué. La découverte enfin de qui est en possession de la pierre est le coup de grâce pour le lecteur avec la découverte du voleur dans une chambre d'hôtel étouffé par un oreiller. Une fin pathétique dans la même veine que ce livre.


Les personnages quant à eux sont purement des caricatures où certains traits de caractère sont étirés à l'extrême. Cela peut paraître au début amusant mais rapidement, le lecteur est vite lassé, voire gavé notamment avec le descriptif qu'ils donnent de la société victorienne de l'époque (xénophobie de Betteredge ou de Mr Bruff ; drogue avec Ezra Jennings le docteur; différences de classes sociales au travers de Betteredge, Franklin Blake.


Circonstance atténuante, l'histoire à l'époque parut sous forme de feuilleton dans un journal avant d'être éditée en roman. Un petit travail de relecture au préalable pour en supprimer les répétitions, les éléments descriptifs sans intérêt et l'alléger aisément d'au moins 200 pages n'aurait vraiment pas été du luxe. Malgré tous ces aspects négatifs, il faut reconnaître que ce livre comporte à lui seul les éléments qui seront repris dans les romans policiers postérieurs, à savoir la trame des romans policiers comme ceux d'Agatha Christie, Patricia Wentworth, ou Gaston Leroux, à savoir :de nombreux suspects, de nombreux rebondissements et un policier souvent caricatural. Heureusement que certains auteurs se sont inspirés de la structure du récit et non du contenu pour permettre l'apogée du roman policier.


Pour résumer : Un roman certes classique mais qui n'en est pas moins un roman « lourd ». Trop de descriptions, de digressions, de répétitions, de fausses pistes qui lassent rapidement le lecteur et le perdent. J'ai déjà eu le plaisir de lire d'autres livres de Wilkie Collins avec un grand plaisir, mais celui-ci je ne l'ai vraiment pas apprécié. Si ce livre était retravaillé dans une version plus « allégée » en supprimant juste quelques éléments de la narration, celui-ci serait vraiment beaucoup agréable à lire et à suivre.

Oui, ce roman est un « classique » mais cela ne signifie par pour autant qu'il est bon.🙄
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