La mémoire en blanc

Léonie, jeune danseuse de 20 ans, revient passer quelques jours à Lyon chez ses parents. Sa vie tourne alors au cauchemar : menaces, agressions, messages anonymes... Elle ne peut plus faire un pas sans se sentir traquée. Pour quelles raisons ? Quels sont ses mystérieux agresseurs ? Que lui veulent-ils ? Léonie va alors se retrouver plongée dans les secrets qui entourent sa naissance et son adoption.
Une quête identitaire sous forme de thriller, avec un rythme soutenu et des révélations historiques sur le génocide Rwandais. On trouve notamment des éclairages sur le rôle tenu par la France, le parcours d'enfants rescapés et des bourreaux qui ont échappé à la justice.
Les recherches de Léonie pour connaître son histoire cachée jusque là par ses parents adoptifs, le traumatisme de la guerre ancrée en elle, le rôle ambigu du père lié au marché des armes, les ravages causés par le génocide rwandais, mais aussi la description de la passion de Léonie pour la danse, exutoire de ses angoisses, rendent le récit vraiment riche et intéressant. Quelques maladresses et invraisemblances ponctuent le récit, mais cela reste un roman pertinent à proposer aux jeunes dès 14 ans jusqu'au lycée.

Un sujet original, peu connu : le génocide du Rwanda.
Mais le roman n'est pas seulement historique, c'est un mélange des genres bien ficelé : thriller, roman sur la famille, enquête et quête d'identité.
Mais il est difficile d'entrer dans l'histoire, et les personnages trop nébuleux (Raoul notamment manque de profondeur)

C'est le second livre dont le thème est le génocide rwandais que je lis. Un papa de sang n'avait pas été une lecture très agréable ; je dois avouer que celui-ci tire bien son épingle du jeu.

En effet, même si le thème est le même, Isabelle Collombat l'intègre habilement à son récit. Au premier abord, il est même difficile de s'imaginer que c'est le sujet qui est ici abordé. Elle se prévient de la tendance au pathos que ce genre de récit peut amener en mettant au centre de son histoire, une héroïne qui ne connaît pour ainsi dire rien de cette guerre et qui va la découvrir tout en se découvrant elle-même.

Léonie est une jeune femme qui partage sa vie entre la danse, sa passion, et son amant Raoul. Adoptée dans son enfance par une famille aisée, elle n'a jamais eu à souffrir ou à s'interroger sur l'avenir. Je dois avouer que cette particularité m'a parfois rendu ce personnage antipathique. Elle semble parfois si cruche que c'en est désopilant. Bien consciente qu'elle a jusqu'ici vécu dans un cocon, elle ne veut pas le quitter, même pour venir en aide à sa mère qui s'effondre peu à peu. Je l'ai trouvé particulièrement égoïste. Et en même temps, l'auteur décrit les choses de telle façon qu'on a envie d'essayer de comprendre ce qu'elle affronte et son besoin de nier la vérité. Malgré tout, je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à ce personnage. J'irai même jusqu'à dire que ce n'est pas celui qui porte le récit. Ce rôle est plutôt celui d'Étienne, jeune étudiant policier croisé dans le train, il semble beaucoup plus investi dans ce récit que l'héroïne ! Les autres personnages m'ont paru un peu caricaturaux et fades.

Pour autant, Isabelle Collombat peut compter sur son talent scénaristique pour contrebalancer ses personnages un peu ternes. Dès les premières pages, plusieurs fils conducteurs apparaissent dont le noeud ne se dévoile qu'à la toute fin. J'ai trouvé l'ensemble bien conduit : le récit est suffisamment court pour ne pas laisser au lecteur le temps de découvrir par lui même tous les tenants et les aboutissants même s'il peut déjà se faire une idée de ce qui arrive à Léonie.

Malheureusement, ce n'est pas assez pour créer l'ambiance un peu étouffante qui aurait mieux convenu à cette traque. L'ensemble est un peu plat et tout comme l'héroïne, on ne se sent jamais vraiment en danger…

Une mention particulière tout de même à la couverture. Si elle semble un peu bizarre au début, une fois le livre lut, je la trouve plutôt très bien faite. ;)
Lien : https://belykhalilcriticizes..

Léonie a 20 ans, elle est danseuse dans le Nord de la France. Elle retourne à Lyon chez ses parents adoptifs lors d'une pause dans ses tournées. Elle en profite pour participer en marge à la Biennale de la danse, mais elle se fait alors agressée par un homme. Dès lors les attaques se répètent, et elle est en plus harcelée par des sms. Son père et sa mère ont un mode de vie bourgeois, Léonie n'a jamais manqué de rien. Son père comprenant que ces agressions sont du sérieux il dote sa fille d'un garde du corps « invisible » pour sa sécurité. Celui qui la harcèle l'ayant appelé Alice elle va enquêter (notamment avec l'aide d'un élève policier) et en apprendre plus sur son histoire. Sa mère va lui révéler qu'elle n'a pas été adoptée après un accouchement sous X en France, mais pendant le génocide au Rwanda. Dès lors la tension nerveuse de la jeune fille ne va cesser d'augmenter entre ses angoisses qui ressurgissent, les nombreuses révélations ainsi que les zones d'ombre qui demeurent sur ses origines, mais aussi à cause de la traque dont elle est l'objet.
L'écriture est fine et recherchée, précise. le récit est tout en tension, comme l'héroïne.
Le récit nous plonge à la fois dans le génocide rwandais 20 ans auparavant et dans la géographie de l'actuelle ville de Lyon. le rappel du génocide au Rwanda et du rôle plus qu'ambiguë de la France est très intéressant. Mais la tension permanente est aussi usante pour le lecteur. On ne comprend pas toujours la jeune fille, qui semble très embrouillée, même si c'est naturel cela reste parfois gênant pour la lecture. La fuite et le mouvement quasi permanent participent également au côté brouillon. L'autrice l'a sans doute voulu, mais j'ai eu du mal à me raccrocher et à m'attacher pour ces raisons là.

Léonie, jeune danseuse d'origine rwandaise et adoptée par une famille de Lyon voit son existence bouleversée lorsque de mystérieux hommes se lancent à sa poursuite et lorsqu'elle reçoit sans cesse des menaces par téléphone.

Sur fond d'une intrigue aux allures de thriller, nous découvrons en même temps que l'héroïne son histoire qui la relie au génocide rwandais. La fiction sert à l'auteur de toile de fond pour aborder l'histoire du Rwanda et la complexité du rapport entre les Tutsis et le Hutus.

Je regrette que le roman, la fiction ne soit qu'un prétexte et passe finalement au second plan. En revanche, la présentation du génocide et des enjeux qui y sont liés sont très bien présentés et expliqués. le roman fait oeuvre de pédagogie au détriment de la narration. Une lecture en demi-teinte...