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Citations sur Caro Morane : L'oni de Fukushima (10)

Il avait beau se savoir proche de l’océan, l’odeur de marée lui sembla soudain plus marquée. L’air ne venait pourtant pas du large pour autant qu’il puisse en juger. Il s’arrêta un instant, huma l’air ambiant, se disant qu’il était sans doute préférable qu’un peu de vent chasse les miasmes de la cité. Légèrement penché en avant, frissonnant, il se fraya péniblement un chemin à travers les rues encombrées, où la végétation avait repris ses droits.
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Bien à l’abri dans son trou, le rat était certain que l’homme ne l’avait pas vu. Il ne regardait pas dans sa direction. Et c’était une chance pour le rongeur. Lui ne pouvait le voir que d’un œil, l’autre ne s’étant jamais développé. A la place, une simple orbite, recouverte d’un voile fibreux translucide. Mais le fait d’être cyclope ne l’avait jamais gêné. Comme celui d’avoir deux queues. Et quelques petites anomalies de-ci, de-là. On pouvait être un rat cyclope à deux queues, et vivre parfaitement bien, pour peu que l’homme ne cherche pas à venir faire la chasse. Ce qui était le cas dans cette ville où nulle âme ne vivait. S’il avait su lire, il aurait été inquiet de savoir qu’on projetait d’y faire revenir les habitants malgré le danger qu’on appelait radiations. Il aurait trouvé cocasse que les autorités aient certifié, main sur le cœur, qu’il n’y avait aucune preuve de mutation génétique parmi les animaux présents. Quelle bonne blague pour un rat cyclope à deux queues !
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Il se tenait au milieu de la salle à manger. La table était encore dressée, et dans les petits bols disposés sur la nappe, la soupe de ramen, les gyoza frits et le riz avaient fini par se dessécher et ne subsistaient plus qu’à l’état de reliquat racorni. Une ou deux chaises zaisu étaient renversées, indiquant que les occupants des lieux avaient dû quitter les lieux précipitamment. Trop précipitamment d’ailleurs, au point d’en oublier l’objet qu’il était venu rechercher.
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« Toute cette ville morte commence réellement à me taper sur les nerfs ! » songea-t-il. Il patienta encore cinq minutes sur le pas de la porte, à l’affut du moindre mouvement, jusqu’à ce qu’il recommence à se détendre. « Allons, restons calme et finissons-en le plus vite possible ». Il fit demi-tour, repoussa le battant derrière lui pour pénétrer dans la maison vide. Ce qui fait qu’il ne perçut pas l’ombre gigantesque qui se glissait vers lui.
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Seuls, les animaux abandonnés à leur triste sort s’étaient fait une raison, et erraient dans les ruines d’une civilisation où la nature reprenait ses droits.
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La proximité de la centrale, qui demanderait des années pour être stoppée, le risque de réplique de tsunami, et le fait que quasiment aucune des maisons n’était habitable en l’état, constituaient autant de freins à un hypothétique retour à la civilisation.
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Naguère, Baranomura avait été un gros bourg de la préfecture de Fukushima, à quelques kilomètres à peine de la centrale nucléaire, située en front de mer. Une petite ville riante de 10 000 âmes, une forte population rurale, des plantations de rosiers à foison, ce qui lui avait valu son nom… Elle avait été une des premières villes touchées par le tsunami, balayée par les vagues de plus de dix mètres s’enfonçant dans les terres comme un coin fendant la bûche.
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Mais ce n’était qu’un animal. Sans doute plus malin que la moyenne. Et qui se contentait de survivre, assez bien d’ailleurs, sur un territoire qu’il avait d’instinct délimité par rapport à son handicap visuel. S’il avait su lire, et qu’il décide de quitter son trou, il n’aurait pas manqué tomber sur un panneau annonçant le nom de l’endroit. Baranomura. Et celui de la préfecture. Fukushima. Mais ces noms n’avaient aucune signification pour un rongeur. Pas plus que son esprit ne se rappelait ce qui s’était produit dans la cité un certain mois de mars, quelques années plus tôt. Après tout, ce n’était qu’un rat.
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L’humidité avait rendu son poil luisant, et c’était un fort bel animal, ventru, bien nourri des déchets traînant aux quatre coins de la ville. Il y trouvait son compte, puisqu’aucune poubelle n’avait été ramassée depuis longtemps. Les magasins avaient été désertés, et les réserves alimentaires livrées aux charognards. Sans oublier les animaux plus gros, qui avaient fini par mourir de faim, ou de soif. Voire les deux.
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Dissimulé dans un éboulis de mur, le rat observait l’homme qui s’avançait péniblement sous la pluie. Il l’observait avec curiosité, mais également avec méfiance. Son instinct lui disait qu’il s’agissait d’un ennemi potentiel, et qu’il fallait garder ses distances.
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