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sur 107 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Boy Erased c'est l'histoire de Garrad C jeune américain qui a 19 ans en 2004 , point important pour situer une situation qui se passe il y à peine 15 ans .
Garrad est le fils d'une famille d'ultra conservateurs chrétiens , des évangélistes baptistes qui ont une conception de la vie et surtout de la sexualité sans nuance .
Ainsi quand leur fils leur avoue péniblement son homosexualité , leur monde s'écroule et ils lui proposent de s'inscrire à un programme destiné aux âmes perdues pour les remettre dans le droit chemin .
Témoignage implacable sur les méthodes employées qui manque selon moi d'émotions .
On devine néanmoins que l'auteur a eu la chance de s'accepter tel qu'il est .
Ce livre m'a rappelé une très belle lecture que je vous conseille ' Au pays de Dieu de Douglas Kennedy qui évoque de façon magistrale les dérives de la religion dans le sud des États Unis , mais sans jamais juger .
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Lors de la dernière masse critique Babelio, j'ai été attirée par Boy erased pour deux raisons : le titre ne m'était pas inconnu et le sujet me semblait vraiment intéressant (le formatage pour « guérir » un jeune-homme gay). Ce qui se révèle assez effrayant à la lecture, c'est qu'il existe de telles pratique de nos jours car Garrard Conley a seulement 33 ans, ce qui veut dire que son récit alors qu'il était âgée de 19 ans a eu lieu dans les années 2000.
Boy erased est réellement très intéressant et révoltant, pourtant, mon avis se révèle plutôt mitigé.
Là où je m'attendais à être emportée par les sentiments d'un jeune-garçon, je me suis plutôt retrouvée en spectatrice d'une dissection : les termes sont précis, techniques et n'amènent pas forcément à une grande empathie de la part du lecteur. Il s'agit du parcours de Garrard pour accepter ce qu'il est et la religion est très présente. En effet, l'auteur a été élevé dans une communauté baptiste missionnaire et, dès les premiers signes de son attirance sexuelle, il s'est senti honteux et a cherché à la rejeter, a eu une longue relation amoureuse avec une fille de son église et à tout fait pour satisfaire les exigences avec lesquelles il a grandi. Plus que les réactions de rejet de son entourage, leur volonté à vouloir le changer, c'est son propre rejet de lui-même, son sentiment d'être anormal, de pêcher et la honte de ce qu'il est qui m'a marquée ; il y a un tel mal-être en lui et surtout une telle réflexion biaisée par ce qu'on lui a enseigné.
Le récit de Garrard oscille entre présent et passé ; la description du programme destiné à le soigner et son comportement vis-à-vis de cela, en bon élève, comme toujours d'un côté et de l'autre, ce qui l' a conduit à prendre une telle mesure, comment il arrive à occulter un viol car il se sent coupable d'être homosexuel. J'ai été choquée de la façon dont il en parlait, à multiple reprise, le viol, ni plus ni moins, cet acte dont il a conscience qu'il est anormal et en même temps qu'il décrit avec beaucoup de recul.
Boy erased s'attarde également beaucoup sur la figure du père, cet homme exemplaire que tout le monde assimile à Garrard : comment le fils pourrait-il être différent du père ? Son père, ce prédicateur respecté dont tout le monde s'attend à ce qu'il suive les traces. Il nous retrace le parcours de ce dernier et s'y compare parfois, cherche ce qui a fait, dans sa vie, qu'il devienne homosexuel. C'est ce que les encadrant du LIA (Life In Action) attende de lui : retracer les pêchés de ses ancêtres (alcoolisme, divorces, jeux d'argent…) pour rechercher les origines du mal. Il se retrouve mis au banc et jugé, au même titre que les pédophiles ! LIA fait vraiment figure de secte qui conditionne l'esprit de jeune-gens influençables et en recherche d'eux-même; avec des préceptes très vieillots et des idées arrêtées sur chaque chose.
La mère de Garrard, beaucoup moins présente dans le récit est pourtant très proche de lui. Si elle est bouleversée (dégoutée ?) par la révélation de la sexualité de son fils, elle n'en restera pas moins à ses côtés sur le chemin de la « guérison » et par-delà.
Quand l'incompréhension, le choc des croyances se retrouvent confrontés à l'amour d'un fils et surtout à son bonheur. Garrard Conley ne s'étendra pas sur l'après, à demi-mot nous comprenons qu'il s'est accepté et je pense que ce livre nous le prouve.
C'est un témoignage fort et courageux, qui fait passer des messages mais que j'ai également trouvé plutôt détaché, pour cela je n'ai pas pu l'apprécier totalement. Il y a des longueurs, beaucoup de références à la religion et cela m'a vraiment paru lourd.
Si j'en ai l'occasion, je regarderai le film qui est tiré de l'ouvrage de Garrard Conley, il parait qu'il est bien et je pense que le rendu cinématographique peut être très différent.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Ce récit-témoignage de Garrard Conley sur les thérapies de conversion n'apporte rien que l'on ne sache déjà sur ces manipulations mentales que l'on a fait subir à de jeunes homosexuels pour corriger leurs supposées deviances.
L'existence publique de ce centre en 2004 aux États-Unis nous montre la persistance des préjugés dans le cadre d'une pensée hétéronormative. le Love in action, centre fréquenté par Garrard, prétend guérir les homosexuels en interdisant la lecture de Harry Potter, remplacé par la Bible.

En 2023, certains pays éprouvent encore le besoin de légiférer pour interdire pénalement de telles pratiques qui se poursuivent sous des formes différentes. Ainsi ces thérapies de conversion prennent dorénavant la forme de groupes de parole ou de séminaires de discussion , souvent dans un contexte religieux, voire sectaire. Des associations organisent ainsi des séminaires d'accompagnement avec confessions publiques . Les personnes qui subissent ces thérapies peuvent connaître des dépressions et des pensées suicidaires, tant l'image qu'ils ont d'eux-mêmes est abîmée.

Le récit n'est émouvant que dans la mesure où il est autobiographique et a été un révélateur lors de sa sortie aux États-Unis. Pour le reste, il me semble que l'on reste à distance du parcours de ce jeune homme qui essaie de construire son identité sans remettre en question les relations qu'il entretient avec une famille ultra-conservatrice.
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Je pense avoir commencé Boy Erased en ayant beaucoup d'attentes sur cette lecture. Séduit par la couverture accrocheuse du livre, intrigué par son adaptation en film avec un casting prestigieux parmi lesquels Xavier Dolan et Troye Sivan - deux personnalités du cinéma ou de la musique particulièrement impliqués, à leur façon, dans la défense des droits LGBTQI+ - et naturellement bouleversé par le sujet du livre, j'espérais sans doute une lecture intense et émouvante. Peut-être m'étais-je mépris, puisqu'il s'agit plus d'un témoignage que d'un roman, peut-être m'attendais-je à du spectaculaire. Toujours est-il que je ressors mitigé de cette lecture. Je lui reconnais des qualités littéraires indéniables, reste coi devant l'histoire poignante de ce jeune homme qu'il raconte avec précision et profondeur, mais n'ai pas ressenti beaucoup de choses à la lecture, voire me suis parfois ennuyé.

Le sujet du livre, ce sont les thérapies de conversion anti-gays. Garrard, dix-neuf ans, se découvre homosexuel, et sa famille – des baptistes ultraconservateurs – avec. Envoyé dans un centre thérapeutique censé le soigner de son homosexualité, il raconte son expérience et navigue entre ce temps présent et des souvenirs, des étapes clés de sa vie, des moments décisifs qui les ont amenés ici. le thème, évidemment, heurte, car ces centres existent vraiment et on s'identifie aisément à ce personnage, à l'auteur en fait, ce qui nous permet de développer une vraie empathie envers lui. L'horreur de cette décision nous frappe d'autant plus qu'elle est subtilement décryptée par l'auteur/narrateur. Ses souvenirs, ses sentiments, ses pensées : tout est passé au crible de son analyse.

C'est peut-être de cette rigueur presque scientifique que le livre ne m'a pas autant touché que je l'espérais. On est face à un homme qui cherche à comprendre – son parcours, ses émotions, ses parents et de manière générale toute une société – et qui doit pour cela décortiquer tout un tas de choses, de son propre intérieur à des micro-sociétés (la communauté baptiste, les centres de thérapie anti-gays, la communauté LGBTQI+, etc.). le style est précis, riche, dense et en même temps d'une grande limpidité. Mais pour comprendre, Garrard Conley raconte et analyse avec générosité. Bien qu'immersives et étonnamment justes, ses descriptions sont parfois longues et l'incessant aller-retour entre le présent – dont on attend malgré nous le dénouement – et ses souvenirs devient vite lassant. Durant ma lecture, j'avais tout simplement difficulté à y revenir et ne trouvais pas toujours l'envie de sortir le livre pour avancer. Je reconnais l'avoir lu de manière morcelée, ce qui a sûrement peu aidé à ce que j'entre entièrement dans l'ouvrage. Je reconnais également que le style, à la manière d'Édouard Louis et de son percutant En finir avec Eddy Bellegueule, a raison d'être aussi personnel et analytique. C'est un témoignage aussi bien qu'une réflexion sur ces thérapies. Mais là où Édouard Louis, par le truchement de la fiction, offrait un texte édifiant et bouleversant, Garrard Conley livre un témoignage dans lequel on s'investit totalement mais où l'on conserve une froide distance.

Comme je l'ai déjà exprimé, je reconnais pourtant les nombreuses qualités de l'auteur, puisque je suis allé au bout du livre sans réel problème. Fluide, claire, forte et juste, la plume de Conley arrive à toucher et surtout à raconter. Nul doute que ce jeune auteur est promis à des textes de haute facture. Je reste également coi d'admiration devant le recul qu'il parvient à prendre sur des choses aussi intimes que sa sexualité, sa foi, sa famille et son rapport aux autres. Il brosse ainsi nombre de thèmes passionnants qui nous font nous-mêmes réfléchir à notre vie et celles qui nous entourent.

Je suis maintenant curieux de découvrir le film qui a été adapté de ce livre, et espère y trouver un peu plus d'émotions... sans pour autant tomber dans les écueils que Garrard Conley évite avec sûreté et intelligence : ceux d'une histoire triste et spectaculaire. Et si je fais mon lecteur difficile qui n'en veut ni trop, ni pas assez, c'est pour malgré tout vous recommander la lecture de ce témoignage si le sujet vous intéresse. Extrêmement bien écrit et riche, à défaut de vous bouleverser, il vous fera réfléchir.
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Garrard Conley a dix neuf ans quand ses parents découvre qu'il est homosexuel. Élevé dans une famille baptiste ultraconservateur c'est inconcevable. D'autant plus que son père est pasteur et que cela est un péché.
Garrard nous raconte son parcours dans un centre de conversion censé le guérir de son mal grâce au écrit de la Bible.
Il se questionne sur lui même, sur la honte qui risque de s'abattre sur sa famille si cela se sait. Il est perdu car par sa loyauté envers ses parents il va essayer de changer mais est ce que cela ne sera pas pire. Car changer voudrait dire ne plus être soi-même.

Ce récit autobiographique nous mène dans les pensées de Garrard. de comment il a essayé de rester dans le moule avec une petite amie, de prêcher la bonne parole, ... On le sens perdu, en plein questionnement mais aussi en pleine rébellion.
C'est intéressant à lire mais les chapitres sont trop long. Parfois même on décroche car il y a trop de digressions. C'est une histoire bouleversante car autobiographique mais trop long.
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J'entendais parler de Boy Erased partout depuis plusieurs mois.
La sortie de la traduction française a fait grand bruit chez les blogueurs et chroniqueurs que je suis sur les réseaux.
C'est donc très rapidement qu'il a terminé dans ma PAL sans même passer par ma wishlist.

J'ai attendu le bon moment avant de le lire, car je m'attendais à être émue, touchée en plein coeur, et je voulais que sa lecture arrive à un moment opportun sans que rien ne puisse interférer. A peine mes vacances débutées, c'est le premier livre que j'ai ouvert.

Comme je l'ai dit, je m'attendais à être bouleversée par ce récit alors qu'au final il est ma plus grosse déception littéraire de l'année. Peut-être en attendais-je trop ?

Tout d'abord je n'ai pas aimé le choix de récit non-chronologique de l'auteur.
Toutes les scènes décrites dans ce centre, le Love In Action, auraient à mon sens, eu plus d'impact si nous savions ce par quoi Garrard était passé: d'où il venait, qu'elles étaient ses expériences passées, son état d'esprit lors de son entrée au centre, qu'elles étaient ses relations, ses peines, ses blessures.
Cela m'aurait peut-être permis d'être touchée. Car oui, cette histoire m'a laissée de marbre.

Je n'ai ressenti aucune émotion, aucune tristesse, à mon grand étonnement moi qui ait la larme facile.
Peut-être ais-je furtivement ressenti un peu de compassion lorsqu'il raconte une scène sordide avec une connaissance de fac, David. Mais je dois bien avouer que je ne sais plus vraiment si cette compassion que je ressens en y repensant aujourd'hui, a vraiment existé lors de ma lecture.
J'ai trouvé qu'il racontait son passé sans aucune émotion, comme s'il ne devait pas s'impliquer dans ce récit car il n'était pas encore prêt. C'était assez dérangeant.

J'ai eu l'impression que c'était une histoire entre lui, le Love In Action et Dieu. Je me suis même demandée pourquoi j'étais en train de lire ce livre car j'avais l'impression qu'il n'était pas fait pour un lecteur, qu'il n'y avait pas de place pour moi là dedans.
Peut-être est-ce cette omniprésence de Dieu ? Tout, vraiment tout se rapporte à Dieu.
Alors oui les parents de Garrard sont croyants, le père va même devenir pasteur d'une église baptiste, il est donc normal que Garrard ayant grandi dans cet environnement, ait la foi. Mais là c'était trop. le moindre geste, la moindre respiration, la moindre pensée et Garrard craint le jugement de Dieu. C'était trop pour moi.

Et pour finir, le point le plus délicat pour moi à aborder tant j'ai peur qu'il soit mal interprété, ce sont ces thérapies. Ces monstrueuses thérapies certes, mais je m'attendais à pire.
Pire parce que j'ai déjà lu/entendu des témoignages de jeunes rescapés de ce genre de centres où les sévices, en plus d'être psychologiques étaient physiques (électrochocs à la tête, tortures...).
Alors ce n'est pas parce que Love In Action ne torture pas physiquement que ce n'est pas horrible, attention ce n'est pas ce que j'essaye de dire. Les participants en ressortent détruits psychologiquement, leur état post-thérapie est effroyable, beaucoup se suicident, et la grosse majorité en ressortent brisés et ne s'en remettent jamais.
Mais j'ai eu l'impression que ce livre m'a été vendu comme racontant ce qui se passait de pire dans ces centres, et malheureusement je n'ai pas eu l'impression de lire ce pour quoi j'ai réellement eu envie d'acheter ce livre, d'autant que les passages consacrés au centre sont moins nombreux que je m'y attendais.

Tout cela mis bout à bout, Boy Erased est, à mon grand désespoir, une grosse déception.
Je me suis même questionnée sur comment il pouvait-être possible que ce livre ait reçu autant de compliments élogieux aux USA. J'ai un temps pensé à une perte des émotions et donc de sensibilité au passage de la VO à la VF... Mais plus j'y pense et plus j'en doute.
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▶️ 2004, Garrard a 19 ans quand ses parents, baptistes très conservateurs, apprennent son homosexualité : pour eux, la chose est inconcevable - leur fils doit être «guéri »
▶️ Garrard est donc inscrit à un centre de conversion, « Love In Action », où tout est mis en oeuvre pour le forcer à changer...
▶️ Dans le centre LIA, il n'est question que du message de Dieu - la Bible fait loi : tout est interdit, ou presque ; au travers d'ateliers de groupe où chacun doit confesser ses «mauvaises pensées », «ses péchés », il convient de se renier soit même, renoncer à son individualité, à sa personnalité pour accéder à la «normalité » et au message de Dieu
▶️ Profondément attaché à ses parents et soucieux de se conformer à l'image du fils idéal qu'ils voudraient avoir, Garrard se soumet à cette thérapie de conversion avant de réaliser, en s'éloignant alors peu à peu de "la parole de Dieu", qu'il lui est impossible de changer et de renoncer à être enfin lui-même - Dieu ne saurait lui demander de se renier....
▶️Beaucoup de digressions et de longueurs qui n'apportent pas grand chose au propos mais un témoignage fort vu de l'intérieur sur les thérapies de conversion et la torture morale qu'elles infligent ainsi que que sur le pouvoir destructeur du fondamentalisme religieux...
▶️ Une immersion effarante dans l'intégrisme religieux américain et un témoignage fort est sincère sur l'affirmation de soi...
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J'ai décidé de lire ce livre qui est récit autobiographique, (qui me tentais déjà depuis un bout de temps) suite a un devoir que je devais rendre. Ce qui tombait à pic mdr
Ce livre a également été adapté au cinéma en 2019.
Boy Erased parle d'un sujet d'actualité : les thérapies de conversions ; ce sujet qui est abordé dans ce livre peut être un sujet sensible pour les personnes qui ont vécu ce genre de thérapie. Les thérapies de conversions sont des pratiques visant a rendre une personne homosexuel, hétérosexuel ou encore rendre une personne transgenre (ne pas être en accord avec son genre de naissance), cisgenre (être en accord avec le genre qui nous a été assigner a la naissance). Ces thérapies peuvent être vraiment violentes.
J'ai bien aimé ce livre, le personnage principal est attachant, il nous explique bien son histoire et ce qu'il subit. Cette histoire qui est tiré d'une histoire vraie nous permet de savoir ce qui se passe réellement lors de thérapies de conversions dans le cercle religieux.
Je conseille ce livre a toute les personnes qui souhaite en apprendre plus sur notre société actuelle par rapport a ce sujet, car je trouve que c'est assez bien expliqué.

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Garrard Conley est fils d'un pasteur d'une église baptiste conservatrice. Il a vécu toute sa vie avec sa communauté et les cantiques. Pourtant, il sait que quelque chose cloche chez lui. Il est attiré par les garçons et essaye d'étouffer ce sentiment. Il a eu une copine, l'a embrasséee, mais a été gêné par la situation. le mot, il a mis longtemps à mettre le doigt dessus.

Séparé de sa famille pour l'université, c'est un de ses camarades, assez proche intimement qui l'a « outé » à ses parents [1]. Cette terrible nouvelle amène ses parents à trouver la solution de la thérapie de conversion, pour le « soigner ». Et à vrai dire, Garrard veut changer, veut devenir hétérosexuel, veut se purifier.

Boy Erased est l'autobiographie de l'auteur. Il couche sur le papier différentes strates de sa vie. On découvre un livre dont la chronologie se mélange tout le temps. On suit un fil rouge, son arrivée à Love In Action, le centre de conversion, jusqu'à son départ de l'établissement. Cette période de deux semaines est coupée par de nombreuses autres périodes de sa vie. Lorsqu'il était beaucoup plus jeune, encore adolescent, mais il parle également de ses traumatismes, et de la place de l'Église dans sa vie.

Son éducation a un rôle important, car il est, au départ, volontaire pour ce changement. Il donnerait tout pour trouver grâce aux yeux de Dieu et de ses parents. Il apporte honte et déshonneur sur sa communauté. Garrard retrace alors son histoire, il lui arrive de nous perdre, du fait que ses histoires s'entrecoupent toutes, mais aussi au regard de l'environnement particulier dans lequel il était. On découvre une autre manière de penser et de croire. On a mal au coeur de le voir dépérir pour ce qu'il est et qu'il ne pourra pas changer autrement qu'avec une violence inouïe.

Boy Erased n'est clairement pas un livre facile à lire. Il est brut et détaillé. Mais en plus d'être un témoignage, c'est aussi une reconstruction et une délivrance pour l'auteur. Il éprouvait la nécessité de l'écrire pour son bien-être. Pour voir et analyser ce qu'il a vécu.

Voilà un livre intensément intéressant, mais dur, car les thérapies de conversion existent toujours et ce genre d'établissements se développent malheureusement en France.
Lien : http://onirik.net/Boy-Erased..
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Garrard est un jeune homme de 18 ans, qui a très tôt remarqué son attirance pour les autres hommes. Toutefois, Garrard est fils d'un pasteur chrétien Baptiste fondamentaliste et il évolue dans un monde où l'homosexualité n'a pas sa place. Il tentera de renier son attirance pour le même sexe jusqu'à ses 19 ans, alors même qu'il intègre LIA, un centre de conversion ayant pour but de le rendre hétérosexuel.
La thématique de cette autobiographie de Garrard Conley, m'avait particulièrement attirée, car en toute honnêteté je ne savais pas que ce type de pratique avait eu cours aux États-Unis et également par la suite dans d'autres pays du globe.
Malgré l'histoire de Garrard qui est touchante, émouvante et déstabilisante, j'ai éprouvé de grosses difficultés à me plonger entièrement dans ce récit, tellement le choix littéraire est pour moi décalé.
Si Garrard s'exprime à la 1ere personne du singulier, l'ensemble de son récit dégage pour autant une aura froide et austère, où j'ai eu l'impression que l'expression des émotions de l'auteur n'avait pas sa place. La place de la religion dans cette biographie supplante tout le reste, y compris le sujet de l'homosexualité et de sa non-acceptation dans la religion chrétienne. L'auteur nous livre des pages entières d'extraits de versets de la bible, rendant l'ensemble très réaliste, mais qui m'auront pour ma part écarté du sujet ayant suscité mon envie de lire ce livre.
Garrard procède dans l'écriture de son histoire en des allers-retours entre des moments passés et la période où il suit sa thérapie au sein de LIA. Ces alternances chronologiques ne sont nullement précisées au lecteur, ayant renforcé ainsi mon sentiment de brouillard et de perte de sens dans ce que voulait finalement nous livrer l'auteur.
Aussi, pour moi ce livre vient questionner bien plus que l'existence de ces centres de reconversion pour homosexuels, mais plus globalement la possibilité pour les membres de ces communautés fondamentalistes, de s'emanciper et façonner des personnalités propres et individuelles.
Finalement, je retiendrai principalement les rapports qu'entretient Garrard avec ses parents qui sont très intéressants à analyser, venant conforter l'idée que l'amour permet parfois d'accepter ce qui entendu comme inacceptable.
Lien : http://evenusia.canalblog.co..
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