AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Victor Hugo revient d'une escapade amoureuse avec Juliette lorsqu'il apprend par le journal la mort tragique de sa fille préférée Léopoldine, qu'il chérissait tellement qu'il n'avait pas vu d'un très bon oeil son mariage. Tout s'effondre, mais comment pourrait-il en être autrement ?

Le chagrin est tel, qu'il se comporte de manière odieuse avec Juliette dont le seul tort était ne fait, d'être partie en Espagne avec lui. Il s'enferme dans son deuil, et devient incapable d'écrire le moindre vers, tant tout est devenu dérisoire.

"Hugo à ce moment-là n'est plus un écrivain, il n'est qu'un père qui a perdu son enfant, un homme pour qui le monde est vide, sans beauté, sans signification, la vie dérisoire, et l'écriture… Des mots."

L'auteur nous propose un exercice, a priori, étrange : à travers le chagrin de Hugo, il parle de celui qui n'est emparé de lui à la mort de sa fille Lara. Ce qui paraît un peu gênant, au départ, comme si seul un écrivain pouvait comprendre et mettre en mots le chagrin d'un autre homme de lettres. Peu à peu, on comprend que cela lui permet de travailler sur son propre deuil.

Le deuil transforme Hugo, son talent se tarit, il se détourne de Juliette, se rapproche de sa femme Adèle, puis son naturel volage reprend le dessus lorsqu'il rencontre Léonie Briard, avec laquelle il va tromper de manière assez éhontée Adèle et Juliette, passant des bras de Léonie, aux manuscrits que retranscrit fidèlement Juliette.

Il faudra trois ans pour que Victor Hugo recompose un poème, lorsqu'il se rend sur la tombe de Léopoldine, et encore une année de plus pour qu'il écrive, « Demain dès l'aube » que l'on a tous appris en récitation à l'école… On va assister à l'apparition de Hugo le révolutionnaire, le défenseur des pauvres, et à la naissance des « Misérables » (puis des Contemplations), son opposition violente et profonde, sans crainte des risques va l'envoyer en exil comme chacun sait.

J'ai aimé les extraits de poèmes, souvent même des poèmes entiers que l'auteur nous propose, parmi lesquels « Oceano Nox » et bien sûr « Demain dès l'aube ».

J'ai apprécié ce roman, assez court, où l'auteur parle de lui aussi bien que de Hugo, Balzac (son échec à l'Académie, son décès), citant Baudelaire et Rimbaud, comparant Guizot et son « enrichissez-vous » avec les discours d'Emmanuel Macron

J'aime Hugo le poète, et « Les Misérables » entre autres, de même que l'homme politique, par contre, j'ai quelques réticences avec l'homme en lui-même, dont l'action(le comportement avec les femmes par exemple) n'est pas toujours en adéquation avec ses propos.

"Après la mort de sa fille, Hugo le notable, l'ami des riches, devient peu à peu Hugo le révolutionnaires, l'ami des pauvres. Il bombardera les puissants de poèmes si violents qu'encore aujourd'hui, on ose à peine les lire et qu'ils restent peu connus."

Je connaissais bien la mort tragique de Léopoldine, les circonstances de la noyade où son époux a aussi trouvé la mort et l'auteur nous décrit la scène de manière très forte.

C'est le premier livre de Thierry Consigny que je lis et sa plume me plaît bien, sa sensibilité me touche, j'aurais peut-être dû lire « La mort de Lara » avant pour apprécier totalement ; si un jour je le vois…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#Léopoldine #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}