Citations sur Des chauves-souris, des singes et des hommes (42)
Au sommet, le monde faisait silence pour laisser la place aux mille sonorités que le vent, qui ne sait pas parler, invente quand il est seul, là-haut, pour ne rien dire.
Les gens qui ne voyagent pas racontent et inventent pour explorer un univers qu’ils ne connaissent pas. Ils lui donnent un commencement, une fin et entre les deux tissent, chacun à sa façon, la toile du conte collectif.
Pourquoi les gens qui portent les morts se mettent-ils à courir ? Pourquoi les gens qui suivent les porteurs courent-ils eux aussi ? Ils croient échapper au chagrin et ils le précipitent. Ils arrivaient en courant sur la rivière, empêchés d'aller plus loin, car la rivière est une frontière avec la mort. La mère entra dans l'eau, elle voulait partir avec ses trois fils, elle en avait le droit.
Si j'ouvrais un cabinet, je consulterais en souffrances refoulées, celles que nous logeons dans le secret de nos corps pour nous rappeler une angoisse négligée. Il n'y a pas que les saints pour porter des stigmates, nos chagrins creusent dans nos chairs de profondes blessures et nos plaintes retenues s'échappent en cris sauvages. Tout se paie, personne n'échappe à sa souffrance, ne serait-ce que celle d'un instant...
La dernière source de sagesse du monde se trouve au fond des yeux des gorilles que l'on tue.
Depuis pas mal de temps elle tournait dans le monde avec des ONG au gré des guerres et des épidémies, et quand elle reprenait pied en Europe, le dégoût la saisissait. C'était une civilisation à bout de course qui n'avait plus le souvenir de sa longue histoire et qui mettait ce qui lui restait de vitalité à défendre un individualisme borné.
Olympe pensait à la tante si belle,si grande,si forte,qui savait qu'il y avait un conte pour chaque personne et pour chaque événement,et que le secret de la délivrance était dans le conte.Dans quel conte Olympe était-elle enfermée ? Qui l'en délivrait? Septième station.
Elle enviait les médecins pakistanais qui examinaient leurs patientes derrière un paravent qui ne dévoilait que l'endroit atteint et qui de maladie recomposaient morceau le puzzle d'un corps .et plus les médecins chinoi qui mettaient entre leur malade et eux une délicate figurine d'ivoire sur laquelle le patient indiquait du doigt le siège de sa douleur.
C'était une civilisation à bout d course qui n'avait plus le souvenir de sa longue histoire et qui mettait ce qui lui restait de vitalité à défendre un individualisme borné.
Les gens qui ne voyagent pas racontent et inventent pour explorer un univers qu'ils ne connaissent pas .Ils lui donnent un commencement,une fin et entre les deux tissent ,chacun à sa façon,la toile du contre collectif.