Citations sur Et puis, Paulette... (170)
- je n'ai pas de quoi payer un loyer et vous le savez parfaitement.
- je ne vous ai rien demandé.
- alors pourquoi ?
- c'est normal.
- qu'est-ce qui est normal ?
- de s'entraider.
Des claquements secs sur le trottoir. Tac tac tac tac. Une jeune femme, en jupe tailleur et talons hauts, approchait. Une rareté, dans ce coin. Il a calculé qu'il restait sept secondes avant son passage devant la terrasse... six, cinq... a fait glisser sa canne... quatre, trois... le long de sa chaise... deux, un.
Impact. La fille a fait un bond, s'est tordu la cheville en criant Aïe. Elle se préparait à balancer une jolie petite phrase bien calibrée à ce salopard qui avait laissé exprès traîner sa canne, quand ses yeux se sont posés sur Ferdinand. Il avait réussi à prendre un air tellement péteux, si parfaitement contrit, ça l'a fait sourire. Mais elle s'est vite reprise. À la place, elle a lancé un regard noir avec sourcils courroucés et tendu vers lui un index menaçant, sous-entendant qu'avec elle, le coup du pauvre innocent, ça ne marchait pas.
Elle connaissait par cœur tous leurs trucs, aux vieux. Des grands-parents, elle en avait eu quatre ! Et son stage en entreprise, en classe de troisième, elle l'avait passé dans une maison de retraite, alors, hein...
En fin de matinée, le ciel s'est dégagé. Il en a profité pour mettre en route une lessive.
C'était urgent.
Le même rêve trois nuits d'affilée, il ne restait plus un seul drap propre en réserve. Et plus un seul pyjama.
Au fait. Si un jour il devait raconter à quelqu'un ce qu'il ressenti après le départ des enfants, il dirait sûrement qu'une fois la dernière valise chargée, les derniers baisers donnés aux petits et la porte refermée, un grand trou s'est creusé sous ses pieds, un trou noir, plus profond qu'un puits. Et que le vertige qui l'a envahi à cette seconde ne l'a plus lâché depuis. Ferait partie intégrante de sa vie désormais. Il l'a bien compris.
Alfred, dit Chopalin
Bon ferronnier
Bon copain
Père
Piètre mari
N'est pas mort de soif.
Peut-être qu'à force de ne plus se voir, on finit par s'oublier.
Pas facile de se retrouver tout seul dis donc. Ah ça, c'est sûr, il en connaît un bout sur la question, le Ferdinand. Tu te réveilles le matin, personne. Tu te couches le soir, personne. Et tu te demandes, certains jours, à quoi bon continuer à ramer comme un con. Eh ouais... Soupir. Silence. Gorgée de vin. Re-soupir.
Et puis, Simone. Qui fait sa cheftaine, juste parce que c'est la plus jeune des deux et qu'elle tient encore la forme. Énervante. En même temps, tout ce qu'elle fait, c'est pour Hortense, ça part d'un bon sentiment, on ne peut pas lui en vouloir. Elle a tellement peur de la perdre, la pauvre. Sûr et certain que le jour où ça arrivera, elle se laissera mourir, direct, rien ne la retiendra plus. C'est comme ça quand on passe autant d'années collé à quelqu'un ! On n'a plus de vie personnelle.
Au fait. Si un jour il devait raconter à quelqu'un ce qu'il a ressenti après le départ des enfants, il dirait sûrement qu'une fois la dernière valise chargée, les derniers baisers donnés aux petits et la porte refermée, un grand trou s'est creusé sous ses pieds, un trou noir, plus profond qu'un puits. Et que le vertige qui l'a envahi à cette seconde ne l'a plus lâché depuis. Ferait partie intégrante de sa vie désormais. Il l'a bien compris.
Mais il y a peu de chance qu'il parle un jour de ça.
Pas son truc de se mettre à poil devant qui que ce soit.