- Moi ? Je n'ai qu'à décrocher mon combiné et on m'apporte ce que je veux AVANT même que je l'aie demandé, tellement je suis craint !
- Ça ne vous fait pas défaut dans votre métier ? Je pensais qu'on trouvait toujours un poste téléphonique dans un bistrot.
Ils m'ont embarqué, pire qu'un boumian et ils m'ont gardé deux jours au frais dans les caves de l'Evêché, avec les clochards, les barbeaux, les putes, les jobards, à pastéger dans le vomi. Ça sentait la pisse, vous pouvez pas imaginer. Je l'ai encore dans le nez. De temps en temps, un condé venait me chercher et ils se mettaient à deux ou trois pour me faire répéter cent fois ce que j'avais dit une fois pour toutes.
Désormais, dans la vie d'Emile Pardigon, il y aurait un avant et un après cette nuit du 11 au 12 février 1910.