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Critique de Albertine22


Cette année, je n'ai pas souhaité transformer mes vacances d'été en marathon de la lecture pour la rentrée littéraire. J'ai privilégié les coups de coeur de la famille et des amis, les livres sortis en poche et les auteurs que je suis depuis longtemps. Jean Contrucci appartient à cette dernière catégorie. J'apprécie les aventures de Raoul Signoret, reporter au "Petit Provencal" à Marseille et ses nouvelles aventures ne m'ont absolument pas déçue. L'auteur se sert toujours de la grande Histoire pour nourrir ses histoires et " La nuit des blouses grises" ne fait pas exception à la règle. En cette année 1910, le journaliste va tenter de découvrir les auteurs du hold-up du train PLM qui transportait plus d'une centaine de lingots d'or, mais la rédaction du journal va aussi se faire l'écho des représentations de Chantecler, pièce commise par Edmond Rostand, l'enfant du pays ou du passage de la comète Haley, qui suscite curiosité et anxiété.
Comme à l'ordinaire, Raoul Signoret va épauler à sa manière son oncle, le commissaire Eugène Baruteau, sur le point de prendre sa retraite. Lui même bénéficiera de l'aide de son épouse Cécile. Tous ces personnages récurrents (jusqu'au poète maison du "Petit Provencal" dont les vers de mirliton sont des morceaux de roi pour le lecteur) sont certes très typés, mais cela fait partie du plaisir. Que serait un roman de Jean Contrucci sans la cuisine de Thérèsou, la truculence d'Eugène Baruteau ou l'espièglerie de Raoul Signoret ? de même, les titres à rallonge des chapitres, le parler de l'époque et l'écriture elle-même participent à cette immersion dans le Marseille du début du 20ème siècle.. L'enquête nous permet de découvrir le milieu du grand banditisme à cette époque ainsi que le quotidien des blouses grises, ces "bergers" qui conduisent le bétail sortant des bateaux jusqu'aux abattoirs. Et pour la bouffée d'air (pas vraiment pur), le roman fait aussi un détour par les calanques, déjà polluées par des industries reléguées en périphérie de la ville. Jean Contrucci aime sa ville de façon inconditionnelle, avec ses beautés et ses laideurs, et cet amour est terriblement contagieux.
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