J'ai reçu ce roman en service presse : je remercie ainsi HC Editions de m'avoir permis de le lire en avant-première. Quand on me l'a proposé au mois de décembre, je partais en terrain inconnu et je me suis dite que cela me changerait un peu de mes lectures habituelles.
Jean-Gabriel Lesparres est un écrivain français connu et reconnu, détenteur d'un Prix Goncourt, mais dont la carrière semble désormais derrière lui. En effet, cela fait sept ans que son ami et éditeur, Patrick Fontange lui réclame un nouveau roman. Ce dernier s'intitule Comme un vol de gerfauts et doit paraître en janvier prochain. Mais, Jean-Gabriel doutant de la qualité de son oeuvre craint de publier le « livre de trop » et fomente la disparition de son propre manuscrit auquel n'existe évidemment aucune copie. Si son « voleur » fait mouche, les choses ne vont pas se dérouler exactement comme l'écrivain l'avait prévu…
Indubitablement, ce roman est drôle. Pourtant, le narrateur Jean-Gabriel Lesparres n'est à la base pas très sympathique : pouvant être qualifié de « vieux con », il s'avère être très conscient de sa valeur, égocentrique voire parfois un peu « réac ». Toutefois, par un habile style d'écriture suffisamment équilibré,
Jean Contrucci arrive à le rendre touchant, lui insufflant au passage une bonne dose d'humour teintée de cynisme et d'ironie. Si Jean-Gabriel Lesparres n'hésite pas à esquisser un portrait au vitriol de l'Edition française ou de la bonne société bobo parisienne, il ne s'accorde pas pour autant la part belle. Son auto-portrait juste et dénué de mauvaise foi peut aussi se révéler tout aussi truculent.
Néanmoins, j'aurais deux (petits) reproches à faire à ce roman : l'intérêt de l'intrigue me semble un peu trop secondaire. le vol du manuscrit est en soi juste un prétexte pour raconter une histoire mais l'auteur semble beaucoup s'amuser, en attestent les traits d'humour dans l'écriture ou les situations rocambolesques (comme «l'audition» de Manuel Botero par Minghella).
En revanche, l'emploi un peu abusif des prolepses (fait de raconter d'avance un évènement qui va avoir lieu plus loin dans la narration) m'a lassé : un ou deux, c'est sympa mais quand elles se multiplient, cela rend le récit lancinant. Dommage…
En conclusion,
le vol du Gerfaut est un roman certes léger par l'intérêt de son intrigue mais très drôle et touchant par sa forme. Il aura été une lecture très divertissante et à ce titre, je le conseille.
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