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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aux abords des premières pages j'ai déjà adoré ce livre car il est bien rare désormais de se voir proposer des romans et des auteurs de qualité.
C'est le cas avec Jean Contrucci qui est un véritable écrivain, licencié en lettres et bien sûr, cela se voit dès les premières lignes.Comme il est regrettable en effet, de ne plus trouver, mis à part Jean dOrmesson, ou Laurent Gaudé, ou Amélie Nothomb, des hommes et femmes de lettres capables encore de manier la plume avec humour, élégance, savoir et pertinence. Et de laisser, çà et là, des citations, des clins d'oeil, que la plupart d'entre nous saurons apprécier. Bonjour la Béotie pour certains !!
La forme est donc parfaite - quant au fond, l'histoire donc, elle est à la fois pertinente, avec du suspense, très originale, amusante également.
Touchante aussi, et tellement lucide et honnête !
Nous sommes depuis une quinzaine d'années environ baignés et noyés dans une marée nauséeuse, insipide, d'auteurs archi nuls mais ayant la chance d'être remarqués ou pistonnés par des éditeurs parfois véreux, mais bien introduits dans le milieu de la presse et de l'édition.
Ainsi voit-on des navets éclore tous les mois sur les étals des librairies, comme si tous ces fameux romans étaient des petites merveilles. Ce n'est pratiquement jamais le cas.
Le scrupule du héros de l'histoire se trouve pris à son piège.
Rie ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !
L'attitude de cet éditeur sans scrupule, antipathique dés le départ, atteint les limites du soutenable !
Je ne veux pas raconter cette histoire en pointillés, puisque certains commentateurs l'ont déjà fait, mais dire combien ce roman est un réplique fidèle de la vie intra muros de ces cénacles d'affairistes, où ne comptent ni le talent, ni l'amitié, ni la franchise, mais où tout un petit peuple d'infâmes araignées tend ses filets gluants pour y prendre à son piège le lecteur toujours crédule, toujours chloroformé par les élogieux commentaires !! Je connais hélas ce milieu, avec ses manigances, ses éditeurs et éditrices et ses auteurs qui, pour la plupart, n'ont pas même le bac en poche et se targuent d'être écrivains !
Avec le Vol du Gerfaut, Jean Contrucci ouvre les yeux des innocents qui s'imaginent que tout est juste et beau !!
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Le vol du gerfaut est un roman psychologique, et même une sorte de thriller littéraire, extrêmement prenant. J'avais vraiment été attirée par le résumé en quatrième de couverture et je n'ai vraiment pas été déçue par ce roman que j'ai tout simplement adoré.

Jean-Gabriel Lesparres est une figure incontournable dans le monde littéraire français. Son roman L'Ariette oubliée lui a valu un Goncourt faisant de lui un auteur respecté, devenu directeur éditorial dans la maison qui le publie, les éditions Fontange. Les années passant, la plume se fait moins productive et moins précise pour cet auteur de renom. Son éditeur le presse pourtant de lui soumettre le manuscrit de son dernier roman, Comme un vol de gerfauts. Jean-Gabriel n'est pas du tout satisfait de son travail et craint de publier le livre de trop, celui qui lui vaudra les railleries de toute la profession. Il décide alors d'organiser le vol de son propre manuscrit, mais les choses vont rapidement échapper à son contrôle et le manuscrit en question lui reviendra sous la forme d'épreuves non corrigées sous un autre titre mais surtout, sous un autre nom d'auteur...

Quelle histoire que ce Vol du gerfaut ! J'adore ce type de roman tirant vers le thriller psychologique /littéraire. Ce roman se dévore car l'auteur nous mène d'illusions en désillusions à la poursuite du manuscrit volé. C'est extrêmement bien mené et bien écrit. le personnage de Jean-Gabriel Lesparres oscille entre complot et paranoïa, et cela participe à insinuer le doute dans l'esprit du lecteur. Toutes sortes d'hypothèses se profilent tout au long du roman mais j'étais loin de deviner le fin mot de l'histoire, qui est vraiment un dénouement parfait.

Jean Contrucci a une écriture à la fois teintée de cynisme et de mélancolie. Son personnage est amer face aux réactions de son entourage (son éditeur « ami » de vingt-cinq ans lui tourne rapidement le dos quand cela ne va plus par exemple) puis mélancolique quand, à plus de 70 ans, il se remémore son parcours littéraire avec ses regrets et ses remords. On sourit également beaucoup en tournant les pages de ce roman, tant la plume est vive et parfois savoureusement piquante. L'auteur passe le monde de l'édition à la moulinette et il s'en donne à coeur joie. Cette critique qui ressort en parallèle de l'intrigue proprement dite, est très finement amenée, elle vise surtout à dénoncer l'hypocrisie, la lâcheté et la manipulation qui peuvent règner dans la sphère littéraire, les courbettes qui se transforment en dos tournés au moindre moment de faiblesse. de ce fait, notre héros Jean-Gabriel Lesparres, de par ses choix passés, se confond dans les rôles de victime et de complice d'un système qui broie un auteur aussi bien qu'il le porte aux nues ...

La mécanique de Jean Contrucci est donc parfaitement huilée et le vol du gerfaut est un roman captivant jusqu'à la toute dernière page.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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