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Citations sur En route, mauvaise troupe ! (9)

Je me suis fait pousser la barbe peu après être arrivé à Manuesca, ce qui a suscité le vif intérêt des villageois. Carmen m'a raconté plus tard qu'on la harcelait de questions à ce sujet. La barbe était une I chose odieuse pour ces Espagnols et ils voulaient comprendre pourquoi l'Anglais laissait ses poils lui couvrir le visage - inutile par ailleurs d'essayer de dire que j'étais australien, ils n'avaient jamais entendu parler de l'Australie et doutaient fort de son existence.
J'avais expliqué à Carmen que je le faisais par simple paresse et vanité, mais l'esprit espagnol était incapable de concevoir qu'un homme accepte de se défigurer pour de telles raisons. Carmen, une fille pragmatique, s'est bien gardée de divulguer mes motivations. Elle a préféré dire à tout le monde que j'avais fait le vœu de ne pas me raser jusqu'à ce que Dieu m'accorde une certaine faveur, sans spécifier laquelle. Les villageois, considérablement impressionnés, ont alors décrété que j'étais simpático - une réputation enviable dans un petit village espagnol. Quand vous êtes simpático, tout le monde vous aime et vous offre des petits cadeaux à longueur de temps. Patricia et les enfants avaient été considérés simpático d'emblée, mais moi, j'avais dû attendre un embryon de barbe pour accéder à ce statut. (Les petits cadeaux offerts aux gens simpático sont habituellement des doses de cognac. Nous avons dû lutter pour que les enfants restent sobres, surtout quand Pepe leur a offert à chacun une petite fiole d'anisette.)
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Avant de prendre la mer, je suis allé voir Alan Fraser pour quelques conseils médicaux en cas de problème sur le bateau. Il m'a donné trois boîtes d'antibiotiques sous forme de comprimés et ces instructions:
Si l'un d'entre vous a plus de trente-neuf de fièvre, fais-lui avaler deux de ces cachets. Si ça n'a aucun effet, double la dose. Pour tout le reste, attends. Si c'est pas mortel, ça finira par passer.
Ça me semblait refléter fidèlement la pratique de la médecine moderne, quoique Fraser ait ajouté qu'il serait sage d'administrer du vin et du cognac pour soulager les indispositions moins sérieuses.
- Tu devrais te faire enlever les amygdales avant de partir, m'a-t-il aussi conseillé.
C'était apparemment la seule intervention médicale qu'il jugeait efficace. Quand vous le consultiez pour une jambe cassée, je parie que son premier boulot était de vous arracher les amygdales.
- Sinon, tu choperas une amygdalite à chaque petit rhume, m'a-t-il lancé en guise d'adieu.
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J'ai trouvé un bar arborant l'enseigne : English and French Speked Here.
Le patron, mal rasé, ressemblait à Humphrey Bogart dans sa période Casablanca. Je lui ai parlé en anglais mais il n'en a pas compris un mot. J'ai essayé en français et il m'a répondu de même, mais avec un débit si rapide que je me suis retrouvé perdu. J'ai fini par le convaincre de ralentir et je lui ai demandé s'il savait où je pouvais trouver une maison à louer bon marché. Il s'est remis à baratiner en français, je l'ai à nouveau prié de ralentir, puis je lui ai demandé, au cas où ce serait plus facile de communiquer :
- Qui parle anglais dans ce bar?
Il m'a décoché un sourire entendu et m'a répondu, en français :
- Les Anglais qui passent dans le coin.
Je crois que c'était une blague bien rodée.
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Cette histoire est strictement conforme à la réalité, à l'exception de tout ce qui pourrait entraîner des poursuites en diffamation ou au criminel - ces passages-là ne sont qu'un tissu de mensonges.
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" Descendants de robustes Irlandais qui ne portaient pas les Anglais dans leur coeur, Patricia et moi avons cependant développé une affection profonde et chaleureuse, presque guimauve, envers l' Angleterre et tout ce qui était anglais...entre Folkestone et Londres.
Notre anglophilie diminua considérablement dès que nous avons eu affaire à nos premiers chauffeurs de taxi londoniens.
Inutile de trop nous attarder sur eux. Ceux qui les connaissent déjà n' apprendront rien de nouveau. Ce qui ne les connaissent pas refuseront de croire en l' existence de personnages aussi vils. Je me contenterai de dire qu' ils sont pires que les employés des chemins de fer français : Il n' y à rien à ajouter."
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C'était la Dorianne. Un douze mètres construit pour je ne sais quelle raison à la fin du XIXe siècle, équipée d'un moteur vétuste et de trois cabines, dont une occupée par la timonerie qui faisait aussi office de cambuse. Elle mouillait à Maidstone, dans les eaux paisibles derrière les écluses. Ses atouts étaient sa taille et son prix de trois cent vingt livres.
-Quelles sont les chances qu'elle réussisse à traverser la Manche? ai-je demandé au vendeur.
-Pas mauvaise, a-t-il judicieusement répondu. Fifty-fifty, je dirais.
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La pauvre femme souffrait d'un mal de mer épouvantable qui avait commencé dès qu'elle avait mis le pied sur la passerelle à Sydney. Elle s'était rendue au dispensaire le premier jour où on lui avait donné un suppositoire -le traitement standard du mal de mer. Il ne l'avait pas soulagée, probablement parce qu'elle l'avait mangé, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il aurait été beaucoup plus efficace s'il avait été administré d'une manière plus conventionnelle.
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Durant les huit jours de la traversée de Sydney à Fremantle, nous n'avons pas fait grand chose d'autre que nous demander ce qui nous tombait sur la tête. En dehors de nous servir des mets étranges et écœurants et de faire nos lits, l'équipage du Manresa ne s'immisçait guère dans nos vies. En fait, il ne s'immisçait nulle part. Il était trop occupé à vomir.
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Patricia et moi étions en train de désherber le jardin. Notre voiture était garée devant chez nous, au sommet d’une rue très pentue. En cette belle journée ensoleillée, seuls les battements d’ailes des abeilles qui butinaient autour de nous perturbaient le calme environnant.
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