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Critique de jeranjou


Pour une fois que j'adore la cuisine anglaise !


Souvenir de jeunesse, Cook m'évoque cet ouvrage que j'ai lu maintes et maintes fois sur les grands explorateurs : Marco Polo, Christophe Colomb, Magellan et Cook. Ce dernier, anglais et portant le prénom James, a découvert les Iles Sandwich en 1775, nourriture phare chez nos amis britanniques.

Plus contemporain, Robin Cook est également est un écrivain américain dont ses romans ont pour sujet le milieu médical. Robert William Arthur dit Robin Cook, qui a justement écrit « Les mois d'avril sont meurtriers », a dû adopter le pseudonyme de Derek Raymond pour l'édition anglo-saxonne à cause de l'auteur de polars médicaux. En France, ses romans sont toujours sortis sous son vrai nom, causant quelques confusions avec son homonyme.

Eh oui, quelle tambouille ces Cook! Je ne vous explique pas la difficulté pour rechercher notre Cook, même sur Babélio. Comme la reine Elizabeth et le pape Jean-Paul, le site a eu l'astucieuse idée d'attribuer à notre auteur anglais le nom de « Robin Cook II » !

Le livre en main en ce mois d'avril, le héros s'avère être un sergent, flic meurtri depuis qu'il a perdu sa fille poussée volontairement sous un bus par sa femme Edie, devenue folle.
Au sein du service A14 du commissariat de Poland Street, dit l'Usine, le sergent au caractère bien trempé, est affecté sur « les décès non éclaircis », sans importance pour la presse et le grand public.

Cependant, pour se démarquer de son chef Bowman, il va médiatiser volontairement une affaire épouvantable de meurtre. En effet, quatre sacs découverts près d'un entrepôt contiennent le cadavre d'un homme, tué au pistolet d'abattage (pour les vaches par exemple) découpé et cuit selon des méthodes peu banales comme le dit le médecin légiste. On peut donc le croire sur parole ce toubib, non! Jetez donc un coup d'oeil à la citation…

Dès la première page, l'auteur nous apprend également que le tueur pourrait ou devrait être Billy Mc Gruder, un dur à cuire, ancien légionnaire et un peu psychopathe sur les bords. Par intermittence, des dialogues mettant en scène Billy perturbent volontairement la lecture au début du roman. Mais le puzzle va doucement se reconstituer pièce par pièce. A vous de découvrir la suite…

Bien que le début soit étrange, j'ai tout de suite accroché à ce livre et à l'écriture de Robin Cook. L'humour est noir comme je l'aime ; comme la façon dont le sergent imagine la boucherie lors du découpage et la cuisson du cadavre ; ou encore comment un de ses copains flics, tentant de suivre des malfrats et causant un très grave accident, est « heureusement » mort suite à ses blessures car il aurait été très mal indemnisé, le pauvre !

L'autre spécificité des romans de Cook est la volonté de garder anonymes certains personnages comme le sergent ou encore le sous-directeur de son service dont les conversations téléphoniques sont ponctuées de façon étonnante par « …, dit la voix » comme c'est le cas des émissions de télé-réalité. Cet anonymat crée automatiquement une atmosphère étrange et dérangeante.

Pour résumer, le personnage du flic impertinent et obstiné matérialise tout ce que j'aime dans les romans noirs. Il est question également d'espionnage qui n'est pas franchement la partie la plus réussie et la plus originale. Cependant, j'ai adoré le style de Cook corrosif et bien écrit. On sent que les jeux de mots sur la cuisine ou la nourriture constituent sa petite marque de fabrique. Pourquoi s'en priver avec ce nom ? du pur plaisir !

Après une telle réussite, je me vois dans l'obligation, contraint et forcé, de continuer le voyage littéraire en compagnie de l'alléchant « J'étais Dora Suarez », quatrième tome de la série Factory avec ce sergent bien fêlé.

Et n'oubliez pas, "Si vous voulez bien manger en Angleterre, prenez trois breakfasts" selon le dramaturge anglais Somerset Maugham. Encore merci à Sir Cook pour ce mets anglais somptueux qui contredit cette citation.


PS : Je mettrais 4,5 pour l'oeuvre tenant compte du bémol pour la partie espionnage pas très convaincante et peu originale.
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