L'orage au ventre

"Mais je suis prête maintenant, je suis décidée.
La vie va changer pour nous Vital.
Ce ne sera plus très long maintenant."

Le fils dort toujours, lové contre sa mère. Le vent souffle fort dans les cheveux de Diane. Elle le regarde rider la mer, qui a l’air vieille soudain, le front plissé par des soucis millénaires.

Soudain, un bruit assourdissant déchire le silence. Diane sent comme une décharge électrique dans l’air. Il se dilate violemment et vibre dans une onde de choc qui fait frémir la voiture. Un éclair a mis le feu à l’un des arbres qui bordent le boulevard, éventrant le tronc sur une plaie fumante. Elle contemple bouche bée la ligne pelée de son écorce jusqu’au bois brut, comme si la foudre avait consciencieusement poignardé l’arbre tout le long de son échine jusqu’au fond de sa chair. Elle ne se souvient pas de n’avoir jamais vu une chose aussi belle.

Aucun lien n'est garanti à vie. Le fil ne résiste au temps, au stress et aux épreuves que s'il est renforcé, caressé, tressé avec attention et patience.

Le vent souffle fort dans les cheveux de Diane. Elle le regarde rider la surface de la mer, qui a l'air vieille, tout à coup, le front plissé par des soucis millénaires.

Vital était son talisman. Son amulette, son charme, son fétiche, son gri-gri. Il l'avait rendue invincible. Avoir une telle force en soi et ne pas le savoir, comment ai-je pu!

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