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Critique de Saiwhisper


Un premier roman choc abordant le mal-être dans un couple et qui me fait songer au livre « le malheur du bas » d'Inès Bayard… Ici, il n'est toutefois pas question de viol, mais de violence conjugale avec, principalement, des humiliations verbales… Rapidement, Amélie Cordonnier donne le ton avec sa plume incisive, brutale et pleine d'émotion. Elle utilise une narration à la seconde personne, comme si l'héroïne se parlait à elle-même ou telle une voix-off s'adressant directement à la jeune femme… voire au lecteur ! En effet, jamais l'auteure nommera cette mère de famille, ce qui donne la sensation au lecteur de pouvoir se mettre à sa place… C'est assez déstabilisant. Hélas, je dois reconnaître que ce ne fut pas une lecture pour moi. le sujet, à la fois réaliste et difficile, a plutôt eu tendance à me mettre un coup au moral. C'est comme une bulle noire le temps d'une heure/une heure et demi de lecture. Une ellipse littéraire dont on ne ressort pas bien… Certes, on me dira que j'avais pleinement conscience de la thématique de « Trancher » grâce au résumé néanmoins, j'ai tout de même souhaité le lire, car il a été sélectionné et recommandé par une amie du club des lecteurs de ma médiathèque… Je me devrais donc d'essayer !

Le récit nous plonge au coeur de la tourmente avec une femme au quotidien chaotique. Il y a plusieurs années, elle a fait une dépression et a quitté son mari Aurélien suite à sa violence verbale et psychologique. En effet, celui-ci est incapable de se contrôler et se met régulièrement à la rabaisser. Bipolarité ? Perversion narcissique ? Syndrome de la Tourette ? Une chose est certaine : Aurélien ne se souvient pas lorsqu'il agresse oralement sa compagne, mais le mal est fait et marque à jamais… L'héroïne avait fini par laisser sa chance à son époux… Jusqu'à ce qu'il recommence ! Les scènes sont assez bien retranscrites et suscitent beaucoup d'émoi. On ne peut pas s'empêcher d'être en colère face à la situation, tandis que l'on espère qu'une décision radicale va être prise avant que le pire ne soit commis… D'autant qu'entre les injures et la violence physique, il n'y a malheureusement qu'un pas ! Cet ouvrage, c'est le combat psychologique d'une mère à bout qui ne sait plus quoi faire et dont le désespoir la ronge de l'intérieur. Pour préserver ses enfants qui assistent à chaque scène, elle use de créativité en leur proposant, par exemple, de mettre des petits pois dans leurs oreilles ou de rire ensemble. Avec courage, elle fait tout son possible pour garder la face… Mais son grand Vadim et sa petite Romane ne sont pas dupes…

Ce titre a pour qualité de provoquer plusieurs réactions chez le lecteur. Impossible de rester insensible et ce, que ce soit en mal ou en bien ! Cela prend à la gorge ! On se demande où est la place de l'imagination, s'il y a du vécu et pourquoi Amélie Cordonnier a choisi ce sujet en particulier. Pour ma part, j'ai été sensible à la situation… Mais j'ai aussi regretté le langage volontairement trop cru que l'auteure utilisait parfois. C'est par exemple le cas lorsque l'héroïne décide de coucher avec un inconnu, en pleine rue : « Sa queue en toi. Qui palpite. Ta robe bleue relevée sur ton cul. Tes seins durs, à l'air, échappés du soutien-gorge qu'il n'a pas dégrafé. L'urgence, le froid et l'inconfort qui stimulent le désir. La tête renversée vers lui, pour pouvoir l'embrasser. le lécher, plutôt. La langue que tu passes sur tes lèvres lorsque c'est trop, que ça t'inonde. Ton cul offert. Vos corps emboîtés, agrippés, bite suintante, chatte trempée. » Je n'en ai pas vu l'intérêt, si ce n'est provoquer ou aller dans le trash. Il y a bien d'autres manières de décrire ce passage, ainsi que les autres ayant un rapport avec le sexe ! J'ai eu l'impression de voyeurisme, ce que je n'ai pas du tout apprécié ! Quant au dénouement, j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose… Chacun est libre d'imaginer ce qu'il désire, ce qui m'a assez frustrée. Ainsi, même si l'on parle d'un sujet que l'on oublie lorsque l'on mentionne la violence conjugale, je n'ai pas été satisfaite… Cela dit, la majorité des critiques sont positives ! Tout est une question de goût, mais ce ne sont pas les miens.
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