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Citations sur Les grandes villes n'existent pas (43)

À Paris, les gens vivent à quatre dans trente mètres carrés, on appelle ça « la bohème » ; à la campagne, tu vis seul dans soixante mètres carrés, on appelle ça « la misère ».
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Le temps. Un immense point d’interrogation. D’où qu’on vienne. Mais ici, c’est comme un morceau de guimauve chaude : ça s’étire, encore et encore, et ça colle dans la paume de la main.
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Traîner dans les rues. Une activité fort prisée des plus jeunes, et des autres. On passe son temps dans la rue. Pour retrouver quelqu'un, pour aller chez quelqu'un, pour fuir quelqu'un. A vélo, à pied. On y joue beaucoup. Le soir, après l'entraînement, ou quand on sort des longs repas sur la terrasse d'un voisin, on reste dans la rue, on discute, on fume, adossé au mur. Ca dure jusque tard dans la nuit. Rester dans la rue, ça permet de se sentir chez soi sans être prisonnier de la famille. On n'a pas peur, parce qu'on connaît cette rue comme sa propre chambre, on peut rire fort, s'énerver, parler de tout, c'est beaucoup moins oppressant que le canapé du séjour. Les murs ont des oreilles, mais des oreilles bienveillantes. Maintenant, les gens de mairie décident de couper l'éclairage public la nuit. Pour faire des économies, et pour que les rues soient calmes. Elles le sont, calmes, puisqu'elles sont vides. C'est drôle, dès qu'il y a de la vie quelque part, les gens ont peur du danger. Les gens ont peur de vivre. Ils se contentent d'exister, d'être là.
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La boulangerie, c'est le premier endroit où les parents nous envoient, seuls, acheter la baguette du samedi matin. Le jour où l'enfant peut traverser la rue, tendre un billet, recevoir la monnaie, le pain enveloppé dans du papier fin aux initiales de l'enseigne, il a fait ses premiers pas vers l'autonomie. L'épopée solitaire à trois cents mètres de la maison signifie qu'on vous a lâché la bride, comme un poulain à qui on enlève, après des dizaines d'heures de voltige, la corde qui le relie à son cavalier. Aller chercher le pain seul. Première mission, première fierté des petits. La découverte de l'argent, les tentatives pour "gratter" la monnaie.
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Le catéchisme tisse des liens entre les enfants d'un même village ; ils font partie très tôt d'un groupe, d'un ensemble de personnes soudées, regroupées autour de l'église ; ils y vont plusieurs fois par semaine, s'embrassent lors des communions, portent des cierges. Bon nombre de mes camarades d'enfance ont reçu une éducation religieuse. Pour certains, suivre les cours bibliques dispensés deux fois par semaine revenait à pratiquer une activité extrascolaire, comme le basket ou les échecs.
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"Je ne savais même pas que ça existait en France, ce genre d'endroit"
"Ici c'est le paradis pour les enfants, l'enfer pour les adolescents"

Souvent j'ai entendu cette dernière phrase à propos de notre quotidien, ou plutôt de celui que nous imaginaient ceux qui vivaient dans les grandes villes que nous ne connaissions que de nom. C'est étonnant comme la plupart des gens pensent que les enfants aiment se promener dans les chemins, et leurs aînés dans les magasins de fringues. Le paradis pour les enfants : la campagne à portée de main, les grandes maisons qui coûtent moins cher qu'en ville, de vastes jardins, les promenades interminables, l'air pur et l'absence de danger. L'enfer pour les adolescents : pas de salle de cinéma, pas de centres commerciaux, pas de skate-park, pas de librairie, pas de piscine municipale. Et pourtant, de tous ceux qui ont partagé les lieux, les histoires, les saisons, les maisons dont je vous parle, aucun ne m'a jamais parlé d'enfer, d'ennui. De différences avec la vie citadine découverte par la suite, c'est certain. Un de mes amis m'a écrit : "Quand j'ai quitté la maison pour étudier puis travailler en ville, j'ai eu l'impression de découvrir un nouveau monde, qui n'avait rien à voir avec le mien". Mais aucun des deux n'est ni moins bon ni meilleur que l'autre. Différent, c'est sûr. Parfois opposé, souvent complémentaire. Je n'ai jamais répondu à aucune de ces remarques. Par flemme, par manque de courage, de crédibilité et peut-être de sang froid. Jusqu'à aujourd'hui.
Cette histoire n'en est pas une. Ce n'est ni un roman ni un essai. Ni un conte ni un documentaire. Pas même un témoignage. C'est un regard, un regard d'abord patiemment aiguisé, posé en silence sur les terres auvergnates. Un oeil qui s'est ensuite détourné pour voir les mêmes choses, au creux d'autres paysages, souvent grandioses, en Ardèche, dans la Drôme, dans le Lot, en Lozère, en Corrèze, en Creuse.
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Le vote pour désigner la "miss" du village. Ça n'avait pas lieu partout, mais les communes qui organisaient le concours demandaient aux jeunes filles habitant sur place de s'inscrire. Elles défilaient sur une estrade, arboraient des tenues différentes, plus ou moins fournies en tissu, et souriaient à pleines dents au public nombreux, venu des villages voisins admirer les beautés locales.
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Ces espaces, on y habite pour rêver d'en partir, on les quitte pour rêver d'y revenir.Quand on y a grandi, on a presque réussi à se persuader, au fil du temps, que les grandes villes n existent pas. (p.16).
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A Paris, les gens vivent à quatre dans trente mètres carrés, on appelle ça "la bohème" ; à la campagne, tu vis seul dans soixante mètres carrés, on appelle ça "la misère".
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Mieux vaut ne pas être malade, parce que, avec un ou deux médecins de campagne pour une dizaine de patelins, on risque d'attendre longtemps avant d'avoir une ordonnance. Et puis après, il faut encore trouver une pharmacie - par chance, il y en avait deux à un kilomètre de chez nous, mais parfois, quinze minutes de voiture sont nécessaires pour récupérer ses médicaments. La maladie, c'est l'aventure.
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