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Critique de oiseaulire


Cet essai de Dominique de Courcelles porte sur la symbolique du sang dans la pensée, la vie et le vêtement des religieuses de l'abbaye de Port-Royal au 17ème siècle.

L'auteure, dans un style flamboyant nous offre une hagiographie enthousiaste de Jacqueline Arnauld, nommée en religion Mère Angélique Arnauld.

Sa famille décida, sans la consulter, de la faire entrer au couvent : dès l'âge de huit ans, on lui fit revêtir l'habit de novice de l'Ordre de Citeaux ; en 1602 à douze ans, elle fut élue abbesse de Port-Royal, son père ayant falsifié son âge pour obtenir l'autorisation papale.

Dominique de Courcelles ne passe pas sous silence l'immense violence subie par cette enfant qui se voyait déjà un avenir de femme mariée vivant dans le monde.

C'est le génie de Mère Angélique d'avoir infléchi la signification de cet acte de disposition de sa personne et d'avoir su, par la grâce de sa persuasion, attirer à elle, au sein de la communauté, les forces vives de la famille qui l'avait exclue.

Car on peut dire du monastère de Port-Royal (et des Granges attenantes) qu'il fut constitué essentiellement par des membres (et des proches) de la famille Arnauld qui avaient restauré de leurs deniers le monastère en ruine et qui n'entendaient pas en perdre le contrôle.

Ce qui n'exclut pas la sincérité ultérieure des religieuses, des prêtres et des "Messieurs" fréquentant l'abbaye. Car ce fut un haut lieu de spiritualité qui donna l'impulsion à une grande partie de la littérature du siècle (La Bruyère, La Rochefoucauld, Mme de la Fayette, Pascal, Racine, Saint-Simon ...)

La démolition de Port-Royal par le pouvoir royal intervint en 1709 après un siècle de persécutions.
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