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Citations sur Les lois du ciel (7)

Avant d'être adulte, on se fait tout interdire et, une fois qu'on l'est, on a rien le droit de faire parce que on se doit d'être responsable. Alors à quel moment de la vie on devient finalement libre? Pour de bon? (p.53)
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Quelque part, très loin, Yasmine et Emma sanglotaient aussi, et Nathan, et Océane et Louis, et dans cette obscure forêt, dans ce petit périmètre qui devait représenter le centième de l'étendue globale de cette zone boisée, où qu'on tende l'oreille, c'était une symphonie de "maman!" éplorés qui s'était élevée au-dessus de la cime des arbres, qu'ils aient été formulés véritablement ou pensés si fort qu'ils avaient résonné dans le cœur de sève des grands feuillus et des larges conifères, les cris des enfants qui appelaient leur maman avaient envahi tout l'espace, et obtuse des consciences, bouleversaient quiconque en percevait la vibration, c'est-à-dire personne d'autre que vous, lecteur, qui en avez le privilège et la malédiction, de saisir en entier l'image odieuse d'une forêt, plongée dans la noirceur d'une nuit anodine, et de laquelle s'élèvent les appels au secours de ces enfants livrés à eux-mêmes, de ces enfants qui meurent, ou qui vont mourir, et pour le salut desquels vous ne pouvez rien. Voilà votre lot, et voilà le leur, des rôles tragiques qu'il conviendra à chacun de tenir du mieux qu'il pourra, jusqu'à la dernière page.
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... là dans la poitrine, à cet endroit bleu ou naissent les larmes et ou meurt l'espoir. (p.123)
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Et ces trois enfants de même mouraient devant eux, vomissant du vide et l'horreur d'être encore en vie, et Sandra soudain plissait ses yeux devant le rêve brisé d'être un jour une conteuse pour enfants sages, parce que c'était humide, et chaud, et inattendu, ce quelque chose qui coulait sur sa poitrine et là, tout près, cette petite voix fluette qui avait dit "elle est nulle ton histoire"...
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– Je vais me garer là, sur le bas-côté, avait dit le chauffeur du bus, le chemin est juste à une centaine de mètres, mais si je m’y engage, on risque de s’embourber.
– OK, avait répondu Fred en mettant son sac sur son dos.
Puis se retournant avait lancé :
– Les enfants, on est arrivés ! Je veux que vous mettiez dans les poubelles tous vos déchets et que vous fassiez bien attention à ne rien oublier. C’est un autre bus qui viendra nous chercher, alors vérifiez bien.
Le bus s’était immobilisé et les clameurs des enfants avaient envahi l’habitacle en une infernale cacophonie qui s’était directement invitée sous le crâne de Sandra Rémy, yeux écarquillés, terrifiée à l’idée que le séjour n’était même pas commencé et qu’elle éprouvait déjà le furieux désir de hurler et de frapper au hasard l’un de ces petits démons enragés.
Quelques minutes plus tard, le bus s’était éloigné dans un nuage écoeurant de fumée noire, et la petite troupe, sac à dos en place, s’était mise en route sur un chemin de terre qui s’enfonçait dans la forêt.
– Regardez bien autour de vous, les enfants, avait crié Fred, et dites-nous quand vous reconnaissez une plante ou un animal que nous avons étudié en classe, d’accord ?
La consigne avait eu le pouvoir de faire se dissoudre les rangs à peu près ordonnés de la fragile procession et les enfants avaient commencé à s’égailler en grappes inégales d’un côté ou de l’autre du chemin. La marche s’en était trouvée fortement ralentie : on s’accroupissait, on s’agenouillait, certains s’allongeaient sur le sol pour observer mousses, lichens, bois mort, scarabées, limaces, dans un bouquet sonore d’exclamations, d’invectives et de questions imprécises posées à un instituteur dont personne n’écoutait jamais les réponses.
– Ça fait quoi quand on écrase un escargot ? avait demandé Enzo à Lilou.
Elle l’avait regardé avec de grands yeux effrayés avant que son regard ne se pose sur son pied levé, menaçant de s’abattre sur la coquille jeune vif d’un petit escargot. Enzo affichait son traditionnel sourire dont il était difficile de dire s’il était celui d’un enfant dérangé ou exagérément heureux. Toute personne qui avait croisé Enzo l’avait de toute manière considéré comme un petit garçon inquiétant, même si cela se résumait à un pressentiment désagréable. La violence qui émanait naturellement de chacun de ses gestes et de chacune de ses paroles faisait de lui un danger à éviter. On retrouvait en sa présence des réflexes de survie animaux. Inconsciemment, on cherchait à le fuir et quand par malheur on se retrouvait bloqué en sa compagnie on craignait qu’à tout moment la situation ne dégénère. La petite Lilou avait éprouvé cet exact sentiment quand Enzo avait lentement abaissé son pied sur l’escargot, en silence, afin que le craquement sinistre de la coquille en train d’éclater se fasse bien entendre. Un sanglot irrépressible était monté dans sa gorge.
– Un escargot écrasé, ça fait une limace ! avait crié Enzo en riant comme un forcené.
Et il était parti en courant, zigzaguant entre les troncs sur le tapis de feuilles en décomposition. Lilou avait avalé sa salive, repris ses esprits comme tout juste sortie d’un rêve et regardé autour d’elle. À quelques mètres de là, Sandra, la maman de Jade, était pétrifiée. Elle avait visiblement assisté à la scène sans oser ou pouvoir intervenir. Lilou avait froncé les sourcils, le regard noir, légèrement voilé de larmes, et avait couru à son tour en direction d’un groupe d’amis. Le rire d’Enzo retentissait dans le sous-bois.
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Les papas et les mamans leur avaient dit au revoir par la fenêtre du bus. Certains petits pleuraient en agitant la main et d’autres bavardaient déjà entre eux comme s’ils n’avaient jamais eu de parents. Tous partaient pour la première fois loin de leur maison, de leur lit et de leurs doudous. Quelques parents s’étaient émus de cette initiative ; éloigner des enfants si jeunes de leurs familles, avaient-ils pensé, même bien encadrés, même à quelques dizaines de kilomètres seulement de chez eux, c’était trop risqué, peut-être traumatisant. Mais ces parents, tout inquiets qu’ils étaient, n’étaient tout de même pas allés jusqu’à priver leurs petits de classe verte, laisser partir tous les autres et retenir près d’eux leur précieuse progéniture, saine et sauve peut-être mais à qui manqueraient toujours un nombre de souvenirs et d’expériences que le groupe allait posséder et arborer au retour comme de luisants bijoux.
Alors tous étaient partis, les douze enfants de la classe de CP de l’école primaire de Claincy dans l’Yonne, accompagnés de leur instituteur, Frédéric Brun, que tous les enfants appelaient Fred, de Sandra Rémy, qui était la maman de Jade Rémy, et de Nathalie Amselle, qui était pour sa part la maman de Hugo Amselle.
Le bus s’était éloigné de la grande rue du village et les silhouettes longilignes des parents avaient rétréci derrière les vitres couvertes de buée.
Et voilà.
Les enfants étaient partis.
Et jamais ils ne reviendraient.
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C'est l'été , une classe d'enfants de CP et leurs accompagnateurs partent quelques jours en classe verte en forêt....
Parmi eux , Enzo , est un enfant turbulent , fourbe et craint des autres ....et ce regard dérangeant , fait peur ....
Et quand Enzo , pète un plomb , c'est la tuerie ....
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