26 rue des Beaumonts : Une vie sur le trottoir

Tout d'abord merci à Cécile Crassous d'avoir eu la gentillesse de m'avoir envoyé son premier roman "une vie sur le trottoir".
Un roman très court, que j'ai lu j'ai lu même pas deux heures.
Une écriture fluide, légère, simple avec une pointe d'humour malgré le sujet délicat dont traite cette histoire.
Un sujet qui me parle (de loin !). Il s'agit de parents qui veulent déshériter leur(s) enfant(s). Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, ceux qui comprennent et ceux qui jugent sans savoir...
Dans ce récit on va surtout voir la colère de Martine, l'enfant déshéritée, dans une situation, qui je pense particulière pour quiconque se retrouverait à sa place.
Une histoire peut être un peu courte à laquelle il manque des détails, un approfondissement sur chaque personnage...
J'ai adoré Michèle. Elle mafait rire à chaque fois avec son mari André, qui le pauvre préfère se taire pour ne pas vexer sa femme.
Une lecture à découvrir.
Citation retenue : "Quand un enfant coupe les ponts avec ses parents c'est qu'il souffre..."

Suite aux décès de sa mère et de sa soeur Martine veut vendre la maison. Elle doit d'abord se débarrasser de tous les objets et meubles et décide de tout déposer sur le trottoir. Que prenne qui veut !
Deux voisines ont décidé qu'il leur fallait un objet symbolique en mémoire des disparues (qu'elles ne côtoyaient pas !).
Michèle, et pas Micheline ça fait locomotive, persuadée qu'elles lui auraient offert un cadeau pour son anniversaire.
Julie-Lys parce qu'elle se croit investi de la mission de faire perdurer leurs âmes.
Sauf qu'elles ont toutes les deux décidé de sauver ce grand miroir doré. S'en suit une bataille verbale pour l'acquisition du meuble convoité.

La lecture se fait sur 3 styles de chapitres.
Un inventaire à la Prévert.
Les points de vue des divers personnages.
Des échanges sur un forum : faut-il, peut-on déshériter ses enfants ?

Un très bon melting pot de personnages, de la commère curieuse et reine du "c'est pas moi" à la future maman sauveuse d'âmes, en passant par ce jeune intéressé uniquement par la gratuité des choses et du fric à se faire.
On a de fait une belle plume qui réussit à transmettre de très belle manière tous les discours de chacun, de leur verbiage ampoulé à, l'argot des banlieues.

Des chapitres courts qui nous emmènent toujours le sourire aux lèvres sur ces thèmes de la possession et des relations familiales.

Un passage très court dans cette rue des Beaumonts mais une belle réflexion sur ces personnages et leurs réactions.

Aujourd'hui, c'est jour de déballage rue des Beaumonts. Et si c'est au 26 que Martine vide la maison de sa mère, c'est dans toute la rue que les langues se délient et déversent rumeurs et médisances.

À travers ses nouvelles dont Une vie sur le trottoir fait partie, Cécile Crassous croque la vie de ce quartier. Derrière des scènes de vie banales ou plus cocasses, elle aborde de manière originale des sujets universels comme ici l'héritage.

Ces histoires se lisent d'une traite et peuvent être découvertes indépendamment l'une de l'autre.

✒️La nouvelle n'est pas mon format de prédilection. J'ai souvent du mal à rentrer dans l'histoire et quand j'y parviens, je suis frustrée d'en apercevoir déjà la fin. Toutefois, l'originalité de la plume de Cécile ainsi que son humour piquant m'ont permis de passer un moment agréable rue des Beaumonts.