Notre héroïne est en grande attente.
Un désir si fort que l'on se demande déja si elle ne va être déçue du voyage, comme l'on dit:
" Je vais enfin le connaitre, et je le veux si fort!
Maman dit que quand ce qu'on veut et qu'on a entrent en collision, c'est l'heure de vérité.
Je désire cette collision.
Je veux heurter l'Ombre de plein fouet, et que le choc éparpille nos pensées, et que nous les ramassions pour les échanger et les empiler en tas de galets luisants...".
Lucy Dervish a le coeur à la romance et à la poésie, c'est certain.
Elle est fan d'un artiste mystérieux et urbain: " l'Ombre".
Elle donnerait même un bras et deux orteils pour avoir la chance de le rencontrer.
Ne nous montrons pas pessimiste ou aigri en pensant déja que plus dure pourrait être la chute. Chaque rêve vaut la peine d'être espéré, n'est-ce pas?
Et une rencontre ne coûte rien, avons-nous envie d'ajouter.
Lucie souhaite donc avec ferveur rencontrer le tagueur signant " l'Ombre", celui qui fait vibrer sa fibre artistique et nous nous montrerons forcément curieux du personnage qui signe ses fresques à la hâte dans la fraîcheur de la nuit.
A côté de cela, quelle genre de fan est notre Lucy Dervish?
Nous nous rappelons nous-mêmes de cette excitation qui peut embraser à l'idée d'une rencontre avec un auteur préféré.
Mais Lucy n'est pas une simple groupie, c'est aussi une âme d'artiste du haut de ses 18 ans, mademoiselle souffle le verre ( vous comprendrez en lisant).
"L'Ombre" sera t-il à la hauteur du fantasme?
Nous aurons l'occasion de le savoir et de mieux les connaître tous les deux puisque les chapitres du livre alterneront entre Lucy et Ed( c'est son nom), entre autres.
Lucy nous amuse de sa façon épidermique de ressentir ces choses qui lui importent, c'est passionné et singulier, très différent par exemple de Léo, le complice graffeur d'Ed, surnommé " le Poète", qui lui restitue par sa prose ou Ed lui-même par le dessin.
Nous ressentons à notre tour, nous lecteurs, par le biais des mots de l'auteur
Cath Crowley et des images qui nous parviennent.
Le roman développe en définitive le sujet de la sensibilité artistique certe mais aussi celui de l'empathie qui y est rattachée car le don artistique permet, on le sait, de respirer le monde plus intensément.
Attention à l'overdose.
Cette autre ouverture offerte par la romance est intéressante.
Elle se corsera puisqu'en définitive Ed et Lucy se connaissent.
On ne peut imaginer une affaire plus piquante pour Lucy d'autant qu' Ed est en quelque sorte le dernière ado qu'elle inviterait sur une île déserte.
Les jeunes lecteurs devraient apprécier cette relation progressant à deux niveaux, concernant aussi leurs perspectives d'avenir, les héros se rejoignant par la passion de l'Art et roulant pourtant à dos d'âne avec leur passif commun.