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Critique de Christophe_bj


En 1913, Céleste Albaret, une jeune femme fraîchement débarquée de sa Lozère natale à Paris, entre au service de Marcel Proust grâce à son mari Odilon qui sert souvent de chauffeur au Maître. C'est le début d'une relation exceptionnelle qui durera jusqu'à la mort de l'écrivain en 1922 : platoniquement amoureuse de Proust, Céleste lui servira à la fois de gouvernante et de secrétaire, ne comptant jamais ses heures, le servant nuit et jour (et surtout la nuit car Proust se levait en fin d'après-midi), entrant dans les méandres de la création littéraire, inventant les « paperoles », ajouts de bouts de papier, parfois longs de plusieurs mètres, pliés en accordéon et collés sur les pages des manuscrits. ● Tous les Proustiens connaissent Céleste, notamment grâce à son livre Monsieur Proust (1973), et à ses apparitions dans des émissions télévisées et de radio dans les années soixante, notamment le fabuleux Marcel Proust, Portrait-souvenir, de Roger Stéphane (1962). Nombreux sont ceux qui, en dépit des contraintes qui pesaient sur elle à cause d'un maître particulièrement exigeant et hors norme, auraient souhaité être à sa place pour voir advenir la fameuse Recherche et vivre dans l'intimité de Proust. ● le centenaire de la mort de Marcel Proust est l'occasion d'un foisonnement de parutions et d'événements, comme le superbe podcast de France Culture à l'occasion duquel chaque émission de la chaîne, quelle qu'elle soit, se doit de consacrer un numéro à Proust, une idée géniale de Charles Dantzig. ● Sur Céleste, paraissent une biographie (la première et la seule) de Laure Hilerin, Céleste Albaret, L'Enquête inédite sur la captive de Marcel Proust (2021) et le présent récit graphique de Chloë Cruchaudet. ● Celui-ci restitue bien l'ambiance d'intimité et de connivence qui régnait entre ces deux personnes, même si Céleste savait « rester à sa place ». Il est très agréable à lire, et les passages plus oniriques sont bienvenus car d'une part ils permettent d'entrer dans les pensées de Céleste et d'autre part ils dressent des parallèles avec A la recherche du temps perdu. le personnage de Céleste me paraît très bien restitué – de même que celui de Proust, même si je doute fort que celui-ci se mettait nu devant sa gouvernante ! ● Malheureusement, j'ai lu cet album dans une version pdf qui déformait les dessins, curieusement étirés dans le sens vertical, ce qui m'a empêché de pleinement les apprécier. ● Cependant, même si à titre personnel je n'ai rien appris, j'ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans l'univers de Proust et de Céleste et à imaginer la vie si originale que ces deux personnes si dissemblables et pourtant si faites l'une pour l'autre ont menée de 1913 à 1922. ● Je recommande cet album, dont je lirai avec plaisir la suite lorsqu'elle sera publiée, et je remercie Netgalley et les éditions Soleil de m'en avoir fait profiter.
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