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Critique de Ogusta


Ogusta
14 septembre 2015
Septembre 2015.
J'avais un peu peur de commencer ce livre après le choc provoqué par "Voir son steak comme un animal mort" de Martin Gibert, mais je tenais à avancer dans cette voie, celle de notre responsabilité à l'égard des animaux que nous traitons si mal. Des trois auteurs, Singer, de Fontenay et Cyrulnik, c'est incontestablement le troisième qui m'a attirée puisque je le connais et que j'aimais déjà nombre de ses ouvrages. Ici c'est l'éthologue qui nous parle ou plutôt qui répond aux questions de Karine Lou-Matignon.

Ce petit traité sur la possibilité de donner des droits aux animaux et sur la légitimité morale que nous aurions à le faire, j'ai envie de dire le devoir, est basé sur trois thèses : celle de Peter Singer (philosophe anglo-saxon qui s'exprime au nom du mouvement de libération animale), d'Élisabeth de Fontenay professeur de philosophie et de Boris Cyrulnik lequel présente les extraordinaires capacités animales niées au fil de l'évolution humaine.

J'y ai appris pas mal de théories ignorées notamment celles de l'Antiquité grecque en faveur du droit animal. Au contraire , j'ai découvert, ou mieux réalisé, le rôle de l'église (pas toujours glorieux dans ce domaine), de Descartes (l'animal-machine) et j'en passe. Bref, toutes les théories qui nous conduisent à soumettre et tuer dans d'atroces conditions des êtres sensibles (au moins à la douleur) sous prétexte qu'ils ne sont pas conscients. Nous savons (Singer nous le répète encore) que cette théorie est fausse, mais nous continuons à l'enseigner et à la croire. D'ailleurs est-ce si important ? La vraie question (ainsi que le soutien E. de Fontenay) n'est-elle pas plutôt : est-ce-qu'ils souffrent ? La réponse, évidemment, est "oui".

Un livre a mettre entre les mains des législateurs, mais aussi je le crains des cuisiniers en tout genre, des responsables agro-alimentaires et de tous ceux qui pensent que le combat pour les animaux est vain face aux urgences humanitaires. Nous ne saurons être humanistes si nous continuons à considérer et à traiter ainsi les autres espèces. (Question largement soulevée au cours de ce petit ouvrage essentiel)
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