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Citations sur Les animaux aussi ont des droits (11)

La notion d'éthique animale n'a aucun sens (...) ; comme le dit Lamartine : "on n'a pas deux coeurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal". Il n'y a pas deux éthiques, l'une animale, l'autre humaine, il y a éthique ou il n'y pas éthique. Cette position implique de conduire une critique fondamentale de la tradition éthique occidentale, de la déconstruire afin qu'elle prenne en charge aussi bien les animaux que les hommes.(...)
Ce qui m'importe prioritairement , c'est le droit, celui des hommes, qui existe, et celui des animaux, qui n'existe pas encore vraiment et qu'il faut instituer.
(...) l'anti-humanisme que manifeste l'éthique anglophone, dans sa composante utilitariste surtout, me choque quand elle nous soumet à cette alternative : si l'on fait un calcul général des plaisirs et des peines, on doit préférer la vie d'un animal intelligent à celle d'un enfant handicapé (...) elle s'appuie sur le concept de spécisme et d'anti-spécisme dont elle fait l'analogue du racisme et du sexisme, ce qui me choque".
E. de Fontenay
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La militante socialiste et théoricienne marxiste Rosa Luxemburg (1871-1919), enfin, qui , de sa prison, écrivait des lettres bouleversantes d'amour et de pitié envers les animaux. Un jour, elle voit de la fenêtre de sa prison arriver une voiture traînée par des buffles. "Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n'arrivaient pas à franchir le seuil du porche. Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper violemment du manche de son fouet. Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l'obstacle, mais l'une d'elles saignait (...). Chez le buffle l'épaisseur du cuir est devenu proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu'on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l'un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d'enfant en pleurs. C'était exactement l'expression d'un enfant qu'on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale... J'étais devant lui, l'animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c'étaient ses larmes. Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l'un que l'autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être."
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Les animaux révélés, par B. Cyrulnik :
L'animal n'est pas un objet passif, il est aussi acteur d'une relation (...) c'est parce que nous leur avons peu à peu posé des questions intelligentes qu'ils que leurs réponses sont devenues intelligentes;(...)
Vivre auprès d'eux a littéralement sculpté notre cerveau et aidé au développement de nos caractéristiques d'homo sapiens, intelligence émotionnelle comprise.Les animaux ont joué un rôle essentiel dans la manière dont nous avons organisé le monde.(...) Aujourd'hui les animaux nous indiquent le chemin à prendre pour nous pacifier encore en développant notre conscience morale... à leur profit, cette fois, et dans la reconnaissance de leurs droits.
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Vous évoquiez la moralité des singes. Des recherches en éthologie et en primatologie ont effectivement montré que certaines espèces sont dotées de comportements moraux. On connait par exemple cette expérience de laboratoire au cours de laquelle on a obligé des singes à choisir entre administrer des chocs électriques à leurs congénères et être privés de nourriture. Au final, presque tous les singes ont refusé de faire souffrir les leurs jusqu'à se priver de manger pendant deux semaines. "Ces macaques qui n'ont jamais entendu parler des dix commandements, jamais assisté à un cours d'éducation civique ont un grand courage dans leurs positions morales et leur résistance à ce qui est mal, avait écrit l'astrophysicien Carl Sagan. Si les rôles étaient inversés et si des macaques scientifiques offraient un choix identique à des êtres humains captifs, ferions-nous la même chose ?"
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Il m'est pourtant apparu évident qu'il n'existait aucune justification pour traiter les animaux comme nous le faisions, c'est-à-dire sans respecter leurs intérêts. J'ai eu alors le sentiment que j'aurais aussi bien pu me trouver dans le sud des États-Unis au début du XVIIIe siècle, entouré de gens qui pensaient que l'esclavage était justifié, et, de ce fait, n'éprouvaient pas le besoin de lutter contre une telle forme de cruauté.
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Le jour où les humains comprendront
qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de
honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par
nos rires..." Boris Cyrulnik.
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Personnellement, je ne comprends pas pourquoi ignorer la souffrance des bêtes contribuerait à soulager celle des humains. Il est tout à fait possible de contribuer à soulager les deux. Je citerai à nouveau Florence Burgat et Jean-pierre Marguénaud : "A ceux qui considèrent que les avancées législatives en matière de protection des animaux, et plus encore l'idée de leur reconnaître des droits, comme une insulte à la misère humaine, il faut répondre que la misère humaine résulte de l'exploitation ou de l'indifférence à la souffrance des plus faibles et que c'est au contraire l'insulter, sinon la légitimer, que de prôner l'indifférence farouche à l'égard de la souffrance d'autres êtres plus faibles encore et qui ne peuvent jamais consentir. Il faut leur répondre que, dans la mesure où il ne suffit pas de rester indifférent à la souffrance des animaux pour soulager la misère humaine, la protection des animaux et celle des plus faibles des hommes relèvent du même et noble combat du Droit pour aider ceux à qui il peut être fait du mal."
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Je reste partagé sur la question de savoir s'il est acceptable de tuer un animal après lui avoir assuré une bonne vie dans la mesure où sa mise à mort pourrait tout de même pérenniser une pratique qui donne vie à plein d'individus potentiellement heureux... cette idée qu'on priverait les animaux domestiques de vie en cessant de les élever n'est pas nouvelle. Mas cela revient à dire que les cochons bénéficient de notre amour pour le bacon.
P. Singer
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Sans vouloir m'étendre ici sur ce point, j'ajouterais que l'une des seules occasions où les animaux où les animaux sont mieux traités que les humains intervient lorsque, clairement en phase terminale, ou très vieux et souffrants, nous pouvons les conduire chez le vétérinaire et mettre fin à leurs souffrances avec humanité. Tandis que, nous le savons bien, à certaines exceptions près, avec les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, lorsqu'un être humain se trouve en phase terminale et souffre, la loi ne nous permet pas de mettre un terme à cette souffrance, même lorsque le patient le demande.
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L'éthique animale ne s'adresse pas aux adultes à l'imaginaire atrophié.
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