Septentrion

Instructif à défaut d'être passionnant.

Au travers du commandement de l'auteur, nous sommes plongés au centre d'une opération militaire contre AQMI en 2016 au Sahel, sur un terrain clé dans le cadre de l'opération Barkhane au Mali.

La réalité d'une opération bien menée avec toute sa complexité politique (locale), logistique, médiatique et militaire.
Loin, (très loin, trop loin ? ) de la mise en scène hollywoodienne, une réalité presque un peu terne dans sa narration. En dehors d'une introduction (passage obligé dans un schéma désormais habituel pour appâter le chaland) pleine du fracas des canons Caesar (ils sont devenus célèbres ceux-là), on reste malgré tout assez éloigné du staccato des fusils d'assaut et du tonnerre de la mitrailleuse lourde (Dmitry Glukhosky Metro 2033).

Coût de l'opération, environ 1 milliard d'euro par an.
S'il n'appartient pas au militaire de commenter la politique de son pays, à ce niveau de responsabilité et de grade, on tient forcément un peu de l'animal politique et une simple exposition des faits n'aurait pas nui.
Barkhane fait suite à Serval et Épervier. le noble objectif de combat contre l'islamisme qui déstabilisant la région pourrait impacter le monde et notre pays ne doit pas faire oublier les intérêts économiques à protéger. La stabilité de la région du sahel est également importante pour notre approvisionnement en uranium issu du Niger par exemple. Sans aller jusqu'à dire que c'est la raison principale de notre engagement (parce que cela ne l'est pas), le mentionner aurait donné une autre dimension encore au témoignage. Et si les Russes et les Chinois viennent investir nos anciens prés carrés, ce n'est pas, soyez en sûr, pour les beaux yeux des natifs du coin.

Du haut de sa nécessaire solitude du commandement, notre auteur n'a pas tout à fait réussi à nous faire vivre son immersion dans une unité de combat contre le terrorisme au sahel. Un peu au-dessus de la mêlée, il manque, pour moi du quotidien du soldat, dans sa routine de tous les jours, dans sa préparation au combat, dans son 1 % d'adrénaline et de terreur absolue pour 99 % d'attente.
Il faut dire qu'avec son phrasé « littéraire militaire » ultra classique et formaté, digne de tout bon officier sortant de l'école de guerre, le colonel manque un peu de chaleur et de proximité apparente avec ses subordonnés et par extension avec son lectorat. Je dis apparente, car vous pouvez être certain qu'il se soucie de ses hommes comme de ses propres enfants, mais hélas cela ne transparaît pas dans le récit. Dommage.

Septentrion nous emmène dans une unité de combat contre le terrorisme au Sahel lors de l'opération Barkhane. le colonel François-Régis Dabas nous témoigne de la mission Septentrion qui a eu lieu au Mali pendant l'opération Barkhane. La mission est de neutraliser le potentiel de combat du groupe armé terroriste Ansar Eddine, dirigé par Iyad Ag Ghali, l'un des chefs les plus féroce d'Al-Qaïda au Maghreb islamique.

"Cette immensité désertique du Nord-Mali n'est pas un vide, mais au contraire un espace occupé où tout est observé, épié." 

Nous suivons le colonel Dabas qui commande le Groupement tactique désert Ardent de l'unité Quinze Deux, dans l'extrême nord du Mali, dans la région de Kidal où se trouve le massif montagneux l'Adrar des Ifoghas. Il devra commander ces hommes en même temps dans plusieurs postes avancés qu'il faut tenir contre les terroristes dont Gao, Tessalit, Abeïbara et Kidal.
De plus l'armée doit agir en étroite coordination avec la MINUSMA (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), ainsi que les GAS (groupes armés signataires)

Nous comprenons les difficultés tactiques dans le désert, les dangers omniprésents, les prises de risques pour remplir une mission, le climat avec la chaleur étouffante et le sable qui s'immisce partout, les décisions qu'il faut prendre, comment et quand agir... le colonel nous dévoile les différentes façons de mener à bien leur mission, car il n'y a pas que la force armée et les missions sur le terrain mais il y a aussi la diplomatie militaire, l'image, les relations avec la population, les renseignements qui sont longs à obtenir et fastidieux à lire mais importants pour la mission.

Ce livre nous permet de comprendre l'opération Barkhane qui a eu lieu au Sahel pendant huit ans et nous confronte à la vérité sur le déploiement de l'armée pour arrêter les terroristes. Ici nous pouvons voir qu'une mission prend du temps et qu'il y a toute une forme d'organisation à faire pour que le combat commence.
Ce témoignage du Colonel Dabas nous montre pourquoi l'opération Barkhane est allée combattre au Sahel et ce qu'ils y font.

Le livre questionne aussi sur comment l'Afrique en est arrivé là, sur les causes et les résultats de l'opération Barkhane et aussi pourquoi l'Afrique est tant convoitée par les pays développés.

"Ne pas subir !"

J'ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique babelio. Pourquoi avoir choisi ce titre me direz- vous, surtout quand on connait mon genre de prédilection. Tout simplement parce que pendant douze ans, j'ai été femme de militaire et que mon mari a également été déployé au Mali. Si à son retour j'ai eu un aperçu de ce qu'il a vécu au quotidien là-bas, je trouvais intéressant d'en apprendre encore plus et surtout d'un oeil différent du sien.

On commence avec une préface qui remet en place les évènements histoire de situé dans le temps ce qu'il s'est passé. du début du conflit en janvier 2013 au départ du dernier français du territoire malien en août 2022.
On va suivre le Colonel Dabas, qui est également l'auteur, au départ de Colmar avec le Groupement tactique désert Ardent. Immergée dans l'unité de combat et les prises de décisions militaires (comme politiques) nous accompagneront le quotidien des soldats.
La période décrite dans ce livre est celle de 2016. Avec le décès de soldats, les assassinats qui mettent de l'huile sur le feu entre locaux et forces armées en passant par l'enlèvement de l'humanitaire Sophie Pétronin.

Je ressors de ce livre avec un avis mitigé. Pas pour ce qui a été écrit car j'ai pu découvrir l'envers du décor mais plutôt par la manière dont ça a été fait. Je pense qu'il est destiné à des militaires ou aux passionnés de témoignages de guerre. J'ai trouvé que les explications ressemblent plus à la lecture d'un rapport, c'est assez clinique d'ailleurs comme description, droit au but et sans faire ressentir réellement la cohésion militaire. Il y a la camaraderie pudique ainsi qu'un respect silencieux pour ses hommes mais c'est vraiment fait avec la subtilité et on passe a coté je trouve. Ça rend le témoignage un peu froid du coup.

La page "Mali" se referme avec le décès de 58 soldats et beaucoup de blessés.

Ex-militaire et ex-femme de militaire (parti plusieurs fois en opex), ce livre m'intéressait, dans le but de comprendre un peu plus par quoi pouvaient passer les militaires pendant leurs missions à l'étranger.
C'est ce que je pensais découvrir à travers ce récit d'un homme de terrain, sauf que j'ai dû faire face à une succession de descriptions des camps, entrecoupée de seulement quelques passages "humains", qui ont rendu mon début de lecture bien compliqué. L'arrivée du 4ème chapitre allège enfin, un peu, la lecture de ce récit qui aura pour moi mal commencé.

Par ailleurs, dans ce type de récit, ce qui peut être à déplorer, c'est qu'il reste très militaire, autant au niveau de l'écriture que dans une certaine rigidité et qu'un lecteur lambda pourrait s'y perdre.
Personnellement, je m'attendais, comme j'ai pu le lire sur d'autres critiques, à du plus personnel, alors qu'on est plutôt sur du journal de bord de mission. Les ressentis n'existent pas, il n'y a que la mission qui compte, et tout ce qui s'en rapporte. C'est dommage, surtout qu'au final, cette mission n'aura apporté qu'un minimum de positif, pour aussi du négatif puisque la corruption continue à régner sur et dans ce pays, ainsi que les guerres de religions qui restent monnaie courante. LCP a consacré un documentaire le 18 Juillet dernier sur la guerre au Mali: coulisses d'un engrenage. J'étais encore en pleine lecture donc ça a pu m'éclairer quand le récit était plutôt indigeste. Sans compter toutes les abréviations qui auraient pu être allégées. Au final, je n'ai pas retenu grand chose de ce récit.

Avide d'enrichissement culturel mais aussi conjointe de militaire : j'étais curieuse de découvrir cet ouvrage qui retrace l'action d'hommes de guerre durant l'opération Barkhane.

L'auteur, François - Régis Dabas, colonel commandant le Groupement Tactique désert Ardent rédige un témoignage au vocabulaire précis et technique d'une unité de combat présente dans ce désert aride du Mali.
Nous suivrons leur mission de leur départ de la France, quelques temps après l'attentat du 14 juillet 2016 et l'assassinat du prêtre Jacques Hamel, à leurs combats dans les dunes de sable jusqu'à la neutralisation des chefs djihadistes et à leur retour en métropole.

A défaut d'être empli d'émotions et chaleur humaine, ce récit tient davantage du compte rendu militaire que du témoignage de guerre poignant.
J'aurais aimé moins de descriptions des lieux mais plus de dialogues et d'échanges sur ce qu'un homme envoyé dans de telles circonstances peut ressentir.
Malgré cela, le livre reste instructif ce qu'était le coeur de la mission Barkhane.

Livre lu dans la cadre de la masse critique de février. Je remercie Babelio et Mareuil Editions pour cet envoi.

L'auteur, le Colonel François Régis DABAS nous emmène au Mali au coeur de l'opération Barkhane et de son unité de combat. Au coeur du Sahel, le colonel et son groupe nous embarque avec lui "lutter" contre le terrorisme. Il nous fait ressentir toutes les difficultés de cette mission d'OPEX et ce à tous les niveaux (environnement, sécurité, relations avec les populations locales...)

Le vocabulaire est bien sûr technique (peut être trop pour celles et ceux ne connaissant pas le milieu de la Grande Muette) . On se rend bien compte que ces Opex sont difficiles, complexes, éprouvantes sur tous les points.

J'ai trouvé certains passages trop longs et trop développés..Il m'a quand même manqué l'empathie et la "chaleur" de ces officiers envers leurs hommes, même si, j'en suis sûre, existent réellement. La pudeur, sûrement, de cette grande famille qu'est l'Armée..

SEMPER FI