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Citations sur Journal d'un génie (35)

Les erreurs ont presque toujours un caractère sacré. N'essaye jamais de les corriger.
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Je n'ai pas tout dit, et j'ai pris soin de garder en réserve des pommes pourries grenades explosives .... Si on me dit que les couleurs de Matisse sont complémentaires, je répondrai qu'en effet elles ne cessent pas de se faire autre chose que des compliments.
Et puis je répéterai encore qu'il serait peut-être bien de faire un peu attention à la peinture abstraite. A force de devenir abstraite, sa valeur monétaire aussi deviendra très prochainement abstraite. Il y a une gradation dans le malheur de la peinture non figurative :l il y a l'art abstrait qui a l'air si triste ; puis ce qui est plus triste encore c'est un peintre abstrait ; la tristesse s'aggrave de malheur quand on se trouve en face d'un amateur de peinture abstraite ; mais il y a pire encore et plus sinistre : être critique et expert de peinture abstraite.
Parfois, il arrive une chose ahurissante : toute la critique est unanime pour affirmer que quelque chose est très bon ou que quelque chose est très mauvais. Alors, on peut être sûr que tout cela est faux ! Il faut être le dernier des plus secs crétins pour affirmer que si les cheveux blanchissent, il est bien normal que les papiers collés jaunissent, eux.
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On me supplie de lancer une dernière idée dalinienne sur ce que devraient porter les femmes.
Tout en parlant je réponds :
-- Des seins dans le dos !
-- Pourquoi ?
-- Parce que les seins contiennent du lait blanc capable de créer un effet angélique.
-- Vous faites allusion au teint immaculé des anges ? me demande-t-on.
-- Je fais allusion aux omoplates des femmes. Si on fait surgir deux jets de lait, prolongeant ainsi leurs omoplates et si on obtient une photographie stroboscopique du résultat, on aura exactement des "ailes d'ange à gouttelettes" pareilles à ce que peignait Memling.
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Le 13

Un journaliste vient tout exprès de New York pour me demander ce que je pense de la Joconde de Léonard. Je lui dis :

– Je suis un très grand admirateur de Marcel Duchamp qui est justement l’homme qui avait fait ces fameuses transformations sur le visage de la Joconde. Il lui avait dessiné de très petites moustaches, des moustaches déjà daliniennes. En dessous de la photographie, il avait ajouté en très petites lettres qu’on pouvait tout juste lire : « L.H.O.O.Q » Elle a chaud au cul ! Moi, j’ai toujours admiré cette attitude de Duchamp qui à l’époque correspondait à une question encore plus importante : celle de savoir s’il faut ou non brûler le Louvre.
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Lorsque j'ouvris Nietzsche pour la première fois, je fus profondément choqué. Noir sur blanc, il avait l'audace d'affirmer : "Dieu est mort !" Comment ! Je venais d'apprendre que Dieu n'existait pas et maintenant quelqu'un me faisait part de son décès ! Mes premiers soupçons prirent naissance.
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Le livre que voici prouvera que la vie quotidienne d'un génie, son sommeil, sa digestion, ses extases, ses ongles, ses rhumes, son sang, sa vie et sa mort sont essentiellement différents de ceux du reste de l'humanité. Ce livre unique est donc le premier journal écrit par un génie
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Les congrès sont d'étranges monstres entourés par essence de coulisses où coulent des êtres physiologiquement appropriés, autrement dit des personnes coulantes.
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Je réfléchis également aux surnoms pittoresques des pêcheurs de Port Lligat : le marquis, le ministre, l'Africain, il y a même trois Jésus-Christ. Je suis persuadé qu'il est peu d'endroits au monde -et aussi petits- où se rencontrent trois Jésus-Christ !
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Ne craignez pas la perfection, vous n'y parviendrez jamais !
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Absorbé profondément dans mes rêveries érotiques, je n'écoute que très vaguement la conversation de trois Barcelonais qui, comme de bien entendu, en sont encore à tenter d'écouter la musique des sphères. Ils se répètent l'histoire de l'étoile filante éteinte depuis des millions d'années et dont nous voyons cependant encore la lumière qui continue de voyager, etc.
Comme je ne parviens à partager aucune de leurs "feintes" stupéfactions, je leur dis que rien de ce qui se produit dans l'univers ne m'étonne et c'est la pure vérité. Alors un des Barcelonais, horloger très connu, me dit, n'en pouvant plus :
-- Rien de tout cela ne vous étonne ! Bien. Mais imaginons une chose. Il est minuit maintenant et à l'horizon se dessine une lueur qui annonce l'aurore. Vous regardez intensément et tout d'un coup vous voyez sortir le soleil. A minuit ! ça, ça ne vous étonnerait pas ?
-- Non, répondis-je, ça ne m'étonnerait pas le moins du monde.
L'horloger barcelonais s'est écrié :
-- Eh bien, moi oui, ça m'étonnerait ! Et même tellement que je me croirais devenu fou.
Alors Salvador Dali a laissé tomber une de ces réponses lapidaires dont il a le secret :
-- Moi, c'est le contraire ! Je croirais que c'est le soleil qui est devenu fou.
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