Le déclin de l’homicide est une donnée acquise. Mais, devenus moins nombreux, les crimes de sang sont aussi plus insupportables. L’accroissement considérable des moyens de communication donne à voir de façon spectaculaire le meurtre, cette transgression qui fascine autant qu’elle révulse. Le sang, répandu sur nos écrans, entre dans l’espace intime, s’infiltre dans les esprits en suscitant des réactions passionnées.
Mes jours et mes nuits sont parsemés de tâches rouges. Le coup de fil nocturne ne me dit rien qui vaille. Il annonce le flingage de cité et m’impose de sortir de ma provisoire quiétude. Les meurtres dans les cités se suivent, implacables et bouleversants, tel un cri incessant et désespéré.