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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman qui se passe en Algérie en 1998.
Selma est une adolescente, fille d'un médecin. Elle a une passion pour l'équitation, elle monte régulièrement un cheval un peu rétif.
Ce roman raconte à la fois l'émancipation d'une jeune fille entière et passionnée et les événements meurtriers de 1998 à Sidi Youcef.
Ce roman présente un intérêt historique mais comme il est très romancé, on s'attache aux différents personnages et on essaie de comprendre leurs choix politiques. Il se lit très facilement.
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Ce livre sur « la décennie noire » m'a quelque peu déçu. Peut-être en attendais-je trop après avoir entendu Amina Damerdji le présenter à l'Escale du Livre.
● L'autrice a choisi de nous montrer la guerre civile à travers la vie d'une famille, semblable à la sienne, et ce pendant une dizaine d'années. Soit. Mais cette famille est une famille aisée, francophone, vivant dans une banlieue tranquille et donc bien peu représentative du peuple algérien.
● L'histoire n'est pas centrée sur « les événements » qui ne sont là qu'en toile de fond mais sur le personnage de Selma, la jeune fille de la maison, sur son passage de la préadolescence à l'âge adulte et les changements qui y sont inhérents Ce n'est pas ce que j'attendais de ce livre après en avoir écouté la présentation.
Amina Damerdji s'éternise sur ses relations avec sa cousine Maya, autour du thème « je t'aime, moi non plus ». J'ai trouvé cela sans intérêt et même particulièrement agaçant.
● Il en va de même pour ses premiers émois amoureux et sexuels, de sa romance avec un jeune palefrenier, tout justes dignes d'un roman pour ados.
● Tout cela nous est raconté dans un style simple, fluide, facile à lire, mais quel besoin d'émailler son texte de mots arabes à tout bout de champ ! Procédé simpliste, destiné à faire plus vrai, plus couleur locale sans doute, mais tout à fait artificiel. 
Je m'attendais à trouver quelques belles pages pleines de poésie, chez cette autrice, agrégée, docteur és lettres, férue de poésie espagnole et cubaine mais aucun passage n'a suscité chez moi le moindre effet de la beauté poétique. Même la scène finale qui pourtant aurait dû s'y prêter est bien pâle, terne, sans éclat.
● La construction du roman, en courts chapitres, de quelques pages, pose aussi problème. Elle a bien sûr pour objectif d'embrasser la vie de l'ensemble de ses personnages, mais à peine commençons nous à nous attacher à l'un d'entre eux, que la narratrice passe à un autre pour ne revenir au premier que quelques pages plus loin. Certains disparaissent même complètement comme la petite Aïcha et sa maman, comme abandonnées à leur triste sort. Ce jeu de « saute-mouton » est ici contre-productif car il enlève toute émotion au récit et empêche de ressentir de l'empathie pour la plupart des protagonistes. C'est du moins mon ressenti.
● Aucun éclaircissement non plus – ou si peu- sur ce conflit confus, complexe et violent et sur le rôle joué par les différents groupes islamistes, l'AIS, le FIS, le GIA... sans oublier l'armée.

Tout n'est cependant pas négatif dans ce roman.
● le massacre sur lequel s'ouvre le livre, perpétré par les égorgeurs, ces terroristes « vêtus d'un uniforme sombre » est terrifiant par la force qui s'en dégage. Dommage que ça ne dure pas !
● La partie que j'ai trouvée la plus réussie est celle liée à la passion de Selma pour l'équitation. Son amour pour le cheval le plus rétif et le plus méchant de l'écurie, et sa persévérance à vouloir à tout prix le sauver d'une mort programmée sont attachants.
● Alors, que représente cet animal ? Pourquoi l'avoir choisi ainsi, violent et attirant à la fois ?
Là on est dans le domaine de la supposition, du symbole où tous les possibles sont ouverts, mais une des caractéristiques du roman n'est-il pas de nous amener à nous poser des questions ?
Pour moi ce cheval peut représenter le peuple algérien qui, ayant eu à subir, depuis tant d'années, la violence y répond par la violence mais qui sait aussi se montrer reconnaissant et affectueux envers ceux qui l'aiment.
L'épigraphe ou l'auteur cite un fameux vers de RafaelAlberti : « Au galop, au grand galop, jusqu'à les enterrer dans la mer » nous amène à penser qu'il représente aussi la force du peuple dans sa lutte contre l'oppression et sa volonté d'en finir avec tous ceux qui s'opposent à sa liberté, les islamistes au premier chef.
● Pour tous ceux qui se sentent en danger et opprimés, souvent la seule voie de salut est l'exil : fuir, quitter ce pays pour ne plus vivre dans la peur. Et le livre se termine par la fuite de Selma, au galop, sur son cheval fougueux. Elle quitte ce pays ou tout risque de continuer comme avant et où si les morts violentes se multiplient « BIENTÔT LES VIVANTS n'auront plus ou dormir » comme l'affirme ce vers tiré d'un poème de Yacine KATEB à qui elle a emprunté le titre étrange de son roman.
Comme Selma, Amina a quitté l'Algérie toute jeune dans la crainte de voir « le sang reprend(re) racine » et ne plus avoir à redouter « d'autres désastres/ Pour les adolescents ». Mais son livre est là pour rappeler aux Algériens et aux binationaux qu'il ne faut rien oublier. Ne serait-ce que pour cela il mérite le prix qui lui a été décerné.



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Ce livre ne m'a pas vraiment convaincue et je le regrette. Peut-être du fait de son angle de vue principal, celui de la métamorphose d'une adolescente, histoire tant de fois racontée, sur fond- et cela l'a moins été- d'une atroce guerre civile dans un pays où règne une obscure confusion.
Après une scène inaugurale terrible, le livre s'enlise quelque peu dans la romance propre à l'ingrate période que traverse l'héroïne ,agrémentée par sa passion pour l'équitation.
Des personnages émergent en proie à leur contradiction et sont pour certains d'entre eux hélas abandonnés par l'auteur. L'écoulement du temps lui-même est sujet à des variations qui surprennent.
Et si la dernière partie du livre nous réembarque au plus près du tragique, je n'ai pas pour ma part ressenti le souffle dramatique qui aurait dû émaner de ces drames épouvantables, au-delà du seul destin du personnage principal. Un peu comme si l'auteur avait voulu nous protéger de l'horreur, par ce filtre vivant et résilient. Doit-on l'en blâmer ?
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