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EAN : 9782073025708
Gallimard (04/01/2024)
3.58/5   36 notes
Résumé :
« Aïcha courut à travers le village. Ses jambes tremblaient et son cœur battait si fort qu’il semblait vouloir sortir de sa poitrine. Elle connaissait le mot, dhabahine, les égorgeurs. Dhabahine, dhabahine ! »

Algérie, 1988. Après les premières émeutes sauvagement réprimées, le mouvement islamiste montre sa puissance grandissante. La jeune Selma vit dans la proche banlieue d’Alger. Elle n’a qu’une passion, l’équitation, qu’elle pratique dans un centre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Septembre 1997. À Sidi Youcef, situé en banlieue d'Alger, un drame se produit en début de soirée. C'est encore l'été, il fait chaud. Les enfants jouent dehors, les adultes prennent encore du temps en terrasses pour profiter de l'air frais. le quartier se trouve en bordure de forêt et il y fait bon vivre près de cette végétation. C'est alors, sans qu'on s'y attende, que des dizaines d'hommes, armés de haches et de couteaux, arrivent et se ruent dans les maisons et les immeubles pour y massacrer ses occupants. Hommes, femmes, enfants, vieillards, on tue sans morale et sans états d'âme.

Puis, on remonte le temps en octobre 1988, neuf ans plus tôt, lorsque tout a commencé.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour cette lecture profondément percutante.

Deuxième roman de l'autrice, “Bientôt les vivants” conduit le lecteur dans l'histoire de l'Algérie.

Nous sommes à la frontière de la guerre civile qui touche le pays dès 1992 lorsque des mouvements politiques et islamistes déchirent la nation durant toute une décennie. Se produisent alors des exécutions de milliers de civils innocents dans les villages comme dans celui de Sidi Youcef.

Nous assistons à la montée en puissance des évènements et du contexte social, politique et religieux du pays.

En parallèle, nous suivons Selma, une jeune fille qui vit entièrement pour sa passion : l'équitation. C'est à dos de cheval, qu'elle se sent libre, sereine, vivante, en harmonie avec la nature et les animaux. Dressage, entraînements et galops en forêts l'occupent alors que sa famille vit les pires instants de l'histoire de la société algérienne.

A travers le destin de cette jeune fille éprise de nature et liberté, il y a le parcours de nombreux personnages qui, guidés par leurs choix, dessinent les contours d'un avenir meilleur.

Bientôt les vivants” est l'histoire d'une passion contre la violence des hommes et c'est une très belle lecture de cette rentrée littéraire.
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Un roman qui se passe en Algérie en 1998.
Selma est une adolescente, fille d'un médecin. Elle a une passion pour l'équitation, elle monte régulièrement un cheval un peu rétif.
Ce roman raconte à la fois l'émancipation d'une jeune fille entière et passionnée et les événements meurtriers de 1998 à Sidi Youcef.
Ce roman présente un intérêt historique mais comme il est très romancé, on s'attache aux différents personnages et on essaie de comprendre leurs choix politiques. Il se lit très facilement.
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ma première réaction était, non, un énième roman écrit par un auteur d'origine algérienne qui va fantasmer sur une période et on aura des lamentations, des stéréotypes et ...et. . Ma surprise. Oh, là, j'ai fermé l'ouvrage avec wawe .
Une écriture remarquable, une neutralité dans le récit des événements (le pourquoi et le comment d'une guerre civile), l'auteur ne prend pas parti, relate les faits historiques imbriqués dans une fiction, elle a su traduire les ressentis de tout un peuple, osé dire ce qu'on ne voulait pas entendre(qui tuent qui). J'avais la sensation que le cheval shaytan représentait le peuple algérien ; fugace, amer avec ceux qui ne le respecte pas, dur et résistant face aux coups, mais docile et affectueux envers ceux qui le respectent Un récit bien mené avec un style et écriture fluide, des personnages attachants et représentatifs d'une société sous une crise, la grand-mère le pilier de la famille, ses fils l'un opportuniste et l'autre terroriste, des jeunes femmes et mères porteuses d'espoir, de lutte (un slogan ya lamine ya zeroual ne baisse pas ton pantalon, des milliers de femmes hurlaient, à l'époque, pour soutenir le président dans sa résistance face à un vrai fléau.) J'ai fermé le livre avec un coeur lourd, une kanta , une angoisse, mais aussi une fierté, on a survécu. Une pensée à nos martyres sacrifiés sur l'autel de la haine de l'obscurité, des intérêts personnels
Merc i @amina.damerdji . pour ce livre contre l'oubli
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A Sidi Youcef, dans un hameau au pied de la forêt, les familles profitent d'une soirée printanière. Les hommes jouent aux dominos, les enfants courent dans la rue. Mais soudain, des soldats à bord d'une jeep envahissent les lieux. Dans ce lieu proche de la forêt Baïnen où se cachent les terroristes, le massacre est sanglant.
Selma Bensaïd et Maya Hakkar, sa cousine photographe, deux jeunes filles d'un quartier aisé observent ces hommes massacrant à coups de hache les habitants du village.
Mais que font-elles à Sidi Youcef ? En repartant en Octobre 1988, Amina Djamerdji nous raconte les années noires de l'Algérie au travers des yeux de Selma.
En octobre 1988, nous entrons dans l'intimité de la famille de Selma. Alors qu'Alger est en état de siège, son père, Brahim Bensaïd invite ses amis et sa famille afin de fêter sa promotion comme chef du service pédiatrique de l'hôpital de Baïnen. Il espère ainsi amener plus de confort à sa famille sans se compromettre avec des généraux corrompus comme son beau-frère, Charef Hakkar, grand chirurgien qui arrondit ses fins de mois en revendant des médicaments.
Brahim Bensaïd vit dans une maison modeste de trois étages avec sa femme et sa fille, sa mère Mima et son frère Hicham.
Mima, veuve de Si Smaïl, s'inquiète surtout pour son second fils. Adolescent, il était dans l'accident qui coûta la vie à son père. Sans les relations de ce dernier, il n'a pas pu échapper au service militaire. Jeune avocat, opposant au régime du gouvernement, il assure la défense de dirigeants du front islamique du salut. Ce qui rend fou de rage Brahim.
Alors que le pays traverse des moments d'extrême violence, Selma tente de vivre sa vie d'adolescente. Elle comprend à demi-mot la colère de son père, la peur de sa grand-mère, l'inquiétude de sa mère et l'emprisonnement et les violences subies par son oncle.
A son âge, elle se préoccupe surtout de ses passions, ses amitiés et ses amours naissantes. Grande et peu féminine, elle est la risée de ses camarades et notamment de sa cousine Maya.
Aussi trouve-t-elle refuge dans sa passion pour l'équitation et son amour pour Shéïtane, un cheval imprévisible et capricieux qu'elle seule peut apaiser.
Choquée par la violence d'Adel, un jeune palefrenier, elle éprouve toutefois une certaine attirance pour ce jeune homme de Sidi
Amina Damerdji relate les événements de la guerre civile algérienne des années 90 au travers des yeux d'une adolescente. Elle mêle ainsi un roman d'initiation et un témoignage historique.
Dans un contexte bien documenté, l'auteur laisse une large place à la force romanesque. Ses personnages bouillonnent d'émotions en proie à leurs soucis personnels et familiaux et face aux événements politiques.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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J'ai reçu ce deuxième roman d'Amina Damerdji, que je ne connaissais pas, dans le cadre d'une Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cet envoi.
Après un premier court chapitre situé en 1997, l'intrigue remonte le temps et va survoler la période de 1988 à 1997, en Algérie, période troublée de guerre civile, également appelée « décennie noire ».

Selma, toute jeune fille d'une famille aisée de la banlieue d'Alger, n'a qu'une passion, l'équitation, et surtout un cheval particulièrement rétif, mais qu'elle parvient à dompter, Sheïtane. Elle adore également son oncle Hicham, jeune avocat idéaliste souvent en opposition avec son père, et sa cousine Maya, même si elle la trouve plus superficielle.
Lorsque le gouvernement et son parti unique assouplissent enfin le système démocratique, l'ascension fulgurante des partis islamistes alarme les élites, qui suspendent les élections législatives. Émeutes et répressions vont se succéder pendant plusieurs années, décimant la population, et brisant les familles, les amis, dont l'entourage de Selma.

J'ai beaucoup aimé suivre l'adolescence de Selma, son évolution, entre ses passions de jeune fille et les déchirements familiaux et sociaux.
Le nombre important de sigles, désignant les différents partis politiques et forces en présence, rend la lecture parfois un peu plus compliquée à suivre, mais le roman reste très accessible. J'ai également beaucoup appris sur cette période que je connaissais très peu, alors qu'elle est récente. Une histoire en demi teinte, entre réalité et fiction, ombre et liberté.
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critiques presse (3)
LeFigaro
15 mars 2024
Le roman plonge au cœur de la société algérienne des années 1990, dans l’intimité des familles, les détails de leur vie quotidienne, et retrace les étapes de la guerre civile.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
19 février 2024
Amina Damerdji narre la décennie noire à travers une famille aisée francophone et particulièrement par les yeux de la jeune Selma.
Lire la critique sur le site : Culturebox
RevueTransfuge
16 janvier 2024
En faisant d’un même mouvement entrer de plein pied ses lecteurs dans le bouillonnement intérieur de ses personnages. [...] On ne peut que trembler en traversant les chapitres du livre incarné et lancinant d’Amina Damerdji.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tu viendras me donner des leçons de religion quand tu auras arrêté de fumer du haschich.
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Les ruelles de Sidi Youcef n'étaient pas éclairées. Il fallait se contenter du halo des fenêtres pour guider ses pas. Les familles dînaient la porte entrouverte ce soir-là. Moins pour l'air doux de la fin de l'été que pour le nif, le nez altier, l'orgueil de montrer qu'elles n'avaient pas peur.
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Nous contemplons certains paysages depuis notre enfance sans imaginer qu’ils peuvent disparaître. Ils sont comme des êtres familiers ou certaines odeurs et saveurs qu’on a connues depuis tout petits : un refuge et, quand tout vacille, ce qui nous raccroche au monde tangible.
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Timide et sûre d'elle à la fois. Souveraine dans la vulnérabilité.
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C’était devenu une compétence nationale : l’art de passer du tragique au comique, de désamorcer la mort d’un bon mot.
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Videos de Amina Damerdji (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amina Damerdji
Amina Damerdji vous présente son ouvrage "Bientôt les vivants" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2987715/amina-damerdji-bientot-les-vivants
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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