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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jean-Acier Danès. Drôle de prénom pour un drôle de bonhomme ! 20 ans et toutes ses dents, un positivisme à toute épreuve, des mollets d'acier (forcément !) et une tête bien faite : le type est un génie, ou peut-etre un extraterrestre.

Son premier roman, qui tisse des liens subtiles entre ses deux passions (à savoir, comme l'indique le joli titre-valise, le cyclisme et la littérature) témoigne d'une maturité et d'une aisance stylistique hors du commun, devant laquelle je ne peux que m'incliner, moi qui aime le vélo presque autant que les livres.
Voyez par exemple cette phrase lourdingue que je vous inflige à l'instant, ben Jean-Acier vous l'aurait transformée en un tournemain en quelque chose de sobre, de poétique et d'aérien (un peu comme Pantani dans L'Alpe d'Huez, vous voyez ?)

Tout au long de ces 200 pages, découpées en 11 chapitres (autant que de vitesses sur son vélo), il nous abreuve de métaphores souvent très recherchées, de tournures un peu ampoulées (quel jeune de 20 ans parle aujourd'hui de téléviseurs, d'automobiles et de bicyclettes ?), et de descriptions fouillées des chemins qu'il emprunte et des payages qu'il découvre, mais à mon humble avis il en oublie un peu de nous parler des auteurs qu'il chérit, et sur lesquels j'espérais en apprendre davantage.
Ce tour de France, qui devait être celui des écrivains, devient une aventure sportive enrichissante mais un peu verbeuse, une ode au voyage et à la contemplation très réussie, mais où les anecdotes et les détails biographiques relatifs aux grands auteurs sont réduits à la portion congrue. C'est tout juste si l'on apprend que Paul Valéry est enterré à Sète, que Balzac écrivait la nuit, et que Marguerite Yourcenar posséda dans les Flandres une maison que notre narrateur n'a pas pu visiter.
Dommage, car l'on sent bien que Jean-Acier en connaît un rayon - si je puis dire - sur ces monstres sacrés de la littérature, et que son projet de naviguer à vélo entre leurs grands classiques était très prometteur (d'ailleurs ne parle-t-on pas aussi de "classiques" cyclistes ? ;-))
C'est un fait, "en voiture on va trop vite pour voyager, sur les rails on ne choisit rien, il y a bien l'avion mais tout paraît si petit, si peu humain... le vélo, vraiment, c'est la bonne vitesse pour être libre".

Pour apprécier ce roman à sa juste valeur, il faut donc oublier La Pléiade, partir en danseuse à la découverte du terroir français et valider les dires d'Hemingway : c'est en "pédalant" un pays que l'on apprend le mieux ses courbes. Il faut se laisser emporter par les descriptions des chemins, des climats, des cartes et des relevés topographiques, des douleurs musculaires et des bonheurs simples du champion savourant son effort. Tourner les pages comme lui tourne les pédales, avec entrain et curiosité.

A la question "peut-on reconnaître un immense talent littéraire sans être pour autant transporté par sa lecture ?", je réponds oui.
Je tire néanmoins un grand coup de chapeau au jeune Danès, tant pour la sagesse remarquable qui transparaît dans ses écrits que pour ses capacités sportives hors norme (plus de 200km par jour et par tous les temps, rendez-vous compte !).
A coup sûr, il n'a pas fini de nous surprendre par sa culture débordante, ni de nous séduire par son insatiable soif d'exploration et de liberté, qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Sylvain Tesson.
Merci à Babelio, aux organisateurs de la dernière MC et aux éditions du Seuil pour cette lecture aussi originale qu'exigeante qui donne envie de se remettre en selle dès que la neige aura fondu !
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Tout d'abord un grand merci à "Masse Critique" pour l'envoi de ce livre.
Alors, comment dire, je passe le nom de ce très jeune auteur et héros de l'histoire car tout a été dit.
Le sujet est charmant et l'on retrouve bien le passionné de littérature. Tellement passionné que l'on pourrait lire Balzac parfois.
En effet, c'est à bicyclette que ce roman nous emmène et même si la 4ème de couverture prétend que c'est la France le personnage principal, on la découvre bien avec ses yeux à lui.
Vous l'aurez compris, je n'ai pas été emballée.
L'auteur écrit parfaitement bien et nous découvrons le pays avec moult détails mais pour ma part, une lassitude s'est installée dès le premier quart. Trop de détails dans une lecture laisse mon esprit vagabonder, signe pour moi d'un manque d'intérêt.
C'est un livre d'une grande poésie qui serait parfait entre un polar bien angoissant et un livre de secrets révélés qui nous a fait pleurnicher car avec Bicyclettres, aucune inquiétude, c'est reposant.
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Lorsque j'ai lu le prénom de l'auteur de la première fois, je me suis dit "Mais qui, qui donc, dans la vraie vie, s'appelle Jean-Acier? Quels sont les parents assez fous pour affubler leur enfant d'un prénom si peu commun?". Ca, c'était avant de lire Bicyclettres. A prénom peu commun, personnage qui l'est encore moins. 

Entre 2015 et 2017, le jeune homme a décidé de sillonner la France (mais pas que), à vélo, à la rencontre des auteurs classiques. Il a commencé à raconter ses détails de voyage, qui ont tout à fait formé sa jeunesse, au travers d'un blog, dont les billets sont aujourd'hui effacés, très médiatisé.  De ce succès médiatique, il tire profit afin de continuer son périple littéraire raconté cette fois au travers d'un roman!

Imaginez. Jean-Acier, sur son deux roues, à moins de 20 ans, parcourt quelques 200 kilomètres quotidiens afin de rencontrer les fantômes de ses auteurs préférés. de ces visites, il tient des carnets de route qui, mis à bout à bout, forment le livre que je tiens aujourd'hui entre les mains. 

Alliant à la merveille ses deux passions, la littérature et le cyclisme, ce jeune homme au prénom hors normes nous livre un ovni littéraire au style densément riche et au langage soutenu.

Je continue d'avancer. A la fin du parcours, je chantonne cette fois A bicyclette d'Yves Montand. Bien heureux celui qui n'aura jamais à entendre ça. Imaginez une sorte de trille incertain entre des graves et des airs superposés que coupent les entrechocs de mon vélo avec les pierres. Vaste moment de solitude, car je ne connais que les paroles. La mélodie encore une fois, s'est évanouie dans ma mémoire et je me transforme en assassin des rythmes.

Une très belle découverte que je vous recommande absolument! 
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