A chaque seconde

- Je ne veux pas mettre un enfant dans notre monde. La société actuelle me fatigue et m'inquiète plus qu'autre chose.

- La seule chose qui m'écœure, c'est la façon dont tu as été jugée par tous ces gens. Tu as été d'un courage incroyable qui impose le respect, Erika. Tu as le droit de disposer de ton corps et de suivre ton instinct. Ton héritage familial n'a rien à faire là-dedans.

- Tu sais ce qui est pire que la douleur physique ? C'est l'absence de compassion, d'humanité. Certains mots restent, indélébiles.

- Il n'a pas la chance de t'avoir dans sa vie, ma chérie. Tu es le plus beau cadeau que le destin m'ait apporté. Tu as donné un sens à mon existence.

La certitude que tout ira bien tisse sa toile autour de mon coeur. L'espace de quelques minutes, je n'ai plus peur. Si nous avons tous notre moitié quelque part en ce monde, j'ai trouvé la mienne.

Il m'embrasse et je perçois, dans cet échange, bien plus qu'un simple baiser. Une déclaration, une promesse. Une preuve de confiance, aussi. Je m'abandonne entre ses bras, avec la sensation de me trouver enfin à ma place.
Qu'importe les épreuves qui se dresseront sur notre route, j'ai la conviction que nous parviendrons à les surmonter. À condition que sa main ne lâche jamais la mienne.

Je n'ai rien à répondre, elle a entièrement raison. Je dois lui avouer que je tiens tellement à elle que je ne supporterais pas de la perdre une fois encore. Que cette simple éventualité m'étouffe, me prive de sommeil. Que m'attacher à elle m'est aussi vital que dangereux.

Le passé et le présent se mélangent. Nos destins sont et seront toujours étroitement liés, j'en ai la certitude. Plus que jamais, j'espère que mon avenir est auprès d'elle.

Erika a cette faculté de voir tout ce que je ne remarque plus. Elle redonne des couleurs à ce que je ne distingue qu'en noir et blanc. J'aime être en mer pour la tranquillité, les heures qui défilent sans bruit ni accroc, loin des tracas humains. Mais en cet instant, j'apprécie toutes les sensations partagées avec la femme qui se repose contre moi. Le vent frais en opposition avec les rayons tièdes qui réchauffent nos peaux, le goût de sel sur nos lèvres, le doux balancement du bateau.

- Depuis toujours, Robin. C'est important que tu le saches... J'ai dû ressentir de l'amitié environ douze secondes avant de comprendre que c'était beaucoup plus fort que ça.
[...]
- Tu n'es pas obligé de répondre quoi que ce soit. Je sais que c'était différent pour toi, et ça ne me dérange pas. Il n'y a que ce qu'il se passe maintenant qui compte.