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Citations sur La composition d'histoire (13)

Ici comme là, pourtant, même si l'on ignore tout d'Austerlitz ou de la Berezina, le nom de Napoléon vient aussitôt sur les lèvres. Un peu comme ces citoyens du Paraguay ou de Tasmanie qui, sans être jamais allés à Paris, récitent la tour Eiffel, Montmartre et les Folies-Bergère.
Le phénomène est analogue là même où Napoléon a laissé le plus mauvais souvenir.
Il y a des pays de l'Est où l'on dit encore à un enfant turbulent :
- Si tu n'es pas sage, Napoléon va venir!
Il en est d'autres (Portugal) où, dans certaines provinces, les mères menacent toujours leurs enfants récalcitrants d'appeler o Maneto (le Manchot), sobriquet d'un officier de Napoléon dont les atrocités ont fait un croquemitaine.
En Espagne, où l'on célèbre le 2 mai (date de l'insurrection nationale de 1808 contre Napoléon) comme nous la Libération, on peut encore lire dans les catéchismes de l'époque, rédigés sous la forme classique de questions et de réponses :
- Quel est l'ennemi de notre félicité?
- L'empereur des Français.
- Qui est cet homme?
- Le sujet de tous nos maux, la fin de tout bien, le détenteur de tous les vices. (...)
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S'il nous fallait résumer ce livre en quatre mots - quitte, en y parvenant, à prouver qu'il était inutile d'en écrire davantage - nous dirions qu'il s'agit de montrer "comment on apprend l'Histoire sur la Terre" (pour ne pas dire "je", on dit "nous", comme le pape).
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Les Français, qui confondaient déjà Rio de Janeiro avec Buenos Aires, finissent par se perdre chez eux.
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Existe-t-il, simplement, des esprits calmes qui répondent aux trois interrogations de base de l'information : où, quand, comment?
Là encore, l'Histoire rejoint le quotidien - les quotidiens. Car enfin, entre les peuples qui annoncent dans leurs journaux qu'Un tel est décédé hier à la suite d'une longue et douloureuse maladie - et ceux qui précisent qu'il est mort à 18 h 45 d'un cancer du foie à l'hôpital Mark Hopkins, quels sont les plus aptes à renseigner ceux qui restent? (I)
(I) En 1973, un major britannique avait fait, dans ses Carnets, la même comparaison en examinant certaines formules par lesquelles les vivants s'emparent des morts. Manquait à son tableau celle employée par l'Agence Tass pour annoncer que M. Anastase Mikoyan, ancien président du Soviet Suprême, était décédé "des suites d'une longue et grave maladie". On ne saurait mieux dire qu'entre toutes les maladies qui entraînent la mort il en est qui sont sans gravité.
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Existe-t-il simplement, des esprits calmes qui répondent aux trois interrogations de base de l'information : où, quand, comment ?
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Le délire verbal continue : les soldats de l'an II répondent toujours "Présents!"; le cadavre de Robespierre - un nom à tout casser - passe de main en main, brandi tantôt comme un suppôt de la réaction, tantôt comme le plus pur des révolutionnaires. Un parlementaire peut bien s'écrier : "C'est le 9 thermidor!" ou : "C'est un 18 brumaire!"... combien de ses collègues, sur 350, savent exactement ce qui s'est passé ce jour-là? Ca n'a pas d'importance, le nom sonne bien, la date est bonne, l'effet immanquable.
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A propos de l'Europe, toujours à faire, on ne parlait guère que d'indépendance nationale, de souveraineté nationale, d'intégrité nationale. Il ne fût venu à l'idée d'aucun professeur, d'aucun historien, d'apprendre aux enfants, et de rappeler aux parents, que "l'intégrité" nationale de toutes les grandes nations était le résultat d'une succession de guerres, de rapts, de vols, de viols, de soumissions, d'annexions, de confiscations.
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Comment ne pas établir un rapport direct entre l'évolution de la pensée, des moeurs même, et le traitement de l'Histoire?
L'Histoire, telle qu'elle est écrite, ou récrite, est, comme le langage, un miroir de la société; elle reflète, consciemment ou inconsciemment, un appétit de puissance ou un désir de paix, une calme acceptation de la défaite ou une volonté de revanche, un besoin de vérité ou une disposition au mensonge.
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On ne saurait mieux donner raison, une fois de plus, et à Keyserling et à Edouard Herriot : si l'instruction c'est ce qui reste quand on a tout oublié, pour beaucoup de gens, l'Histoire, c'est ce qui surnage quand on n'a rien appris.
J'ai longtemps cru qu'il n'y avait rien de pire que l'ignorance. La lecture de beaucoup de manuels ou de "documents versés aux dossiers de l'Histoire" tend à me convaincre du contraire : il vaut mieux ignorer que se tromper.
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Est-ce un péché mortel de rappeler que , sans l'avalanche des hommes et du matériel américains, anglais, canadiens, soviétiques, Paris croupirait peut-être encore sous la botte nazie? Et que la majorité de la population parisienne ne descendit dans la rue qu'au moment où l'ennemi était déjà parti? Est-ce un crime de dire que, s'il y a eu une résistance héroïque, ses héros oeuvrèrent non seulement dans l'ombre de l'occupant mais de tout un peuple passif, souvent courageux, quelquefois délateur, beaucoup plus préoccupé de chasser le bifteck que l'Allemand? Et que ces soldats des ténèbres enragent d'avoir vu leurs rangs grossir de tant de francs-tireurs entrés clandestinement dans la Résistance depuis 1945?
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