Citations sur Zabor (64)
L’écriture était comme un essaim d’abeilles qui vigoureusement se multipliaient et se déposaient en fourrure vibrantes sur les apparences.
Parce qu’il y a la mort, il y a une fin, et donc un début qu’il nous appartient de restaurer en nous, une explication première et dernière. Ecrire ou raconter est le seul moyen pour remonter le temps, le contrer, le restaurer ou le contrôler.
Quand on raconte une histoire autour d’un feu, la nuit recule et se fait attentive.
Le livre est le monde, entièrement, il est ce qui restera quand le soleil se lèvera à l'ouest, au Jugement dernier.
Oh oui, l'éternité est un livre "à paraître" et le mien est la seule possibilité avant la fin. Je l'écris, je l'écris.
Si l'écriture est venue au monde aussi universellement, c'est qu'elle un moyen puissant de contrer la mort, et pas seulement un outil de comptables en Mésopotamie. L'écriture est la première rébellion, le vrai feu volé et voilé dans l'encre pour empêcher qu'on se brûle.
Mais les livres étaient là, autour de moi, graves et légers, en désordre, conquérants dans ma chambre. Ils sont la preuve d'une perpétuation, d'un salut possible. Adossés les uns aux autres, sur les étagères, secrètement attentifs les uns aux autres dans leur univers. Ils m'entouraient, me préservaient, je le savais.
"Quand ils ne sont pas lus, les livres voyagent peu à peu, d'une maison à l'autre, d'un sous-sol à l'autre, d'un carton à l'autre. Quand ils sont lus, c'est le lecteur qui voyage" prononce, grave, le chien
Dehors, la lune est un chien qui hurle tordu de douleur. La nuit est à son faite obscure, imposant d'immenses espaces inconnus au petit village. Quelqu'un secoue violemment le loquet de la vieille porte et d'autres chiens répondent. ......
"Les points de suspension représentent pas le silence mais le vacarme des livres."
Le destin est un cahier comportant des fautes que l'on peut corriger. Non, l'image n'est pas parfaite, je l'édicte autrement: nous sommes les mots d'un grand récit, consigné quelque part, mais nous sommes en quelque sorte responsables de nos conjugaisons.
Pourquoi écrit-on et lit-on des livres ? Pour s'amuser, répond la foule, sans discernement. Erreur : la nécessité est plus ancienne, plus vitale. Parce qu'il y a la mort, il y a une fin, et donc un début qu'il nous appartient de restaurer en nous, une explication première et dernière.
Écrire ou raconter est le seul moyen pour remonter le temps, le contrer, le restaurer ou le contrôler. Il y a un lien entre la conjugaison et la métaphysique, j'en suis sûr. C'est la première loi à déchiffrer.