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Critique de ecceom


Ahem, comment dire...Je suis déçu et j'en suis le premier surpris.

Pourtant, tout commençait bien.
Je tirais ma confiance de :
- l'excellent souvenir des 2 hors-série lus dans ma jeunesse : " le Standinge selon Bérurier ˮ et " L'Histoire de France vue par San-Antonio ˮ ;
- de mon intérêt pour les romans de Céline, Simenon et ceux du sous-estimé James Hadley Chase, influences revendiquées de Frédéric Dard.

C'est donc sans la moindre hésitation que j'ai commandé ce recueil de 10 enquêtes. Avec ce 2ème volume de l'intégrale des aventures du célèbre commissaire, c'était couru : j'allais me poiler grave !

Et bien non.

Pourtant, je reconnais bien à Frédéric Dard, un style unique, conciliant rigueur de la langue et inventivité. Je l'ai imaginé, avec ses yeux malicieux, derrière chaque mot.
Et je voulais adorer ça, être emporté par une déferlante gouailleuse.

Mais ça n'a pourtant pas fonctionné et je suis resté à quai.
Aucune réplique ne m'a tiré plus qu'un sourire et là où je recherchais un feu d'artifice délirant, je n'ai vu qu'un exercice un peu pesant et répétitif.
L'argot à tire-larigot, les calembours, les néologismes à jet continu...ça m'a lassé.
Pour tout dire, je trouve que ce style si novateur hier, passe mal l'épreuve du temps.

Pire, je dois avouer que j'ai du mal avec San-A.

Attention, avant de me vouer aux gémonies, de me traiter d'accroc au politiquement correct et d'ennemi de la gaudriole et du picaresque, notez que je ne confonds pas l'auteur et son personnage, que j'ai bien conscience qu'il faut replacer certaines phrases dans le contexte de l'époque et que c'est de l'humour...
Mais quand même !

San-A est incroyablement misogyne.
Idem pour le reproche d'homophobie, non pas un peu bêtement comme le Brel des " Bonbons 67 ˮ ou plus malicieusement comme le Brassens des " Trompettes de la renommée ˮ., mais de manière très pesante.
Là encore, les exemples sont en magasin.

Mais il ne faut pas croire pour autant, que tout est à jeter.
Les intrigues policières sont plutôt correctes et la présence plus forte de Bérurier à partir de " le Fil à couper le beurre ˮ est un atout de poids.
Et puis, en dépit de toutes les réserves évoquées, le style est quand même tenu : la patte est ferme chez Dard.

Au final, j'ai trouvé que Dard n'était jamais aussi bon que quand il abandonnait un peu le côté priapique bravache de San-Antonio pour digresser et laisser apparaître son pessimisme et son mal-être. Là, on a droit à de vrais bons moments de sincérité et de laisser aller.
Recommandé ? Non.
Mais si on est amateur, je comprends que ça puisse plaire.
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