Le balafré, tome 1 : Une rencontre inattendue

Celui qui prétend que les questions bêtes n’existent pas a tort. J’ai entendu un tas de questions complètement stupides dans ma vie. En général, elles viennent d’ailleurs groupées : Pourquoi tiens-tu cette arme dans la main ? Qu’est-ce que tu fais ? Est-ce que tu vas me tuer ?
Euh, je ne vais certainement pas me tirer dessus.

J’aime à penser que nous ne sommes vraiment limités que par notre manque de créativité, et je m’estime assez créatif.

Je croyais aux contes de fées quand j’étais petite, tu sais. La vie m’a vite fait comprendre que le monde était exactement l’inverse. Enfin, disons plutôt, et c’est ça qui est vraiment tordu, que j’ai compris que les héros n’existaient pas, mais que les monstres, eux, étaient bien réels. C’est ça, le monde dans lequel nous vivons. Il n’y a pas de chevalier en armure. Il n’y a que moi, coincée dans un monde rempli de dragons crachant du feu, poursuivie par un homme déterminé à me brûler vive.

C'est la vérité. Si vous ne prenez pas soin de ce que vous avez, il y aura toujours quelqu'un qui sera ravi de vous le prendre.

Une bibliothèque s’appelle-t-elle quand même une bibliothèque s’il n’y a pas de livres ? Ne s’agirait-il pas plutôt d’un bureau ?

Occupe-toi de tes affaires et tu vivras cent ans, dit l'adage. Le problème, c'est que cent ans, c'est long. Est-ce que je veux vraiment vivre aussi longtemps ?

Si mon beau-père m'a appris une chose, c'est que la clé de la survie, c'est le mimétisme. Soyez ce que vous avez choisi d'être. Portez la peau d'un serpent à sonnette même s'il n'y a pas une seule goutte de venin en vous, car si vous le leur faites croire, ils ne s'approcheront pas, de peur d'être mordus. Ils ne s'approcheront pas assez pour s'apercevoir que c'est un déguisement, que vous n'êtes peut-être pas aussi dangereux qu'ils le pensent. Et s'ils s'approchent suffisamment, eh bien, vous avez le choix : soit vous vous rendez, soit vous vous transformez en ce qu'ils craignent le plus.

La plupart du temps, la mort n’est rien en comparaison des horreurs de la survie.

— Vous savez ce qu’on dit, déclaré-je. Ce qui ne me tue pas…
— Me rend plus fort, ajoute-t-elle pour terminer ma phrase.
— J’allais dire « n’a pas assez insisté », mais ça marche aussi.

Savez-vous ce que c’est que d’être invisible ? Savez-vous ce que c’est quand le monde entier vous tourne le dos ? Quand tout le monde fait comme si vous n’existiez pas ? Savez-vous ce que c’est que de crier jusqu’à en perdre la voix et se rendre compte que tout le monde fait la sourde oreille ? Que personne ne vous écoute ?
Parce que moi, oui. Je sais.