Dorothea Lange, je la connaissais étrangement sans savoir sans son nom, par la photo « Migrant mother» qu'on voit souvent pour évoquer la Grande Dépression. J'avais aussi découvert le travail des photographes documentaires sur le Dust Bowl à travers le sublime « Jours de sable » d'Aimé de Jongh.
Lorsque j'ai vu le résumé des Bohémiennes, j'ai sauté sur l'occasion d'en apprendre plus.
Et j'ai beaucoup aimé cette découverte. On y suit la jeune photographe, faisant ses premières armes à San Francisco, tenace et combative pour se faire une place dans un milieu très masculin.
L'autrice évoque aussi la première guerre finissante, les ravages de la grippe espagnol et surtout le racisme anti-asiatique qui gangrène toute la ville.
À cet égard, le dossier documentaire à la fin de l'ouvrage est tout aussi passionnant que le roman pour faire revivre cette époque disparue.
Mon seul regret est qu'il n'y ait pas eu plus de pages vers la fin, qui passe rapidement sur la suite de sa vie et ce qui la rendra célèbre. L'autrice a fait le choix de se concentrer sur ses premiers pas et ses débuts, et il ne me reste plus qu'à trouver une biographie plus complète pour palier cette très légère frustration (mais c'est plutôt bon signe, si cette lecture m'a donné envie de poursuivre la découverte, non ?)