Encore aujourd'hui, tu sais, je cherche des coins isolés où je puisse hurler ma douleur, ton absence.
Une autre chose: nous n'avons pas de nom.
Nous ne sommes ni veufs ni orphelins. Il n'existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu son enfant. Je viens de faire un tour sur Internet: pas d'occurence dans le dictionnaire, ailleurs on propose des suggestions toutes aussi farfelues les unes que les autres... Un papa répond sur un forum: "Si, j'ai un nom: je suis un mort vivant."
Je continue.
Écrire, c'est te prolonger.
Tu n'étais jamais malade ; et quand tu étais petite lorsque ensemble on soignait un rhume ou une gastro, on lui défonçait la gueule au microbe. On lui donnait même un p'tit nom, Arsène, Raymond ; on le boxait, et il était K-O.
j'ai lu votre roman en 24h...à part les 25 dernières pages. Je voulais que ce moment arrive plus tard...c'est ce matin 03
4 16 que je l'ai fini, avec un torrent de larmes et le coeur emplit de Camille (prènom de ma chère g mère et mon pseudo). J'ai voulu croire que ce n'était pas arrivé...Votre fille est plus que jamais avec nous, grâce à vous, elle existe. Bouleversant. J'ai commencé à lire et je n'ai pu m'arrêter. Tous les mots expriment vos maux. Merci à vous Claudia
À la maison – dimanche 23 mars
Mon ange. Mon auréolée,
tes ailes sciées, l'élan brisé.
p.150
"Je supporte mal l'idée de te survivre un temps long comme l'oubli de ta mort.
Je supporte mal l'idée de vivre encore au moins un temps long comme ta vie, seize ans. Et pourtant mon espérance de vie statistique m'y condamne à coup sûr."
La vie est une vraie pute
Ne pas pleurer de l'avoir perdu, se réjouir de l'avoir reçue...
Il ny a le mystère de la vie, et il y a le mystère de la mort.
C'est la vie...
C'est ça qu'elle voulait, pleurer, lâcher son masque de circonstance et laisser venir à ses yeux l'apaisement des larmes, la détente du consentement à l'émotion.