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Citations sur Camille, mon envolée (141)

Marseille – jeudi 3 avril


               … Je suis venue ici te repeupler d'un peu
de Sud, toi ma banlieusarde sous pierre tombale du 9-3, te
redonner de la lumière, nous aveugler toutes les deux dans
le scintillement de la mer en allée avec le soleil. Elle est
trouvée, l'éternité.
Rimbaud est mort ici, tu sais.
Fondu au blanc.

p.163
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Quand je vois ce qui attend ce monde de merde, entre trahison politique, catastrophe écologique et pauvreté de masse, je me dis que oui, on peut se dire que tu as été bien inspirée de quitter ce navire; mais quand je vois n'importe quel soleil sur n'importe quel pétale ou n'importe quel gars qui tient la main de n'importe quelle fille, je me dis que non, franchement, fallait rester dans la vie.
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Maintenant il va falloir finir d'écrire ; écrire était encore un tremblement, un spasme de ta vie dans mes mots. J'ai peur de te laisser, mais je me l'impose. Ne pas pleurnicher quatre ans quand tu t'es battue quatre jours. Tu as été si courageuse que mon courage sera dans ce tout dernier prochain point final.
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Je supporte mal l'idée de te survivre un temps long comme l'oubli de ta mort.
Je supporte mal l'idée de vivre encore au moins un temps long comme ta vie, seize ans. Et pourtant mon espérance de vie statistique m'y condamne à coup sûr.
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Je voulais aller nulle part. Mais il n'y a pas de nulle part. Je le savais déjà mais, depuis que tu es morte, ça me manque vraiment, un endroit où disparaître.
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« Ils disent : le ‘‘drame”, la “tragédie”, le “grand malheur qui vous est arrivé” (…) je leur dis de simplifier, d’appeler les choses par leur nom, de dire “la mort de Camille” (…) C’est aussi simple que ça. Je sens que ça leur paraît brutal, que ça déforme leur bouche. Mais tu n’es pas soluble dans les généralités. »
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Cette troisième boutique, c'était la bonne, chaton. On a été reçus par Sandrine, et puis c'est le boss qui a pris le dossier en charge. Emmanuel il s'appelle, Manu pour les intimes. Manu et toi, oui, êtes devenus intimes. Aujourd'hui encore, je lui fais coucou à travers la vitre de sa petite entreprise quand je passe près de la mairie ; pas besoin de te le décrire, tu le connais, il s'est tellement bien occupé de toi. Le bureau est clair, neutre, la campagne de pub pour la filiale affichée au mur est sobre, digne, simple, il n'y a aucun gadget de cimetière exposé, ou pourrait tout aussi bien être dans une agence immobilière, ou un cabinet d'assurance. Moi ça m'a convenu tout de suite, et quand à un moment Sandrine a levé son stylo avec un air pensif pour laisser échapper: " ah…16 ans…lycéenne…il va y avoir du monde…", je me suis dit : "enfin en voilà une qui a compris!"
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On a regardé dans les Pages Jaunes les services de Pompes funèbres de la Ville de Montreuil, repéré trois adresses dans le quartier qu'on s'est promis de visiter dans l'après-midi. Nous nous sommes assurés une dernière fois que nous étions bien d'accord tous les trois pour une tombe. Pas d'incinération, on est d'accord? C'est étonnant d'ailleurs comme ça nous est apparu évident très vite. Oui, il fallait que tu aies ta petite tombe à toi toute seule, dans le cimetière de ta ville, que nous pourrions fleurir, visiter, chérir et partager avec ceux qui t'aiment. Non, pas d'urne, malgré la tradition pour les autres morts chéris. Les cendres de nos parents, à Tantine et à moi, sont dispersées au sommet d'un ballon des Vosges . Nous n'y allons jamais. Mais pour toi, il fallait le lieu, la trace, le symbole, ton nom gravé, une sépulture.
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Moi le first day of the rest of my life, c'est le jour où t'es morte.
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J'avais commencé un départ, mais papa m'a retenue. J'étais tout près de te rejoindre, mais sa peur m'a gardée ici, où tu n'es plus.
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