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Critique de pile


pile
26 février 2012
A Moscou en 1985, deux femmes sont retrouvées mortes dans l'appartement de fonction de l'une d'elles. Sonia, secrétaire à l'ambassade du Danemark à Moscou, semble s'être ouvert les veines dans sa baignoire après avoir étranglé Véra, une prostituée soviétique, lors de jeux sado-masochistes. Jack Andersen, un Danois employé par l'ambassade, est appelé sur les lieux pour découvrir les corps en même temps que la police soviétique. Il décide alors de mener son enquête…

La chanteuse russe (1988) est le premier roman du Danois Leif Davidsen. Il a été publié en France par Gaïa, avant d'être repris par Actes Sud dans la collection Babel noir. A noter qu'il a été publié en France après Un russe candide, troisième roman de Leif Davidsen. Ce n'est pas un hasard si plusieurs des romans de Leif Davidsen traitent de la Russie. Ils lui ont été inspirés pas les quatre années qu'il a passées à Moscou comme correspondant de Radio Danemark.

Dans La chanteuse russe, c'est Jack Andersen qui raconte l'histoire à la première personne. Passionné par la Russie, il a choisi la carrière diplomatique pour ne pas devenir prof de russe au Danemark. Mais il détonne pas mal dans ce milieu, sans doute en raison de ses origines modestes.

Jack a beau adorer la Russie, il est tout de même très critique face au régime soviétique. Il décrit cette société où l'on manque de tous les biens de première nécessité et où l'on n'a aucune liberté. En tant qu'étranger, il a pourtant plus d'argent et plus de liberté de mouvement que les Russes, mais il est surveillé en permanence, les téléphones sont sur écoute et les relations avec les Russes presque interdites. C'est cette dernière règle que Jack va enfreindre quand il va rencontrer Lilli. Lilli est la soeur de Vera. C'est aussi la chanteuse russe qui donne son titre au roman. Elle se produit avec un petit orchestre dans un restaurant où elle chante de la variété. Mais elle aime surtout le rock et tout ce qui vient de l'Occident. Réunis par un tube de Bruce Springsteen, Jack et Lilli ne vont pas tarder à tomber amoureux…

La chanteuse russe n'est pas à proprement parler un roman policier, ni même un roman d'espionnage. Il s'inscrit entre ces deux genres, mais l'enquête sur la mort des deux jeunes femmes est de toute évidence un prétexte pour évoquer la fin du régime soviétique, décrire ce monde dominé par le marché noir, la corruption, et où les ennemis du régime, ou plus simplement ceux qui en savent trop, ont d'étranges accidents ou se suicident subitement. Mais rien de tout ça n'est très nouveau. En lisant ce roman, je n'ai pas appris grand chose sur la Russie et ne me suis pas passionnée pour la résolution de l'affaire policière. J'ai pourtant beaucoup aimé ce roman. Il est l'oeuvre d'un véritable écrivain, qui décrit merveilleusement les lieux, les sentiments, les états d'âme, et nous permet de bien sympathiser avec son narrateur. Je retrouverai donc très certainement Leif Davidsen bientôt, probablement avec le Danois serbe dont l'action se situera cette fois au Danemark.
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