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Critique de de


Il n'y a pas de réalités sociales immuables et infranchissables

Les deux premiers textes sont des propos recueillis par Frank Barat, les autres des discours prononcés entre 2013 et 2015. le dernier est la tribune unitaire « de Ferguson à Paris, marchons pour la dignité ! » à propos de la marche du 31 octobre à Paris.Un fil rouge, le refus de diviser les luttes, de faire des unes la priorité au détriment des autres.

Angela Davis aborde, entre autres, la « mise en avant insidieuse de l'individualisme capitaliste », les connexions entre le mouvement noir et le mouvement féministe (en complément possible, bell hooks : ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme), les politiques sécuritaires, le système industrialo-carcéral (lire aussi son ouvrage : La prison est-elle obsolète ?), le caractère structurel de la violence d'Etat, la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, le soutien à la lutte des palestinien-e-s, Ferguson, les luttes de libération nationale, les luttes des homosexuel-le-s et des trans, les libertés concrètes, la « symbiose entre les luttes à l'étranger et nos luttes nationales »…
Elle analyse la construction historique du racisme et revient sur les luttes contre l'esclavage (en complément possible C. L. R. James : Sur la question noire. Sur la question noire aux États-Unis 1935-1967), la période de reconstruction radicale, la ségrégation, les luttes pour les droits civiques, la place de quelques hommes et femmes, Claudia Jones, Fannie Lou Hamer, Claudette Colvin (En complément possible : Tania de Montaigne : Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin), Rosa Parks (En complément possible : Eugène Ebodé : La Rose dans le bus jaune), l'enracinement historique de la violence, les Black Lives Mater, le programme en dix points du Black Panther Party (en complément possible : « All Power to the people », textes et discours des Black Panthers)
Je souligne les pages sur le système industrialo-carcéral, la société Group 4 Security, les plus de deux millions cinq cent mille prisonnier-e-s aux États-Unis, le rôle de la prison et des pratiques carcérales, la distinction entre « crime » et « châtiment », « l'institution de la prison sert aujourd'hui de lieu où parquer les personnes qui incarnent les principaux problèmes sociaux », l'abolition des prisons, la militarisation de la police, les pratiques israéliennes et leurs extensions mondiales.
Angela Davis fait, à très juste titre, le lien entre la lutte anti-apartheid et celle contre l'apartheid israélien. Elle parle de Marwan Barghoui, de la libération des emprisonné-e-s palestinien-e-s, de la campagne BDS…

Il reste étonnant que les pages sur l'Afrique du Sud ne contiennent aucune critique de l'ANC et du Parti communiste sud-africain, des politiques anti-ouvrières et libérales menées, de la corruption. Mettre cela sur le compte de la persistance du racisme est pour le moins discutable. Ces groupes politiques qui ont contribué la fin de l'apartheid, ont aussi défendu le maintien de l'ordre bourgeois et de ce qu'il faut bien nommer une politique de sous-impérialisme.

« La justice est indivisible. Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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