Merci aux éditions le Lamantin et à Babelio pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Sur le papier, la couverture et le résumé m'avaient donné envie. le sujet n'est pas des plus novateurs (c'est un euphémisme), mais peut aboutir à de bons romans. Ou à des oeuvres efficaces.
Pour être honnête, dès les premières pages quelque chose dans l'écriture m'a gênée. Je suis allée vérifier de quelle nationalité était l'auteur, car j'avais l'impression que le texte pouvait avoir été mal traduit. Mais ce jeune auteur est français.
A son crédit, il essaie d'instiler de belles images. Et c'est justement l'écart entre cette volonté d'enchanter des moments quotidiens et une langue relativement bancale (avec des soucis de concordance de temps et de structures de phrases) qui m'a tout d'abord fait penser à une traduction trop rapide.
Un exemple parmi (trop) d'autres : "Après que des gars de la criminelle soient repassés chez la mère du gamin, pendant que lui et Bud rédigeaient les dépositions des témoins, le commandant leur a conseillé de rentrer chez eux dormir quelques heures." (p. 73)
Le souci, c'est qu'à ceci s'ajoutent des clichés enfilés comme des perles. du Black-tombé-dans-la-délinquence-mais-gentil-au-fond victime du système, au flic-dépressif-mais-humain en passant par le catho-facho-pervers et le journaliste-en-quête-de-scoop, ça en devient un catalogue lassant.
Les maisons d'éditions sont des entreprises, et la volonté d'économie due au contexte passe malheureusement souvent par moins de temps passé sur un texte et/ou peu de corrections. Pourtant, un peu plus guidé par un professionnel,
Killian Day aurait pu produire un roman plus en accord avec ses ambitions. Et j'en aurais été ravie. Malheureusement, n'est pas
Michael Connelly (modèle évident de
Killian Day) qui veut.
Mais ce n'est qu'un premier roman, et tout ceci est perfectible d'autant que Killian D'au est encore très jeune !