AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Soleil couchant, c'est le titre de ce roman mais c'est également une expression qui s'applique à l'aristocratie japonaise, en déclin après la Seconde guerre mondiale. Certains possèdent des titres de noblesse mais pas tous n'ont le raffinement, le ton, le maintien, tout ce qui symbolise et représente un aristocrate. Mais les temps sont durs et certains, s'ils possèdent toutes les qualités requises, n'ont plus les moyens financiers qu'ils avaient. C'est le cas de la famille de Kazuko. Cette jeune femme au tournant de la trentaine, divorcée, éprouvée par des amours malheureux ou incompris, est retournée vivre chez sa mère malade dont elle s'occupe dans le plus grand dénuement. le père est décédé il y a un certain temps. le frère Naoji est revenu de la guerre drogué et alcoolique, lui soutirant de l'argent.

J'aime beaucoup les romans qui dépeignent les fins de règne, quand des gens s'accrochent aux traditions propres à des époques révolues. Soleil couhant est exactement cela. Sans argent ni qui que ce soit pour accorder de la valeur à leur noblesse, Kazuko et sa famille sombrent dans la déchéance. Ils sont malmenés par une vie qui ne leur fait plus de place, qui n'a plus de sens pour eux. Cette histoire, c'est aussi celle de l'auteur lui-même, Osamu Dazai. le parcours de Naoji ressemble au sien (aristocrate, mère malade, études délaissées, alcool) et ses préoccapations le rejoignent (les pensées suicidaires). Et il y a aussi un peu de Kazuko en lui, je suppose. Tous des âmes sensibles.

Justement, il se dégage du roman Soleil couchant une grande sensibilité, tellement qu'on ne peut en vouloir aux personnages pour les choix qu'ils font. Leur histoire, c'est celle de beaucoup de Japonais aux prises avec le poids des tradition, le choc d'une société en mutation, la quête de l'amour et, surtout, le désespoir d'une génération. Touchant ! Un roman fascinant et pertinent pour comprendre je Japon de l'après-guerre.
Commenter  J’apprécie          550



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}